Le rideau est tombé, jeudi, sur la première édition du film Hollandais, à Nador. Une semaine qui a remporté un énorme succès auprès des jeunes.

Le complexe culturel de Nador, inauguré en juillet dernier, connaît une intense activité culturelle et artistique. Pour preuve, après le théâtre en amazigh et en arabe, la poésie la chanson, les débats et expositions, c’était au tour du film d’égayer un espace devenu rapidement un lieu convoité par les intellectuels et les jeunes de la ville. Le service culturel de l’ambassade du royaume des Pays-Bas a saisi cette opportunité pour offrir à Nador sa première édition du film néerlandais au Maroc. Une animation qui vise à donner au spectateur marocain une idée succincte sur le septième art hollandais, ainsi que la diversité de ses thèmes.
Le menu s’etait composé de six longs-métrages, un film pour enfants et deux documentaires présentés aux cinéphiles de la ville. Trois des films projetés ont été suivis d’un débat. Alors que la dernière projection était réservée aux femmes uniquement. Les neuf films qui ont été présentés au cours de la semaine organisée à Nador seront projetés, ensuite, à Larache jusqu’au 22 novembre et à Azemmour du 23 au 29 du même mois.
Sur le pourquoi de cette initiative à Nador, Angéla Jansen, de l’ambassade du royaume des Pays-Bas, a déclaré à ALM qu’en premier lieu, il y a une grande communauté maroco-hollandaise qui habite Nador, et qu’ensuite 90% des Marocains établis en Hollande sont originaires de cette région. Ce qui assure d’ores et déjà un public potentiel pour cette semaine du film. En second lieu, Mme Jansen a fait remarquer que cette initiative aspire à contribuer à l’animation culturelle que connaît la ville par la programmation d’une semaine du film hollandais. Et en troisième lieu, l’intérêt de cette semaine ne réside pas uniquement dans la projection des films, mais aussi dans l’échange des idées autour de certains thèmes qui préoccupent Marocains et Hollandais. Les films sont des outils pour renforcer les liens de tolérance et combattre les stéréotypes. «Nous avons eu une salle presque pleine à chaque projection. Le public était à dominante masculine. Cela nous a poussé à réserver le dernier jour aux femmes», a conclu Angéla Jansen. De son côté, Naziha Zerouali, du centre culturel «Al Matar» de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, souligne l’utilité de cette semaine du film hollandais pour Nador. «Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a eu trois films qui ont été suivis de débat avec la participation d’associations féminines, des sociétaires des centres de la sauvegarde de l’enfance, de la maison de l’enfance en difficulté et de jeunes qui ne rêvent que de l’eldorado et de se trouver sur l’autre rive de la Méditerranée. Or, un film a démontré que cette idée est complètement fausse», a-t-elle souligné. Les films qui ont suscité plus particulièrement l’intérêt du public restent «Le Paradis de l’escalope», une comédie multiculturelle inspirée du célèbre roman de Khalid Boudou qui vit en Hollande et qui est originaire de Tamsamane. Un film sous forme de chroniques de deux amis marocains en quête d’une vie paisible et d’espoir, malgré leurs déboires. Tout aussi captivant : le documentaire «I am Mohammed» de Roy Dames. C’est une production de 2005, d’une durée de 58 minutes, qui relate la vie quotidienne de cinq jeunes Marocains vivant à Rotterdam. Certains d’entre eux ont du mal à trouver un travail, d’autres peinent à s’éloigner du milieu criminel. Ils ont tous des difficultés à vivre en harmonie leur quotidien en famille, à supporter les points de vue de leurs parents et ceux du monde extérieur. Un documentaire grinçant sur la chance, les choix, les tentations, la religion, les rêves et la réalité… Vivement une seconde édition.
DNCR à Oujda