Home»Economie»Taourirt : Secteurs sociaux et administratifs

Taourirt : Secteurs sociaux et administratifs

0
Shares
PinterestGoogle+

Secteurs sociaux et administratifs

 

2.6.1. Enseignement et formation

Outre les projets habituels prévus par les départements concernés, il est nécessaire de renforcer la formation professionnelle à Taourirt, en mettant en place des filières qui doivent répondre à la demande des divers secteurs de production et des services qui constituent de plus en plus la base économique de la ville et de son «oasis» (agriculture de banlieue), notamment dans les domaines de l’agriculture, l’industrie, la mécanique de réparation, les corps de métiers du bâtiment, le transport, les télécommunications, etc

De même, il serait très souhaitable de créer un établissement supérieur pour la formation des cadres dans l’ingénierie de transport et de communication, qui d’ailleurs manque même au niveau national ; ceci vu la vocation de Taourirt comme nœud de circulation essentiel dans la Région.

Il ne faudrait pas oublier à ce niveau que Taourirt devra compter près de 150.000 habitants au bout de deux décennies. Quant aux centres émergents, ils devront recevoir des établissements d’enseignement fondamental et même secondaire à la fois pour leurs propres résidents et pour les populations rurales environnantes. L’installation de telles institutions est de nature à structurer les futurs petits centres urbains et à les doter d’une capacité de rétention des populations candidates à l’émigration, ce qui devrait, par ailleurs, contribuer à alléger la pression sur la ville de Taourirt.

2.6.2. Santé

La pression sur la ville de Taourirt sera encore moins forte avec la mise en place d’établissements de santé adéquats dans ces mêmes centres périphériques, avec l’encadrement médical nécessaire. Un hôpital provincial poly-fonctionnel est tout à fait indispensable pour encadrer le développement démographique rapide de Taourirt et répondre aux besoins de sa province.

2.6.3. Sports, loisirs et culture

La construction d’équipements sportifs à Taourirt s’avère nécessaire en raison de sa taille démographique sans cesse croissante et pour combler un déficit notoire, observé dans ce domaine. Une maison de la culture devra être construite afin de permettre aux jeunes d’accéder à la lecture et à la communication par les moyens modernes (bibliothèque, internet…).

Il est bien important aussi de penser à la création d’un parc de loisirs (ou mountazah). Cet espace culturel pourrait contenir, entre autres, un musée et une aire réservée aux spécialités culturelles de la zone (notamment les métiers de l’armement traditionnel, le tissage, le cheval…).

2.7. Les secteurs économiques

 

2.7.1. L’agriculture

La grande aridité du milieu réduit considérablement les chances de l’agriculture en sec. Celle-ci ne trouve quelques conditions relativement favorables que sur les piémonts des horsts au sud et surtout au sud-est de Taourirt, mais également dans la vaste plaine de Tafrata au sud.

Dans ces sites, l’olivier constitue un élément important du paysage, avec quelques cultures céréalières. Les prédispositions naturelles de ces zones de piémont favorisent l’extension de l’olivier auquel on pourrait bien adjoindre l’amandier.

De petits ouvrages de rétention d’eau sur les oueds provenant de la montagne permettront de disposer de l’eau d’irrigation et d’aménager de petits périmètres.

Bien plus intéressantes sont les zones d’irrigation le long de l’oued Za, dont la plus importante est la grande «oasis» de Taourirt, qui nécessite des opérations d’aménagement en vue d’intensifier et de diversifier la production et de gérer rationnellement le capital hydrique. Des actions en faveur de l’extension des petits périmètres irrigués sont à entreprendre :

construction de petits barrages sur les cours d’eau descendant vers la plaine de Tafrata ;
aménagement d’un lac collinaire à Magsoume ;
conception d’un barrage collinaire à Matmaazit ;
réfection des canaux de captage d’eau à partir de l’Oued Za et des canalisations d’irrigation.

L’agriculture de l’oasis de Taourirt doit être reconsidérée dans le sens de son intégration dans les circuits commerciaux et dans la production agro-industrielle, tout en alimentant un marché urbain de plus en plus élargi. Autrement dit, les cultures à faible rentabilité devront céder la place à des spéculations à haute valeur marchande.

Ces réformes restent aussi tributaires de la réorganisation du réseau d’irrigation dans le sens d’une modernisation qui garantit une économie draconienne de l’eau. A cet effet, il est nécessaire d’améliorer les systèmes d’irrigation, tout en rationalisant l’utilisation des eaux et en encourageant les méthodes de micro-irrigation (goutte-à-goutte) encore très peu utilisées dans la zone.

Dans le même sens, il est nécessaire de réhabiliter et de moderniser les petits périmètres d’irrigation qui s’égrènent le long de l’oued Sfissif et qui dévalent vers le lac du barrage Mohammed Al Khamis. Ici quelque 45 ha irrigables peuvent appuyer l’alimentation de la ville grandissante de Taourirt en produits maraîchers et laitiers.

Les potentialités de mise en valeur agricole demeurent importantes dans la plaine de Tafrata au Sud – Ouest de Taourirt, pour certaines cultures en sec au pied de la montagne, mais surtout les cultures irriguées, en particulier si une partie des eaux du Za, retenues à Laghrass, peuvent être dégagées pour développer l’irrigation dans cette vaste plaine, sans minimiser l’apport de petits ouvrages de retenue des eaux amenées par les rivières et torrents descendant de la montagne de Dabdou.

Dans cet espace de projets, l’élevage nécessite donc des actions de modernisation et d’encouragement qui diffèrent selon qu’il s’agit de l’élevage ovin extensif des steppes, ou de l’élevage bovin sédentaire des zones irriguées. Pour le premier, il est recommandé d’aménager des points d’eau, ainsi que les parcours tout en encourageant les métiers artisanaux traitant les sous-produits (laine, peau…). Pour le second, l’accent devra être mis sur la fourniture de l’alimentation de bétail, la sélection des races et la valorisation des produits laitiers et l’encadrement des éleveurs.

2.7.2. L’industrie

Taourirt dispose déjà d’une zone industrielle. Toutefois, cet équipement d’une grande importance a été conçu selon les normes d’une zone industrielle classique. Or, l’imminence de l’entrée en vigueur de l’ALE impose de nouvelles conditions de travail et, donc, la nécessité de doter cette zone industrielle d’équipements et de services d’une autre nature, dans le but d’améliorer et mettre en œuvre les infrastructures déjà existantes.

Ceci permettra aux établissements de produire dans un contexte de compétitivité acceptable et de qualification reconnue, capable de tenir la concurrence avec l’industrie des grandes villes de la Région (Nador, Oujda, Barkane…) et de se tailler sa part dans les projets d’investissements industriels qui opteront de s’installer dans l’Oriental, et notamment ici, au croisement des routes et des voies ferrées qui joignent le Maroc au Maghreb et le couloir de Taza-Oujda à la Méditerranée.

Si l’agro-industrie est déjà implantée et bénéficie d’atouts certains de développement, elle devra diversifier sa production, tout en se connectant davantage sur la production agro-pastorale de l’arrière-pays à laquelle elle donnera un coup de fouet. Les industries liées au bâtiment et au transport constituent des créneaux intéressants pour la ville. Le travail industriel de la laine représente un terrain de choix dans une zone où l’élevage ovin est fort important et bien ancré.

2.7.3. L’artisanat

Le développement de l’artisanat pourrait trouver à Taourirt plusieurs facteurs favorables, parmi lesquels :

la disponibilité de matières premières d’origine agricole, les  produits de l’élevage, notamment la laine et les peaux, sachant que le souk de Taourirt compte parmi les marchés d’ovins les plus importants du Maroc.
la collecte de l’alfa, tout aussi bien dans les plateaux du sud que dans la partie occidentale des Bni Znassene, représente un atout important.

A côté de ces secteurs d’artisanat traditionnel, pour lesquels il est nécessaire d’aménager une zone d’activités spécifique, d’autres secteurs d’artisanat moderne de produits utilitaires et de services de réparation, nécessitent l’aménagement d’une zone d’activité polyvalente dotée d’équipements modernes et d’infrastructures adéquates.

2.7.4. Le tourisme

Cet espace de projets ne manque pas d’atouts pouvant être valorisés pour lancer des activités touristiques. Il s’agit principalement des sites de montagnes, situés au sud et à l’est (chaîne des Horsts) et au nord de la ville (Bni Znassene). Dans ces montagnes riches de sites pittoresques comme dans les zones d’Al Ayat, Laghrass et Dabdou notamment, des projets de tourisme écologique sont tout à fait viables.

De même, la source thermale de Gtetere justifie la création d’une station de cure de qualité, moyennant le financement d’installations et d’équipements appropriés. Les lacs des barrages de Mohamed Al Khamis et Hassan Attani offrent des possibilités d’aménagements touristiques légers permettant aux touristes de profiter des deux plans d’eau les plus importants de la Région (camping, pêche, ski nautique…). C’est dans ce cadre qu’il est souhaitable de protéger et de valoriser des sites écologiques d’intérêt biologique (SIBE), notamment les lacs de barrages et les zones forestières de montagne.

Enfin, «l’oasis» même de Taourirt constitue un milieu de promenade et de détente où il serait souhaitable d’aménager un circuit pédestre pour les randonneurs.

2.7.5. Le commerce

 

Grand croisement routier et ferroviaire, Taourirt est destiné à prendre de plus en plus d’importance comme pôle commercial, à la fois de distribution et de collecte ; ce qui nécessite la préparation d’aires commerciales avec les équipements nécessaires pour leur bon fonctionnement. Le grand souk de cheptel requiert sans doute le choix d’un site plus approprié à l’écart du tissu urbain, avec des voies d’accès faciles et l’aménagement, à proximité, d’abattoirs municipaux. La multitude des petits marchés spontanés et forains éparpillés à travers tout le tissu urbain, appelle une restructuration et des choix de localisation, tout en éliminant les éléments de nuisance, et en facilitant l’accessibilité des aires commerciales et leur approvisionnement. La diversification des petits métiers propres à la zone incite à penser à la création d’un souk urbain pour les diverses professions.

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

Aucun commentaire

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *