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Comment bien gérer une maladie rénale

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Les maladies rénales chroniques ont tout pour faire peur, alors qu’avec une attention minutieuse, on peut ralentir leur progression  et même bien les contrôler. Cela passe en particulier par une bonne observance de l’hygiène de vie du patient.

Il faut d’abord savoir que nombre total de malades souffrant d’insuffisance rénale est difficile à évaluer car elle ne se manifeste que lorsqu’elle a atteint un stade très avancé, parfois au bout de plusieurs dizaines d’années d’évolution silencieuse. Ainsi elle se manifeste rarement avant 45 ans, et sa prévalence augmente avec l’âge, notamment après 65 ans. En fait la plupart des gens ignorent l’état réel de leurs reins. On estime que trois millions de marocains en sont atteints au sens large, c’est-à-dire, que dans ce chiffre, on comprend aussi toutes les personnes qui ont déjà des atteintes mais ne sont pas encore au stade de l’insuffisance réelle (Ils sont en situation sub-pathologique avant le déclenchement de l’insuffisance).

Quelque soit son état (malade ou en bonne santé), le fonctionnement des reins dépendent  avant tout de notre mode de vie (hygiène alimentaire, tabagie, activités physiques, usage raisonné des médicaments…).On peut affirmer que les 8 règles pour prendre soin de ses reins  se résument en : 1. Bois suffisamment 2. Mange sainement 3. Garde un poids sain 4. Pratique une activité sportive régulière 5. Surveille ta tension artérielle 6. Ne fume pas 7. Surveille ta glycémie 8. Réduis ta consommation de sel et de plats préparés.

À l’occasion de la Journée mondiale du rein, le 14 mars, qui célèbre cette année sa dix-neuvième édition, passons en revue quelques-unes de ces recommandations.

SOMMAIRE : I/ Un régime équilibrée et adaptée  cas de maladie rénale chronique, II/ Le tabac en accusation, III/La prise en charge médicale de la maladie,

I/ Un régime équilibrée et adaptée  cas de maladie rénale chronique

La diététique tient une place fondamentale dans le traitement de l’insuffisance rénale et la nutrition adoptée par malade doit tenir compte du stade de  la maladie. Toutes les règles à suivre sans exception doivent être discutées et s’établir en concertation avec le médecin traitant et/ou éventuellement un diététicien

Il est d’abord important de manger à un rythme chronologique régulier (3 repas par jour) et d’avoir une alimentation variée, équilibrée et calorique.

Il est conseillé de boire  en moyenne 1,5 litre d’eau ou de boissons non sucrées et non alcoolisées. L’alcool est fortement déconseillé. Si le malade est enclin à la formation de calculs rénaux, au moins deux litres d’eau seront nécessaires en moyenne durant la journée (et un verre d’eau quand on se lève la nuit) pour assurer la fonction urinaire.

La diminution de la consommation de sel est recommandée (en général, pas plus de 6 g par jour). Pour cela, il faut éviter en particulier de trop consommer de plats industriels riches en sel (plats préparés, biscuits apéritifs…).

L’apport en protéines recommandé est en général de 0,8 à 1 g par kg de poids et par jour (cela représente 48 à 60 g de protéines par jour pour un poids de 60 kg) pour une insuffisance rénale modérée. Ce taux passe de 0,6 à 0,75g/kg par jour  une personne plus atteinte. Par contre, au stade de la dialyse, la prise de protéines remonte entre 1,1 et 1,5g/kg par jour pour contrer les pertes protéiques observées à ce moment là.

Des exemples d’apports en moyenne dans une ration alimentaire journalière

– 10 g de protéines sont présents dans 50 g de viande ou jambon ou poisson, 2 petits œufs, 250 ml de lait ou 100 g de fromage blanc ou 2 yaourts ;

– 5 g de protéines sont présents dans 5 biscottes, 3 tranches de pain de mie ou 50g de céréales de petit déjeuner, 250 g de pâtes, semoule ou riz, 100 g de légumes secs cuits (lentilles, flageolets, pois cassés, pois chiches…).

II/ Le tabac en accusation

Les métaux lourds (cadmium, plomb) présents dans la fumée s’accumulent dans le rein en entraînant des lésions. Le tabac est donc – à lui seul – un facteur de risque et d’aggravation de la dégradation de la fonction rénale. Des études ont d’ailleurs montré que le risque de développer une pathologie rénale chronique est 2,6 fois plus élevé pour les fumeurs et la survie est significativement plus basse chez les patients fumeurs.Le tabac constitue aussi un facteur  provoquant ou accélérant la progression d’autres maladies qui inter-réagissent avec le rein. La nicotine entraîne en effet une élévation des résistances vasculaires, induisant une augmentation de la pression artérielle et l’arrivée d’une hypertension artérielle (HTA). Cette dernière provoque à son tour une diminution du débit de filtration rénal. Le tabagisme induitégalement une diminution de la production de l’urine, la diurèse, par stimulation (hypophysaire) de la sécrétion del’hormone antidiurétique (ADH) ou vasopressinequi a pour fonction de  favoriser la réabsorption de l’eau par l’organisme. Cela peut avoir pour conséquence de causer des œdèmes.

III/La prise en charge médicale de la maladie

Le suivi d’une maladie rénale chronique est normalement mené surtout quand les atteintes s’aggravent – par une équipe pluridisciplinaire en coordination avec le médecin de famille comprenant, en fonction des organes touchés, néphrologue, cardiologue, diabétologue, spécialiste en médecine interne, diététicien, infirmier, psychologue, tabacologue… Le médecin « référent » de famille (quasi obligatoire en Europe) n’est malheureusement pas encore entrée dans les habitudes de la plupart des maghrebins (faute de moyens financiers aussi) alors que cela devrait être la personne qui centralise toute l’information médicale vous concernant.

On notera que le  spécialiste en médecine interne, encore appelé « interniste » (une spécialité quelque peu méconnue  au Maroc) soigne notamment les patients qui présentent plusieurs organes malades, ou atteints simultanément de plusieurs maladies ; Il est le spécialiste par excellence des maladies auto-immunes où les atteintes rénales sont fréquentes et potentiellement graves. Ces maladies sont très diverses comme la maladie de Basedow qui touche la thyroïde, le diabète de type qui touche le pancréas, le lupus, la polyarthrite rhumatoïde; le syndrome de Gougerot-Sjögren, la spondylarthrite…

Casablanca, le 07/03/ 2024

Dr MOUSSAYER KHADIJA     الدكتورة خديجة موسياراختصاصية في الطب الباطني و أمراض  الشيخوخةSpécialiste en médecine interne et en GériatriePrésidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc رئيسة ائتلاف الأمراض النادرة المغربPrésidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS)رئيسة الجمعية المغربية لأمراض المناعة الذاتية و والجهازية

ANNEXES POUR EN SAVOIR PLUS :1/ Comment fonctionne nos reins ? 2/ Comment survient la maladie rénale chronique ? 3/ Quand parle-t-on d’insuffisance rénale aiguë ? 4/ l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) et  l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) 5 /La journée mondiale du rein (World Kidney Day), Bibliographie et abstact

1/ Comment fonctionne nos reins ?

Outre la production d’urine qui permet l’élimination de déchets toxiques comme la créatinine et l’urée, les reins assurent tout l’équilibre de l’organisme en ajustant nos besoins en eau et sels minéraux (sodium, potassium, calcium…) et en produisant ou activant des hormones indispensables comme la rénine qui régule la pression artérielle, l’érythropoïétine (ou EPO comme celle employée en dopage par les sportifs !) qui favorise la production de globules rouges et la vitamine D au bénéfice de nos os. Les artères rénales apportent environ 1 700 litres de sang par jour aux reins. Ainsi, toutes les 30 minutes, les reins filtrent tout le sang du corps humain.

Le rein contient environ 1 million d’unités productrices d’urine, les néphrons qui sont constitués d’un réseau de petits tubes (les tubules) et d’un système de filtration du sang, appelé glomérule. Cette épuration est effectuée par des cellules spécialisées (les podocytes) qui, en retenant les molécules de plus grosse taille, produisent un liquide qui contient  de l’eau, du potassium, du sodium, du glucose, des acides aminés…ainsi que de l’urée et de l’acide urique. Sa composition varie en fonction des apports et des besoins du corps.

Le bon fonctionnement des reins se mesure par le calcul du débit de filtration glomérulaire du sang. Une valeur normale se situe autour de 100 ml/mn (entre 90 et 120). Ce débit correspond aux capacités du rein en pourcentage : à 60 ml/mn ainsi, le rein fonctionne à près de 60 %, chiffre en dessous duquel on présente une insuffisance rénale. La présence anormale de protéines (protéinurie) ou de sang dans les urines témoigne aussi de l’existence de lésions.

Par ailleurs, ² située à la partie supérieure des reins, synthétisent et relâchent de nombreuses hormones dans la circulation sanguine, comme l’adrénaline qui accélère le rythme cardiaque en cas de besoin et le cortisol aux nombreuses fonctions, dont notamment la régulation de la glycémie (le taux de sucre dans le sang).

La maladie rénale chronique ou insuffisance rénale est une diminution du fonctionnement des reins qui ne filtrent plus correctement le sang de l’organisme. L’insuffisance rénale est dite chronique quand la maladie rénale (ou néphropathie) en cause est irréversible, sans possibilité de guérison. Longtemps silencieuse, elle ne régresse pas et peut évoluer, vers l’insuffisance rénale chronique terminale, comme cela se passe encore trop dans les pays intermédiaires comme le Maroc.

Outre l’obésité, les pathologies qui induisent un dysfonctionnement rénal sont liées dans presque un quart des cas à une hypertension et un autre quart à un diabète. Ainsi, dix ans après le début d’un diabète, près d’un tiers des patients dans le monde développe encore une insuffisance rénale malgré l’amélioration constante de la prise en charge de cette autre pathologie.

Les maladies auto-immunes ou à manifestations auto-immunes en constituent ensuite la troisième grande cause chez près de 10 % des patients : dans ces dernières, le système immunitaire chargé normalement de nous défendre des agresseurs extérieurs (bactéries, virus…) se dérègle en s’attaquant à nos propres cellules et tissus. Les atteintes rénales peuvent s’y révéler parmi les plus lourdes, allant jusqu’à engager encore fréquemment le pronostic vital au Maghreb, dans certaines de ces pathologies comme le lupus ou la sclérodermie (une maladie rare qui se manifeste par un durcissement de la peau).

Aucun symptôme en général ne prévient de l’altération des reins qui parviennent au début à compenser leurs dégradations par un surcroît d’activité permettant une production identique d’urine. Les premiers signes sont malheureusement souvent trop vagues (fatigue, perte d’appétit…) pour être pris au sérieux. On note qu’à partir de 40 ans les capacités de filtration diminuent de 10 % tous les 10 ans et qu’après 70 ans un tiers des personnes présentent techniquement une insuffisance rénale sans que ne se produisent forcément des complications graves, si ces capacités peuvent se stabiliser à un niveau encore acceptable.

Ces affections rénales ont tout pour faire peur alors qu’avec une attention minutieuse, on peut ralentir la progression de cette insuffisance et même la contrôler. Il est possible de ralentir cette évolution en évitant ou en traitant tous les facteurs qui peuvent l’aggraver. Il est en parallèle essentiel de traiter efficacement les pathologies associées à ces insuffisances. Dans les cas les plus graves, lorsque les reins fonctionnent à moins de 10 % de leurs capacités, on se trouve à faire face à l’insuffisance rénale terminale, nécessitant un traitement de suppléance par dialyse et/ou greffe de rein.

3/Quand parle-t-on d’insuffisance rénale aiguë?

Alors que l’insuffisance rénale chronique (IRC) correspond à une destruction progressive et irréversible des reins, l’insuffisance rénale aiguë (IRA), est due à une atteinte brutale et réversible des reins, au cours d’une infection grave (septicémie), d’une hémorragie, d’une obstruction des voies urinaires (calculs, adénome prostatique) d’une intoxication médicamenteuse…ou à l’ingestion de produits toxiques. Dans ce cas, les reins retrouvent leur fonctionnement normal, après, si nécessaire, une période transitoire d’assistance par dialyse. Le recours à la dialyse est en général indispensable : Elle assure la survie du patient pendant le processus de régénération des fonctions rénales. Mal prise en charge ou répétée, cette crise aiguë est susceptible d’évoluer vers une forme chronique.

L’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) et  l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM).

Les objectifs d’AMMAIS, créée en 2010  à la suite d’une rencontre avec un groupe de  marocaines atteintes de la maladie de Gougerot, sont d’informer et sensibiliser grand public et médias sur ces maladies en tant que catégorie globale afin que le diagnostic soit plus précoce, d’aider à leur meilleure prise en charge et de promouvoir la recherche et les études sur elles.

Elle organise régulièrement des manifestations comme la journée de l’auto-immunité,  la rencontre  sur le syndrome sec et la maladie de Gougerot-Sjögren… ou encore des rencontre clinico-biologique avec l’association marocaine de Biologie Médicale (AMBM). Le président d’honneur d’AMMAIS est le Pr Loïc Guillevin.

L’association se donne par ailleurs pour but de contribuer à la création par les malades eux-mêmes d’associations spécifiques comme l’association marocaine des intolérants au gluten (AMIAG), l’association marocaine de la fièvre méditerranéenne familiale (AMFM), l’association marocaine des malades d’angioedèmes (AMMAO)… ou encore l’association pour les personnes atteintes de rachitisme vitamino résistant hypophosphatémique (RVRH-XLH).

Ammais est enfin à l’origine de la création en 2017 de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) avec d’autres associations de patients atteints de maladies rares.

Elle s’est inspirée des modèles des pays plus développés, où des associations de malades atteints de maladies rares et des malades dépourvus d’association se sont unis depuis plusieurs années en « Alliances », telles  la France avec l’Alliance Maladies Rares ou la Suisse avec Proraris.

.Enfin les deux associations entretiennent des relations d’amitié, de solidarité et de collaboration avec  de nombreuses associations de malades à travers le monde comme l’association française de Gougerot-Sjögren(AFGS), l’association Française des intolérants au gluten (AFDIAG), l’Association Française de la Fièvre Méditerranéenne Familiale et des autres Fièvres Récurrentes Héréditaires (AFFM), l’American Autoimmune Related Diseases Association (AARDA), l’Alliance des maladies rares française, l’organisation world’s Hereditary Angioedema (HAEi)…Elles ont noué enfin des relations informelles avec des ONG dans le monde arabe (Algérie, Tunisie, Liban, Egypte…) et en Afrique (Sénégal, Côte d’Ivoire, Congo…).

5/La journée mondiale du rein (World Kidney Day)– La Journée Mondiale du Rein a été initiée par l’«International Society of Nephrology (ISN)» et la Fédération Internationale des Fondations du Rein (International Federation of Kidney Foundations – IFKF) en 2 006. Célébré chaque deuxième jeudi de mars, elle a vocation à sensibiliser sur l’importance des reins ainsi que les problèmes de santé qui en découlent directement. Cette journée est relayée dans plus de 150 pays. Elle s’accompagne ou se complète parfois « d’une semaine du rein, comme c’est le cas en France.

Références et bibliographie utile

– Fondation canadienne du rein https://www.kidney.ca/depistage-et-prevention

–  Maladie rénale chronique – Ameli.fr pour les assurés

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-renale-chronique

– D. Golshayan, C. Mathieu, M. Burnier,  Maladies rénales et grossesse Rev Med Suisse 2007; volume 3. 32119

https://www.revmed.ch/RMS/2007/RMS-101/32119

– Youssef El Housseini, Olivier Phan, Bruno Vogt, Michel Burnie tabagisme et rein Rev Med Suisse 2009; volume 5.457-462

https://www.revmed.ch/RMS/2009/RMS-192/Tabagisme-et-rein

– Melanie K. Haroun, Bernard G. Jaar, Sandra C. Hoffman, George W. Comstock, Michael J. Klag, and Josef Coresh, Risk Factors for Chronic Kidney Disease: A Prospective Study of 23.534 Men and Women in Washington County, MarylandJ. Am. Soc. Nephrol., Nov 2003; 14: 2934 – 2941.

– Bertram L. KASISKE and DAGMAR KLINGER, Cigarette Smoking in Renal Transplant Recipients, J. Am. Soc. Nephrol., Apr 2000; 11: 753 – 759.

– Résultats de l’enquête sur la maladie rénale chronique au Maroc (Ministère de la Santé) CNOPS 2000

http://www.cnops.org.ma/node/381

– Moussayer Khadija – Maladies auto-immunes : Quand le corps s’attaque à lui-même – Doctinews N° 36 Août/Septembre 2011.

http://www.doctinews.com/index.php/dossier/item/551-maladies-auto-immunes

– Moussayer khadija – L’HYPERTENSION ARTERIELLE SECONDAIRE : ON PEUT EN GUÉRIR ! Doctinews N° 21 Avril 2010

http://doctinews.com/index.php/archives/39-dossier/122-lhypertension-arterielle-secondaire-on-peut-en-guerir

– الكلىتان ، رأس مال ثمين من اللازم الحفاظ عليه oujdacity.net 09/03/2019

/national-article-129305-ar

– Home page of the World Kidney Day, a joint initiative of the International Society of Nephrology (ISN) and the International Federation of Kidney Foundations (IFKF).

https://www.worldkidneyday.org/2019-campaign/2019-wkd-theme/

Abstract about kidneys, world kidney day and auto-immune Diseases

The kidneys are important organs with many functions in the body, including producing hormones, absorbing minerals, and filtering blood and producing urine. People have a higher risk of kidney disease if they have diabetes ; high blood pressure, or an autoimmune disorder. Chronic kidney disease damages the nephrons slowly over several years.

The autoimmune diseases are a broad range of related diseases in which a person’s immune system produces an inappropriate response against its own cells, tissues and/or organs, resulting in inflammation and damage. There are over 100 different autoimmune diseases, and these range from common to very rare diseases, like lupus, type 1 diabetes, scleroderma, celiac, Graves disease and Sjogren’s syndrome.

World Kidney Day is a joint initiative of the International Society of Nephrology (ISN) and the International Federation of Kidney Foundations (IFKF). World Kidney Day is a global awareness campaign aimed at raising awareness of the importance of our kidneys.

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