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Taourirt …..Corleone du Maroc

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Corleone est une commune italienne de la province de Palerme en Sicile.

Coreleone est un fief de la Mafia sicilienne, dont la présence remonte au XIX siècle, à une époque oû les grands propriétaires terriens laissaient l’administration de leurs terres à des hommes de main  vilolents et sans scrupules pour les rentabiliser ou agrandir leur surface. Ce fief, estt aussi le berceau de nombreux parrais de la  Mafia sicilienne, dont Toto Riina,Luciano Liggio, Bernardo Provenzano, Vito Ciancimino ( ce derneir devenu maire de Palerme) selon Wikipedia.

Taourirt une localité de l’oriental, se trouvant entre l’axe reliant le reste du Maroc avec Nador, et sur le passage aussi vers Oujda,( deux grands centres  ou la contrebande, l’informel et tout genre de trafic constituent le quotidien de toute une région) ce qui fait d’elle un  point d’intersection incontournable, et une motivation suffisante attirante pour tous ceux qui sont à la recherche de vie décente, ou d’activités génératrices  de gains, car ils ont faims et ils sont dans le besoin. A noter aussi que là ou le besoin se fait ressentir, il y a affaire et gain, et par ainsi, dans la logique des faits, des opportunistes.

Depuis 1980, la population a du quadrupler, ce qui donne naissance à plusieurs besoins de la ville (lotissement de nouveaux terrains d’habitations, écoles, dispensaires, ….)

Au  fil du temps qui accompagna le développement de la ville, certains acteurs dit politiques, c’est-à-dire ceux qui se sont retrouvée responsables  locaux ont presque tous agi comme si  Taourirt était  un héritage dont ils pouvaient user à leurs guises. La physionomie urbanistique de la ville a changé, des quartiers ont poussé les nuits, des milliers d’hectares de terrains répartis en lots justifiés le plus souvent, mais dans la rentabilité financière est loin d’être légale, honnête, et dans une moindre mesure transparente. Le terrain s’est avéré donc un produit fort rentable, les réalités foncières facilitent les acquisitions,  sans risque puisque ce sont les élus les décideurs et c’est ainsi que par exemple, la création de la zone industrielle a profité en premier lieu aux élus locaux qui ont tous eu un ou plusieurs lots, sans projet effectivement réalisé.  De coutume aussi à Taourirt, c’est lorsqu’on devient très riche et qu’on a tout pris qu’on fait des petits gestes envers la  communauté pour  faire   le nom et le poids, et des fois construire des mosquées, pour se faire pardonner les péchés. Jamais une commission de Rabat n’a mis les pieds à Taourirt, le ministère de l’intérieur, l’inspection générale des finances, la cour des comptes, le ministère de l’habitat, toutes ces honorables institutions constitutionnelles censées protèges les valeurs, les droits civiques, la bonne gouvernance et les deniers publics n’ont pas Taourirt sur la carte du Maroc.

La réalité de Taourirt doit inquiéter  sur plusieurs paramètres. L’Etat sait (il ne peut dire non, car ca serait encore plus grave que de telles réalités accablantes existent alors  qu’on n’est même pas au courant).  L’Etat  a ses oreilles et ses yeux partout, s’il veut savoir, il pourra, s’il veut faire régner la loi, il y arrivera. Il y a tellement de preuves qui n’ont ni besoin d’être confectionnées, ni besoin d’être démontrées,  à moins si la transmission de ce qui se voit et de ce qui s’entend se fait filtrée, sélective, mais encore.

S’enrichir en se faisant élire, en inventant des coopératives  d’habitations, en induisant en erreur les propriétaires terriens, en achetant la complicité ont un seul dénominateur commun : l’absence de l’état comme si Taourirt est une ville d’ailleurs.

Les réalités de Taourirt sont amères, angoissantes et désolantes, surtout lorsqu’on voit comment l’appat de gain  a noué alliance entre cette élite d’élus, et certains intellectuels sur le terrain de la richesse que les terres- peut importe la formule utilisée pour justifier leur répartition- assure. L’état doit intervenir, verifier ces projets qui y sont programmés, à qui ils appartiennent et selon quelles procédures ces terrains ont été attribués ? Comment les promoteurs les ont acquis, payé ? D’ou vient cet argent ? Il y a beaucoup d’argent sale qui circule à Taourirt, et quand l’argent et le pouvoir s’entremêlent, ah, chacun sait ce qui risque de devenir, si ce n’est pas déjà fait, d’où le risque de voir Taourirt se transformer en une véritable CORLEONE.

Il y a des situations qui nous interpellent, et qui ont besoin de réponses car il y va de la crédibilité de l’état, de l’espoir suscité par la révision de la constitution, de ces droits que tout le monde semble reconnaitre aux citoyens, et de rendre aussi à Taourirt toutes ses richesses dilapidées, pour qu’elle puisse reprendre son élan, autrement, elle est à genoux, à la merci de ces mafieux qui se la sont appropriés et se sont accaparés en même temps ses ressources.

Si le rôle de l’état parait évident et déterminant, la société civile a aussi un rôle prépondérant à jouer, elle doit constituer le garde fou de la morale et de la bonne conduite, elle doit faire en sorte d’élargir les débats et d’enrichir la culture des gens pour apprendre non seulement à choisir leurs élus, mais à contrôler l’exercice de leur fonction et les rentes assurées tout au long et/ou à la fin du mandat.

Il est regrettable de constater que dans une ville ou la pauvreté est présente  de manière triste et lisible à l’œil nu, l’argent de l’INDH a beaucoup plus servi à embellir certains boulevards et à mettre du carrelage dans des allées. Pourtant, bien des choses sont faisables et autant de projets possibles.

L’INDH s’est substitué au conseil élu pour faire son travail.

L’ancien Souk, brûlé ou qui a brûlé, peu importe, aurait pu être un grand phare culturel et environnemental par sa position au cœur de Taourirt, les élus ne connaissent que le dur, que la construction car ce sont eux même les revendeurs de tous les produits et matériaux nécessaires à la construction, ce sont eux même les maitres d’œuvres et les chefs d’œuvres et dans plusieurs cas, les constructeurs même.

Taourirt crie au secours, Taourirt souffre en silence, Taourirt se voit kidnapper son avenir après s’être  vue volée son passé, son patrimoine.

Ces démons des terres, ces opportunistes sans morale ni conscience, ces sbires et lèches bottes de ceux qui sont  dvenus riches et puissants, doivent au moins savoir qu’il y a des lois, qu’il y a des limites, que l’état veille sur le droit des impuissants et  protège les faibles .

L’Etat doit agir juste parceque Taourirt fait partie du grand Maroc, de droit et d’égalité, et quand l’état voudra, il pourra. Ah ! je l’ai déjà dit.

Azzeddine Sadki

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