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Critique d’Art KHIRA Jalil : de la création artistique à l’esthétique de la réception.

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                                                                                      Par Bouziane Moussaoui

Après sa récente réussite en tant qu’ambassadrice de l’art pictural marocain en Chine,l’artiste peintre de renommée internationle, la marocaine Khira Jalil exposera ses chefs d’œuvre très prochainement aux Etats unis d’Amérique.

Les tableaux de notre artiste, plutôt intellectuelle engagée autant pour les causes nationales qu’universelles, échappent au vulgaire stéreotype de la carte postale exhibant chameaux, dunes de sables et beaucoup de soleil…,et fait fit de la fameuse « marque déposée » des pays du Sud visant la commercialisation du pittoresque désert, la quête hypocrite de l’exotisme onérique gratuit.

Les œuvres de Khira s’apparentent à première vue aux dédales assez codés et intentionnellement déconcertants  de l’art abstrait qui par définition ne doit contenir aucun rappel, aucune évocation de la réalité observée..

Or, l’objectif de notre artiste est tout autre, il vise l’initiation du public avisé de chez nous comme et surtout de l’occident aux différentes configurations de notre capital naturel : le Maroc ne peut être peint par les seules couleurs du sable et de l’ocre…Ses reliefs épousent désormais tous les climats.

Son peuple sait communiquer à haute voix par ses gestes, ses paroles, ses parures, ses peintures, ses chansons, ses danses, ses pleurs, ses rires…, même dans ses expressions artistiques les plus abstraites, les couleurs et les sons dénoncent bon gré mal gré, en métaphores filées, la chaleur du savoir vivre des marocains…

Et son soleil tantôt doux,  tantôt de plomb, ulimine, depuis des millénaires déjà, un sol cultivé par des peuples de civilisations multiples.., d’où  un autre atout qu’essaie de peindre Madame Khira dans son hésitation entre l’abstrait et le fuguratif : le capital culturel…

C’est en effet cette culture marocaine à différents affluents, notamment amazighs, arabes, hassanis, affricains, occidentaux qui nous invite, nous autres public initié, à voir dans les tableaux de Khira un peu de tout: peinture naïve, impressionniste, expressionniste, réaliste, fauviste, cubiste..Et comme tout artiste digne de ce nom, elle cherche à se forger sa propre identité artistique qui porte sa exclusivement sa griffe…

En effet, notre artiste, écrivain et critique d’art est le portrait incarné de l’intellectuelle marocaine moderniste qui « prêche » à travers ses œuvres les pricipes universels de la démocratie, de l’ouverture, de la tolérence, du dialogue entre religions, cultures et civilisations..

Ce sera l’un des messages importants que Madame Khira et toute l’équipe essaiera, en fin diplomate, de transmettre à ses amis au pays de l’Oncle Sam : Au Maroc, il n’ y a pas que des chameaux, il y a tout un capital humain, des compétences, savoir faire, savoir être, savoir devenir…, sans exclure l’Autre, sans accepter d’être exclu pour autant…

Et ce sont ces principes largement partagés chez nous au Maroc que notre artistes, entres autres intellectuels avertis, qu’essaie de propager au de là des frontières et océans Madame Khira..C’est ce potentiel  moral qui constitue à vrai dire notre capital de marque, nous autres marocains…

Stéphane Audeguy dans La théorie des nuages écrivait :

« On ne peint pas pour faire de la peinture, ou même pour être peintre : seuls les amateurs en sont là. On peint pour des raisons plus profondes et qui n’ont rien à voir avec la carrière ; ce qui est essentiel pour un peintre, c’est le rapport entre son art et tout ce qui n’est pas la peinture, c’est ce désir de capter les couleurs et les saveurs du monde. »

En effet, si l’on récapitule avec notre artiste, nous avons tenu à souligner tout au long de cet écrit-hommage plusieurs atouts qualifiés par le terme cher aux économistes : le capital.

Capital naturel, capital culturel, capital humain, capital de marque…bref les principaux leviers du capital immatériel  dont a parlé notre Souverain Sa Majesté Mohammed VI dans son célébrissime Discours du Trône 2014..

Khira Jalit est une artiste peintre engagée…plutôt « embarquée », comme se plaisait à dire le fameux Albert Camus.

Mais, le dévouement de notre atiste aux causes relatives à la Condition humaine (expression chère à André Malraux), ne l’engage en rien à exhiber dans ses tableaux, au detriment de son optimisme avant gardiste,  le misérabilisme à la Charlie Chaplin en brossant des portraits des « titis » de bidonvilles, des mendiants ambulants, des jupes de trottoirs, de charmeurs de serpents et de bébés abandonnés dans les poubelles publiques…

Khira peint d’autres « cours de miracles » que celle décrite par Victor Hugo dans Notre Dame de Paris…C’est plutôt la mise en relief de tout un capital immatériel dont jouit le Maroc, home de Khira.

Par exeemple, en peignant  ACRILIC SUR TOILE SUR FREE CHASSÉE, l’iris de l’œil de l’âme de Khira Jalil reflète tout azimut, des ombres, des mirages, des horizons des azurs selon des focalisations autrement conçues…Chaque figure (qui ne ressemble pas aux figures communément perçues), chaque couleur (vaguement distinguée), chaque tiret, chaque point…constituent les éléments d’un ensemle ignoré par les géomètres, reconnu uniquement par les âmes artistes en transe…

A vrai dire, le cosmos de Khira n’est pas une éloge gratuite et mensongère de joies éphémères…, ce n’est pas non plus l’expression l’hyperbolique  d’une âme constamment endeuillie…C’est dans la confusion des sentiments qu’on la retrouve assise, ou debout devant ses toiles d’araignée humaine.

En peignant, notre artiste, les doigt hésitant, les yeux absents comme pour échapper à la laideur environnante, le corps en transe…s’invite elle-même au voyage, à l’ascension continue pour la purification de l’âme, la sienne et celle du récepteur.

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