les maux de l’école marocaine
Les maux de l école marocaine
A l’heure où les politiques s’interrogent sur l’inefficacité de l’enseignement au Maroc, quant est ils des constats d’audits de pédagogues renommés, qui en fait font tous le même constat, reposant sur les programmes et la pédagogie
Pour le ministère de l’éducation, l’école est malade par ses infrastructures non adaptées et insuffisantes, ainsi que du manque d’enseignants. Personne ne parle des programmes pédagogiques, comme s’il s’agissait là d’un tabou !
Pourquoi l’école a t’elle deux vitesses ?
L’école publique, infrastructure vétuste et pauvre en matériel, que l’état voudrait encore réduire, avec des programmes pédagogiques d’un autre temps, non adaptés à la société actuelle, les enseignants reçoivent une formation initiale qui leur permet de maitriser les enseignements, un peu comme des ouvriers spécialisés sans comprendre les enjeux.
L’école privée, mieux équipée, parfois avec des infrastructures ultra modernes avec des pédagogies plus complètes, qui vient au secours de l’état. Sa vocation est plus commerciale qu’éducative, concurrence oblige. L’inefficacité de ces établissements vient du nombre de matières enseignées, superficiellement, souvent par des profs non qualifiés, que les enfants ne peuvent pas assimiler.
La qualité d’une école ne dépend pas seulement de son infrastructure en marbre avec d’immenses salles de classes garnies de mobiliers derniers cris, mais surtout de la qualité de ses enseignants, diplômés de niveau, et équipés d’un solide savoir faire pédagogique.
Alors que certaines écoles chics, leurrent les élèves fortunés, les enseignants et pseudo enseignants, sont encadrés par des personnes ne possédant pas le moindre petit grain de pédagogie dans les neurones (témoignage réel), proposants des études, haut de gamme enseignées par des non enseignants bilingues, quand même !
Comme chacun le sait l’école primaire et le cycle II doit permettre à l’élève de pouvoir acquérir les compétences de base indispensables aux apprentissages des connaissances
Problématique scolaire
Pourquoi les élèves de 1ére année de primaire rencontrent ils autant de difficultés de toutes natures (lecture écriture, attention concentration etc.) ? Et que 50% environ de ces mêmes élèves quittent l’école en fin de parcours primaire, la 6eme année, source (UNICEF) sans aucun acquis, et souvent révoltés contre la société.
Une autre partie quitte la fac après la première ou la deuxième année faute de pouvoir suivre les cours enseignés dans une langue mal connue
Le constat des visites en classes, (primaire et préscolaire), plus le nombre d’étudiants en difficulté
L’hypothèse
Le langage d’étude
L’apprentissage du langage d’étude est le facteur vital, l’élément majeur, de la réussite ou de l’échec. Or les élèves marocains sont confrontés à 4 langages dont deux sont les supports d‘études, l’arabe et le français.
Les deux autres, tradition oblige et enfin, comme au super marché la 4eme est en promo en plus, mais comme elle prend du temps d’étude elle entrave le bonne maîtrise des autres matières. Cette surabondance rend les élèves inaptes et faibles en tout. La concentration mentale et la motivation deviennent impossibles ou difficiles à maintenir faute de résultats.
De nombreux établissements privés enseignent les matières de base en langue étrangère, soit le français soit l’anglais, les deux autres font partie du programme d’apprentissage
Bien que les jeunes enfants, dés 3 ans, parfois avant, soient plus disposés à enregistrer plusieurs langages, c’est sans compter avec leur fonctionnement psychique ni leur maturité. L’acquisition orale est excellente, mais pas la lecture ni l’alphabet à cet âge là. L’Alphabet Phonétique International (API) ne doit pas être utilisé
La quantité de matières enseignées répond plus à un besoin traditionnel de capitalisation, des parents, selon lequel les plus values intellectuelles poussent à croire que l’enfant sera plus instruit parce qu’il va passer plus de temps à étudier, plus de matières en même temps, ce qui est une erreur, il sera moyen ou mauvais.
Un enfant de 3 ans ne réagit pas du tout de la même façon qu’un enfant de 4ans, ou de 5 ans, il ne comprend pas, puisqu’il n’a pas encore de repères ni d’expérience. La maturité cognitive et psychomotrice évolue rapidement avec l’âge physique de l’enfant, les observations en classes maternelles le démontrent (évolution intellectuelle des enfants PIAGET)
Le préscolaire clé de la réussite ou remède à l’illettrisme
Nous assistons à une évolution des écoles préscolaires, reconnues comme indispensables à la bonne scolarité des enfants. Quant est il ? Puisque les élèves de 1ere année CP ayant passé 3 années sur les bancs d’une préscolaire ne sont pas plus évolués que ceux qui n’ont rien fait. Ils ne savent ni lire ni écrire AR ou FR (Quelle préscolaire ?) D’où le choix d’une bonne école dés 4 ans. Dans 90% des préscolaires le langage, la lecture, l’écriture, l’imagination, la création, sont réduits à leur minimum, même parfois empêchés réduisant ainsi les chances de réussite.
Le fait d’apprendre directement et simultanément 4 langues différentes des 6 ans sans pré requis des compétences de base, dans aucune des langues est un défit dangereux, dont les conséquences conduisent 50% des élèves vers l’échec, ceci n’est pas un euphémisme !
Le langage d’étude étant l’arabe dans les classes primaires publiques, et le français ou parfois l’anglais dans certains établissements privés. Le programme scolaire comprend l’apprentissage des trois langues ou quatre.
Questions :
Comment avec 30 heures de cours hebdomadaires, un enfant de 6ans peut il maîtriser un programme aussi complexe dans si peu de temps et devenir performant tout en conservant sa santé et son équilibre psychique ?
Loin des principes psycho pédagogiques selon lesquels on ne peut pas enseigner un enfant au dessus de ce qu’il peut apprendre, comprendre et mémoriser ! Dixit Igor Vygotsky et Jean Piaget
Le surmenage dû à l’excès des devoirs maisons, des matières et des langues, ne permet pas à un élève de 6 à 9 ans d’être performant, c’est impossible !
Un enfant de cet âge doit dormir en moyenne 10 heures par jour. En faisant le compte des heures passées à l’école, plus les trajets en bus très fatigants, les heures de devoirs à la maison ou supplémentaires, les repas, que lui reste t’il pour jouer, pour s’épanouir, se détendre et dormir ? CHOUYA !!!
Est il normal que les étudiants universitaires marocains , au Maroc ,soient obligés de prendre des leçons supplémentaires de français ou d’anglais pour suivre leurs cours à la fac ?
Les institutions privées
Le personnel, encadrement, professeurs, dirigeants
Les institutions privées sont des mines de pétrole ! Il suffit de construire un magnifique bâtiment, et moyennant quelques judicieuses tours de magie pour que tout soit permis.
Dans de nombreux établissements, nul besoin de connaitre la pédagogie ni la psychologie pour recruter et diriger une équipe d’enseignants !! Ici le problème principal se réduit à une incompétence générale d’un grand nombre de ses dirigeants et enseignants, favorisant le découragement des élèves
Ainsi constaté que les initiatives de certains dirigeants répondent plus à leurs désirs personnels qu’aux besoins logiques de la pédagogie. (Preuves constatées)
Conclusions
La formation des personnels dirigeants et enseignants, selon un cahier des charge mûrement pensé, la révision et l’uniformisation des programmes d’éducation, avec langage d’étude commun dés le début de la scolarité , celui des études scientifiques, (médecine, physique sciences, commerce etc.…), une langue seconde dés la troisième année de primaire . Cela ne feraient ils pas progresser les résultats scolaires vers les niveaux attendus ? Un meilleur équilibre psychique des étudiants les conduirait vers plus de motivations vers le goût d’entreprendre.
Le manque d’infrastructure de l’école publique n’est donc pas le principal responsable des échecs scolaires. Justification trop facile. Plutôt revoir le langage d’étude, un langage unique pour les compétences de base dés 3 ans, plus la formation des maîtres du secteur privé.
Pierre Dhaud Psycho pédagogue
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