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8- L\’Oriental : Le développement culturel : levier indispensable d’intégration sociale et de cohésion régionale

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8

Le développement culturel :

levier indispensable d’intégration sociale

et de cohésion régionale

Si l’édification du cadre territorial de développement qu’est la Région ne saurait être déclarée achevée qu’une fois mises en place les structures institutionnelles et administratives nécessaires ainsi que leurs protocoles d’action, sa viabilité fait appel à un travail concerté qui s’inscrit dans la durée.

Toutefois, ces structures ne peuvent remplir leurs fonctions et donner le meilleur de leur rendement que si elles arrivent à tisser les liens étroits entre les différentes composantes régionales, pour obtenir la synergie souhaitée. Or, dans l’Oriental, l’un des facteurs puissants de la construction régionale pourrait justement être le Culturel, étant donné le caractère fort composite de son territoire et des formations socio-culturelles qu’il abrite.

8.1. Le facteur culturel : ciment social d’une région composite

La Région, comme espace vécu, ne se consolide qu’à travers la formation d’une conscience régionale véritable, apte à souder les composantes sociologiques locales et à les cimenter autour du projet de développement et de promotion régionale. L’évolution et la consolidation du degré de conscience régionale constituent ainsi l’un des objectifs majeurs de la formation d’un espace régional intégré. Il consiste à fédérer les composantes sous-régionales à partir d’une forte adhésion au projet de développement régional comme œuvre commune basée sur les apports respectifs et les complémentarités enrichissant les agrégats territoriaux humains et culturels de la Région.

S’il est vrai que l’édification de la Région est fortement tributaire de l’intensification des relations et des flux d’échange internes basés sur la formation d’un système productif intégré et solidaire, il n’en reste pas moins que le pendant indispensable, voire incontournable, à l’émergence de la Région, en tant qu’entité, ne saurait se faire en l’absence d’une identité et d’une conscience régionales.

L’impulsion d’une conscience régionale dépend évidemment de la place accordée aux différentes composantes de la Région au sein des institutions qui la régissent. Si elle est tributaire d’une bonne représentation socio-politique, elle reste largement liée à la façon dont les dénominateurs communs de nature culturelle sont utilisés pour faire ancrer la conscience d’appartenance à la Région et à la communauté de destin de ses composantes socio-spatiales.

Au regard des faits régionaux du Maroc, tels qu’ils ont été façonnés par les différents découpages et la constitution de régions économiques depuis le début des années 70, l’évolution de la Région et de la Régionalisation, impulsée par les pouvoirs publics, gagnerait à réserver une meilleure place à la consolidation des espaces régionaux en cours de constitution par le biais de la fermentation d’un substrat culturel réel et dynamique.

La région est un espace de vie et d’histoire commune. Pour la conforter, comme cadre porteur d’un projet de développement et de promotion de ses habitants, il y a lieu de déployer tout un travail minutieux et continu destiné à éveiller les éléments constituant la mémoire collective, aptes à provoquer l’éclosion de nouvelles solidarités. Pareil travail s’avère des plus urgents pour la Région de l’Oriental dont l’identité culturelle a besoin d’une consolidation tangible, d’autant plus que son unité actuelle relève surtout de ses caractères d’espace excentrique et frontalier. En effet, c’est l’excentricité qui a contribué à la formation d’une perception de l’Oriental comme grande région «naturelle», et c’est l’aspect «confins» qui reste à la base de la vision de l’existence d’un vaste espace régional constitué par toute la partie Est du Maroc.

La dénomination collée ainsi à cette région est une dénomination tout simplement «cardinale» qui signifie une direction ou une localisation géographique sans véhiculer aucune signification à caractère ethnique, historique ou culturel. Si la neutralité affichée par cette dénomination peut être interprétée comme un déficit d’identité, elle peut se révéler tout à fait fonctionnelle dans le processus de modernité recherché puisque cela lui fait l’économie de surmonter les obstacles  inhérents aux données et aux référents ethniques.

Néanmoins, l’Oriental demeure une région composite, constituée d’éléments assez disparates, juxtaposés par le découpage régional et qui, malgré l’écoulement de près de cinq décennies de retrouvailles et de co-existence, n’ont pas encore réussi à tisser des relations fortes et suivies, susceptibles d’en assurer l’intégration interne. Il faut avouer que cela n’a guère été facilité par l’immensité du territoire, ni encouragé par les grandes différences de modes de vie des populations selon les zones.

Le caractère composite de l’Oriental apparaît à travers la permanence d’un cloisonnement régional où l’on peut identifier au moins trois grandes entités géo-socio-économiques fort différenciées qui sont : le Rif, la zone d’Oujda-Barkane-Taourirt, puis les hauts plateaux steppiques méridionaux. Mais la grande césure demeure la Moulouya, frontière naturelle et «historique» que l’évolution des dernières décennies n’est pas arrivée à gommer pour faciliter le rapprochement réel des deux grands pôles urbains de la région, Oujda et Nador-Mlilia, ainsi que les espaces qui gravitent dans leur orbite.

Il est à remarquer que ce cloisonnement affecte, de manière égale, chacune de ces trois grandes entités sous-régionales où des particularismes encore vivaces se dressent devant l’édification d’espaces unitaires fonctionnant dans la complémentarité et obéissant à un destin commun.

Ainsi la zone rifaine est compartimentée en fonction d’appartenances socio-ethniques plus ou moins étoffées, au moment où la rive droite de la Moulouya laisse apparaître des entités individualisées comme la zone de Barkane, fière de ses performances agricoles, face aux montagnards Bni Znassene et à Oujda, métropole traditionnelle du Maroc oriental, en plus du couloir de Taourirt et d’Al Aïoune, espace (ombilical) de relation et de communication.

Il en est de même de la zone des steppes où les individualismes restent prononcés entre les Bni Mathar au nord, les Bni Guil au sud, les Aït Saghrouchene au sud-ouest et la forte personnalité de Figuig au coin sud-est.

Près de cinq décennies d’indépendance ne sont pas arrivées à souder convenablement les différentes composantes territoriales de cette vaste région, et ce en dépit de plusieurs projets économiques dont l’objectif emblématique d’intégration  était évident, comme l’aménagement de grands périmètres irrigués, en basse Moulouya, la création d’un complexe sidérurgique (Salouane), d’une grande centrale thermique (Jrada), d’une puissante cimenterie (ex-CIOR), d’un grand port régional (Bni Ançar) et l’ouverture de grands axes de communication ainsi que d’une université à rayonnement régional.

L’intégration recherchée par l’accent mis sur le seul facteur économique, conforté par l’espoir de l’édification de la dimension maghrébine, n’a pas donné le fruit escompté, justement parce que le non-économique a été occulté et laissé à l’évolution spontanée.

La négligence du culturel comme ciment des composantes spatio-ethniques de l’Oriental a constitué une grande faille et une lacune de taille dans la philosophie de planification poursuivie au Maroc, sous prétexte de conserver les authenticités locales ou de ne pas les brusquer. Pareil choix n’a pas du tout servi le discours de modernité du système socio-politique et ne servira en rien la recherche de la compétitivité territoriale indispensable pour affronter les défis de l’ouverture économique et répondre aux exigences de la participation à l’économie mondiale.

La marginalisation du facteur culturel comme élément d’identité et d’intégration régionale a été accentuée par les effets pervers induits par les activités commerciales frontalières et de contrebande. A défaut d’une culture d’intégration sur des bases patrimoniales constructives, se sont développés d’autres types de « cultures » liées à la contrebande, à l’informel, à l’émigration, à l’excentricité. Il s’agit de références qui ont imprimé les mentalités et façonné une bonne partie du comportement économique régional, beaucoup plus polarisé par « l’Extérieur » que par l’Intérieur.

Le caractère composite de la Région de l’Oriental se double de l’existence de discontinuités culturelles à la fois dans le temps et dans l’espace. Les agrégats de la culture régionale se présentent aujourd’hui sous forme d’îlots éloignés et séparés les uns des autres par de grands hiatus et des espaces de coupure qui accentuent le cloisonnement et le compartimentage culturel régional.

Cette apathie culturelle transparaît également à travers la rareté et souvent l’indigence en matière d’activités et de manifestations culturelles, ce qui n’améliore en rien le déficit d’image relatif dont souffre cette Région qui, de ce fait, affiche un manque flagrant en infrastructures culturelles capables de constituer une base de réanimation et de réactivation du patrimoine culturel régional en perte de vitesse.

En dépit de l’ensemble de ces facteurs, pour la plupart négatifs, sur les plans de l’intégration interne, de l’édification d’une culture régionale propre et du façonnement d’une image « orientale », force est de constater que l’Oriental s’est forgé des éléments de personnalité alimentée par deux facteurs apparemment contradictoires :

–    Le sentiment de différence par rapport au reste du Maroc, étayé par des considérations d’ordres historiques et géographiques, dans la mesure où l’Oriental a toujours été considéré comme une « marche-frontière » par les pouvoirs centraux et qu’il a longtemps vécu en relation assez directe avec l’Oranie pendant la colonisation ; et qu’il a été considéré comme une sorte de zone tampon et de glacis stratégique après l’indépendance, en raison des contingences ayant marqué les relations algéro-marocaines qui ont prévalu tout au long des décennies écoulées et qui, malheureusement, semblent perdurer en dépit de quelques instants furtifs de dégel souvent formel ;

–    La conscience de forte appartenance au territoire et d’attachement à la nation marocaine. Ce sentiment qui est commun aux régions frontalières doit être conforté. Ainsi, l’Oriental, pour s’affirmer face au voisin, c’est-à-dire à l’Autre, de surcroît souvent belligérant tantôt effectif tantôt potentiel, a développé un comportement nationaliste particulièrement virulent, et de plus en plus confirmé. Ceci découle, en toute vraisemblance, de la conscience que l’Oriental est «une zone à risques» et que les « Orientaux » restent traditionnellement dépositaires de la sauvegarde de l’intégrité territoriale nationale et garants du rayonnement de la civilisation marocaine en direction de l’aile orientale du Maghreb et vers le Machreq.

C’est là que réside l’atout fondamental sur lequel l’Etat Central doit miser pour consolider l’édification de la Région Orientale qui, de ce fait, acquiert non seulement une importance régionale (à l’image du reste des autres régions marocaines), mais devient une pièce maîtresse dans la construction et le développement du territoire national, en vue d’en faire un espace performant indispensable pour jeter les bases solides de dialogue et d’échange qui devront inéluctablement se développer avec les pays du Maghreb et de la Méditerranée.

8.2. Stratégie de promotion culturelle

La prégnance du Culturel apparaît ainsi d’une grande portée dans l’édification de l’identité régionale de l’Oriental, ce qui ne peut se faire sans une véritable réhabilitation de l’ensemble du patrimoine culturel dont disposent les diverses composantes de la Région, d’un côté, et sans façonner un nouveau visage attractif  et rayonnant, à la place des aspects de répulsion, d’enclavement, de cloisonnement et de léthargie qu’affiche la Région, de l’autre.

C’est là une œuvre mobilisatrice qui exige un travail de fond et qui ne peut se faire que sur le long terme. Néanmoins, on peut d’ores et déjà esquisser les grands traits d’une stratégie de promotion d’une culture régionale. Celle-ci devra s’appuyer sur certaines grandes actions dont on se contentera de nommer ici les axes structurants qui nécessitent, sans doute, une réflexion pluridisciplinaire de haut niveau.

8.2.1. Sauvegarde, restauration et réhabilitation du patrimoine culturel existant

La Région de l’Oriental recèle un patrimoine culturel diversifié en raison de l’immensité de son territoire, de l’hétérogénéité de son peuplement et de son caractère de zone frontalière ayant connu une histoire assez particulière et souvent mouvementée, mais aussi en tant qu’espace de transit et de confrontation, mais aussi d’emprunts et d’échanges.

Cette diversité apparaît au niveau des sites et des monuments historiques, en particulier la Médina d’Oujda  et  celle  de  Dabdou, la série des Qasbahs (Dabdou, Al Aïoune, Taourirt, Saïdia…) ainsi que les oasis et les Qsour de la zone sud où résiste la cité-palmeraie de Figuig, aux atouts internationalement connus et reconnus.

Si la médina d’Oujda a fait l’objet récemment d’une étude censée définir une politique de sauvegarde, des actions de réhabilitation des monuments et de réaménagement du tissu urbain en vue de l’aérer et de le curer, afin d’en embellir l’aspect et d’en améliorer le fonctionnement, l’action sur le terrain tarde à venir et le déficit d’image de cette médina s’accuse et s’approfondit, d’autant plus qu’elle a été désertée par la quasi totalité de son élite.

L’action à mener doit s’atteler à une entreprise de restructuration profonde du tissu de la médina destinée à :

–    Faire individualiser et mettre en relief l’entité « médina » en la séparant des extensions récentes qui la flanquent de plusieurs côtés, et ce en procédant à la reconstruction de la muraille et des portes, en s’appuyant sur les documents et archives qui reproduisent les formes et décrivent l’architecture de l’ancienne enceinte. Cette individualisation pourrait se concrétiser sur le terrain, en plus de la reconstruction de l’enceinte, par l’établissement d’un boulevard circulaire, dégageant la cité historique, longeant cette enceinte et permettant l’accès libre des portes et donc de l’espace « médinal » ;

–    Faire appliquer les textes en vigueur relatifs à la nature des constructions à effectuer en médina et qui doivent respecter les normes d’un urbanisme approprié ;

–    Eliminer les points noirs que représentent les multiples constructions en ruine, ou qui menacent ruine, et qui sont autant de foyers de nuisance et de propagation de facteurs de destruction. Autant cette opération de curage aura l’avantage de stopper, puis d’éradiquer, le processus de dégradation des noyaux les plus fragilisés de la médina, autant elle permettra d’aérer le tissu, d’ouvrir des placettes et de procurer du terrain aux équipements socio-éducatifs et culturels dont l’animation de la médina d’Oujda a grandement besoin ;

–    Conduire une véritable action de restauration des monuments historiques que recèle la médina, qu’ils soient religieux, administratifs ou éducatifs pour en faire les pôles autour desquels la réhabilitation devra s’opérer, et en fonction desquels des itinéraires touristiques pourront être établis ;

–    Organiser l’activité commerciale qui prolifère un peu partout de manière anarchique, encombrant pratiquement la plupart des artères, envahissant les quelques espaces libres et s’insinuant à l’intérieur des rues et des zones de résidence. En attendant de procéder à une étude opérationnelle en la matière, l’autorité municipale est appelée à prendre, de façon urgente et courageuse, toutes les mesures nécessaires pour endiguer ce mouvement d’envahissement de la médina par le commerce informel et le petit négoce, ce qui accentue encore plus sa dévalorisation en tant qu’espace urbain historique de valeur culturelle irremplaçable ;

–    Extérioriser les activités polluantes et encombrantes afin de réserver les espaces évacués à l’organisation d’aires d’activités artisanales, à la fois de production, d’art et de services, destinées à redonner à la médina certaines fonctions nobles, ce qui ne pourrait qu’en rehausser l’attractivité au sein de l’agglomération d’Oujda et de l’Oriental tout entier.

Ce grand projet de réhabilitation de la Médina d’Oujda aura certainement un impact évident sur l’image de la ville et sur l’activité touristique régionale dans la mesure où l’Oriental disposera d’un pôle traditionnel qui lui fait cruellement défaut. L’importance de cette œuvre d’envergure se trouve amplifiée par le site remarquable de cette médina étant donné sa centralité par rapport à l’agglomération et sa contiguïté par rapport au centre moderne.

L’attractivité touristique de l’Oriental ne pourra être que bien renforcée si on entreprend la restauration et la réhabilitation des qasbahs qui pourront devenir autant d’escales et de points d’intérêt jalonnant le long itinéraire Fès-Taza-Oujda, tout en agrémentant l’arrière-pays du littoral balnéaire de Saïdia-Ras Al Ma, destiné à devenir une zone touristique nationale et internationale de premier ordre.

Cette vision gagnerait  à être complétée par l’aménagement et la réhabilitation des qsour comme pôles d’intérêt culturels qui confèrent une valeur inestimable à la zone sud de l’Oriental. L’attention particulière à accorder à Figuig n’a pas besoin d’être rappelée.

Ce genre d’actions, souvent considéré comme un luxe, peut se révéler particulièrement porteur de promotion touristique et acquérir, de ce fait, une dimension économique certaine. Il y a là matière à drainer l’investissement et à diversifier les tissus économiques locaux et donc à procurer de l’emploi, tout en dotant l’Oriental d’une nouvelle base économique, pour l’instant non encore valorisée.

Parallèlement à l’ouverture de ces chantiers de revalorisation du patrimoine architectural et urbanistique, la nécessité est tout aussi urgente de procéder à une revivification systématique de l’héritage littéraire, artistique, culturel et traditionnel bien diversifié. Il s’agit d’une véritable entreprise de collecte, d’inventaire, d’archivage, de classification, de criblage et d’analyse des divers éléments de cet héritage, en grande partie ignoré, oublié ou en « ruine » en vue de refonder et de reconstruire les structures et les composantes de la culture d’une région aussi importante que celle de l’Oriental qu’il s’agit de réconcilier avec sa mémoire.

8.2.2. Edification d’une infrastructure culturelle identitaire et moderne

L’Oriental n’est pas l’unique région qui souffre d’un manque flagrant en matière d’équipements et d’infrastructures destinés à l’animation culturelle. Mais en raison de son caractère excentrique par rapport aux importants foyers culturels du Maroc, situés pour l’essentiel à Rabat et à Casablanca, et accessoirement dans les autres grandes villes du Maroc Atlantique, l’Oriental se trouve, par la force des choses, relativement «exclu» du champ de l’activité culturelle au Maroc. Le facteur distance devient dissuasif à cet égard, ce qui milite en faveur de la dotation de la Région d’infrastructures culturelles propres, capables d’aider à l’épanouissement des populations locales.

Ce n’est qu’à ce prix que l’Oriental, qui se trouve actuellement fortement pénalisé par son éloignement, pourra bénéficier de ce droit fondamental qu’est la culture et que son élite sera en mesure de consommer localement des produits qu’elle va chercher, entre autres produits, ailleurs en migrant vers les grandes villes du Maroc atlantique. C’est aussi le moyen nécessaire pour sa mise à contribution à l’enclenchement d’une vie culturelle régionale qui viendra enrichir davantage l’activité culturelle nationale.

Dans cette perspective, l’Oriental mérite d’avoir ses propres sanctuaires de la culture qu’il s’agit de réaliser selon un plan bien étudié capable d’établir un certain équilibre entre les différentes composantes culturelles et provinciales de la Région.

Ainsi, chaque entité provinciale doit se doter d’un réseau d’établissements artistiques (conservatoires de musique et d’arts, musées thématiques, salles d’exposition, salles de congrès et de conférences…), de bibliothèques, centres de documentation, maisons de culture, voire même théâtre pour la capitale régionale.

L’édification de ces infrastructures ne doit pas être l’apanage des seules grandes villes, comme cela est souvent le cas, mais bénéficier aussi aux petites et aux centres émergents afin d’assurer une réelle diffusion des canaux de l’animation et de l’activité culturelle et d’irriguer l’ensemble du territoire régional. Autant il est nécessaire de bien dimensionner les équipements à réaliser en fonction des besoins réels et des aspirations exprimées, autant il faudra veiller à un essaimage rationnel de l’infrastructure culturelle, pour en faire un véritable équipement de proximité et un moyen efficace de l’aménagement du territoire.

Ces orientations à caractère général sont déclinées en propositions concrètes au niveau des espaces de projets. Elles répondent également aux doléances exprimées par les différentes structures socio-territoires et sont destinées à baliser le terrain pour effectuer la programmation des infrastructures d’encadrement et d’animation culturels.

8.2.3. Activités et animation culturelles

L’entreprise de revalorisation du patrimoine culturel de la Région et la dotation de celle-ci en infrastructures appropriées sont des actions qui nécessitent la mobilisation de moyens matériels, techniques et humains de grande envergure. Il faut les rentabiliser à moyen et à long termes par l’intensification des activités qui véhiculent les aspects de la culture locale, régionale, nationale et universelle, d’expression culturelle promouvante à tous les niveaux et sous toutes les formes pour atteindre l’ensemble de la formation sociale.

Afin de faciliter et de préparer la constitution d’un fonds documentaire régional et de fonds documentaires provinciaux et communaux, il serait pertinent d’organiser des concours de mise en valeur de manuscrits, archives, articles de collection, instruments d’art et de production. C’est là le matériau qui pourra alimenter les musées, les bibliothèques, les expositions thématiques, les fonds documentaires… bref les composantes de la mémoire régionale.

L’organisation de festivals d’attraction régionale doivent viser à faire ressortir l’identité de l’Oriental dans son ensemble ou de ses différentes sous-régions. L’intérêt est d’assurer à ce genre de manifestations une périodicité convenable afin d’en asseoir la notoriété à la fois régionale mais aussi nationale, voire internationale.

Il est nécessaire également d’organiser, appuyer et encourager la constitution de groupes locaux d’animation culturelle dans les différents domaines d’expression artistique et littéraire. Cela pourrait donner lieu à la constitution de groupes régionaux comprenant des talents diversifiés et ayant la charge de représenter la Région dans les manifestations nationales et internationales, en matière de théâtre, de musique, de danse folklorique (comme cela s’est produit, de manière éclatante, dans le domaine de l’athlétisme).

On insistera aussi sur la pertinence d’explorer et encourager les échanges culturels intra-régionaux, mais aussi avec les autres régions du pays et avec l’étranger. Les actions de jumelage sont un moyen efficace et indiqué pour favoriser ce genre d’échanges et de rapprochement culturel.

8.3. Organisation et coordination de l’action dans le domaine culturel

 

L’activité et l’animation culturelles, d’un côté, les infrastructures qu’elles requièrent, de l’autre, ne peuvent se concevoir que dans un cadre organisé et avec le concours de compétences affirmées, conscientes de l’ampleur et des finalités de la promotion culturelle.

Par conséquent, il y a lieu de penser à instaurer un organe de coordination entre les différentes instances chargées des affaires culturelles ou celles intervenant directement ou indirectement dans le champ culturel régional, pouvant prendre la forme d’une Commission Régionale de la Culture.

La conjonction des compétences et prérogatives des délégations des Affaires Culturelles, de l’Education Nationale, du Conseil Régional, du Conseil des Oulamas, de la délégation du Tourisme, de l’Université, des associations culturelles actives et de personnes ressources reconnues, ne pourra qu’insuffler un air nouveau à la prise en charge des impératifs de la promotion culturelle dans la Région, dans un esprit de cohésion et d’harmonisation de l’action
–ASUIVRE–

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