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ECHOS ET REFLETS Vidéo-Poème 12 :TOMBEAU DE MA JEUNESSE

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Là-bas est le tombeau de ma jeunesse ;
tombeau de ce qui faisait toute ma fierté et ma richesse.
Là-bas est le tombeau de mon passé et de mon avenir ;
tombeau de toutes mes aventures et de tous mes souvenirs.

Hélas ! Où donc s’en est allée cette allégresse,
qui me faisait chanter dans ma plus grande détresse ?
Hélas ! Où donc s’en est allé mon tendre désir,
qui par l’attente, me faisait tant plaisir ?

Où donc s’en sont allées ces vertes images et ces fraîches visions de ma jeunesse,
auxquelles je songe encore comme un amant rêve à sa maîtresse ?
Où donc s’en sont allés ces regards d’amour et ces instants divins désormais consumés,
que je pleure encore et regrette comme des morts bien-aimés ?

Je suis toujours le plus riche et le plus enviable,
moi, le plus solitaire et le plus misérable,
car je vous ai possédés et vous me possédez encore ;
ô mes bien-aimés morts !

Je suis toujours l’héritier et le sol de votre amour.
Je m’épanouis en souvenir de vous et de nos communs beaux jours,
en une floraison foisonnante de vertus multicolores ;
ô mes bien-aimés morts !

Vous êtes morts trop vite pour moi, fugitifs.
Sans vous, je suis le cœur le plus désolé et l’être le plus chétif.
Pourtant, vous ne m’avez pas fui
et je ne vous ai pas fuis.

C’est pour me tuer qu’on vous a rendus muets et noirs ;
ô oiseaux, chantres de mes espoirs !
Oui, c’est vers vous mes bien-aimés, que l’envie et la rancœur,
ont toujours décoché leurs flèches pour toucher mon cœur.

Et elles l’ont touché,  ô mes bien-aimés !
Et elles l’ont meurtri à jamais.
N’avez- vous pas toujours été mon bien le plus cher,
ma raison de vivre et mon vœu le plus sincère ?

C’est vers ce que j’avais de plus vulnérable,
que l’on a lancé la flèche exécrable.
C’est dans ce que j’avais de plus précieux,
que j’ai été blessé le mieux.

Temps, mon ennemi implacable !
Vous m’avez pris l’unique, l’irremplaçable !
Vous m’avez pris mes compagnons de jeu et mes  meilleurs spectacles.
Vous avez tué mes illusions de jeunesse et mes plus beaux miracles.

Temps, vous n’aviez pas le droit,
d’abréger ce qu’il y avait d’éternel en moi.
Et comme un son qui se brise dans la nuit sombre,
je ne l’ai vu scintiller qu’un instant comme une ombre.

Vous avez enfiellé mon meilleur miel
et brisé le zèle de mes meilleures abeilles.
Et un jour, je voulus danser,
comme jamais encore je n’avais dansé.

Alors, vous avez soudoyé mon musicien favori,
et il a entonné un air lugubre pareil à un cri.
Déjà, j’étais prêt pour la meilleure valse,
lorsque de ses funèbres accords, il a tué mon extase.

Tombeau de ma jeunesse, toute mon âme,
toutes mes pensées et toutes mes larmes,
prennent leur cours vers toi,
et la dernière flamme s’éveille pour toi.

AHMED ADDOU

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