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Rapport de la Cour des comptes Al Omrane: Blâme sur le logement social

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Rapport de la Cour des comptes
Al Omrane: Blâme sur le logement social
Les filiales de Casablanca et d’Oujda pointées du doigt
Retard, programmes détournés de leurs objectifs…
Des projets réalisés dans des zones dépourvues d’équipements de proximité

Rapport de la Cour des comptes Al Omrane: Blâme sur le logement social
Les filiales du groupe Al Omrane sont appelées à renforcer le contrôle pour garantir le respect des objectifs fixés par les programmes d’habitat social. Celle de Casablanca est très attendue sur ce chantier puisqu’elle ne dispose pas encore de garanties permettant de s’assurer que les unités produites ont bénéficié à la population cible

Le rapport de la Cour des comptes a dû faire l’effet d’une douche froide au sein du groupe Al Omrane présidé par Badr Kanouni. En fait, ce sont surtout ses deux filiales de Casablanca et Oujda qui sont mises sur la sellette. L’institution de Driss Jettou leur reproche des réalisations modestes par rapport aux engagements pris en matière de logement social. Ainsi, Al Omrane Casablanca a produit 617 logements à 140.000 DH entre 2010 et 2012, alors qu’elle s’était engagée à en livrer pas moins de 15.685, soit un taux de réalisation de près de 4%. Elle ne fait pas mieux en matière de production de logements à 250.000 DH. Dans les détails, elle a construit seulement 2.005 appartements et 1.253 autres pour le relogement des bidonvillois entre 2007 et 2012. Les responsables d’Al Omrane Casablanca attribuent ce retard dans l’achèvement des travaux à «la cherté des terrains privés qui rend impossible les opportunités d’investissement». D’autant plus que «l’ensemble des lots proposés se trouvent dans des zones non ouvertes à l’urbanisation et nécessitent des dérogations», expliquent-ils. Les capacités financières de la société restent de surcroît «insuffisantes» pour produire le volume de logements à 140.000 DH. D’ailleurs, pour accomplir ses missions, cette filiale du groupe Al Omrane s’allie à des promoteurs privés. Ce qui fait planer de sérieux risques sur les programmes d’habitat social. Le rapport de la Cour des comptes relève que la société ne dispose  pas de garanties réelles permettant de s’assurer que les unités produites ont bénéficié à la population cible. En effet, cette filiale n’engage aucune procédure pour vérifier le respect des conditions d’éligibilité des acquéreurs finaux. Et ce n’est pas tout. La Cour des comptes lui reproche aussi son manque de transparence puisqu’elle ne communique pas à ses partenaires la liste des bénéficiaires visés par les opérations lancées.

 

Par ailleurs, la Cour des comptes fustige également Al Omrane Oujda. Celle-ci est accusée d’orienter son activité vers l’habitat promotionnel plutôt que social. En effet, à peine 29% des terrains viabilisés ont été consacrés au logement des couches défavorisées. D’autant que cette filiale focalise son champ d’action sur la mise à niveau urbaine au détriment de l’offre d’habitat

 

Par ailleurs, la Cour des comptes fustige également Al Omrane Oujda. Celle-ci est accusée d’orienter son activité vers l’habitat promotionnel plutôt que social. En effet, à peine 29% des terrains viabilisés ont été consacrés au logement des couches défavorisées. D’autant que cette filiale focalise son champ d’action sur la mise à niveau urbaine au détriment de l’offre d’habitat. La Cour des comptes attire aussi l’attention sur la lenteur du cycle de production avec des opérations accusant un retard qui a dépassé 8 ans. En toute logique, cette cadence fragilise l’objectif fixé en matière de production de logements à 140.000 DH. En effet, Al Omrane Oujda n’a atteint que 42% des engagements initialement déclarés. A cela, il faudrait ajouter le coût anormalement élevé de certaines opérations dont le prix de revient par unité dépasse largement la valeur de 140.000 DH. Cela concerne même des unités réalisées sur des terrains cédés gracieusement à la SAO.

Le rapport dénonce également la réalisation de programmes d’habitat social dans des zones peu accessibles et dépourvues d’équipements de proximité. «Ce qui hypothèque leur réussite et limite leur commercialisation», estiment les magistrats de la Cour des comptes qui citent notamment le projet «Borj Aoulout» à Berkane.

 

 

Le rapport dénonce également la réalisation de programmes d’habitat social dans des zones peu accessibles et dépourvues d’équipements de proximité. «Ce qui hypothèque leur réussite et limite leur commercialisation», estiment les magistrats de la Cour des comptes qui citent notamment le projet «Borj Aoulout» à Berkane.
L’institution de Jettou s’est également montrée intraitable avec les responsables de la SAO qui sont sommés d’accélérer les opérations de production de logements à 250.000 DH. Car aucun des 17 chantiers lancés en 2010 n’a été achevé.

Recommandations

Pour atteindre les objectifs fixés par les programmes d’habitat social, la Cour des comptes exige une amélioration de la cadence de production. Ce qui nécessite un effort en matière de valorisation des lots d’équipement socio-administratif à travers notamment l’accélération du déblocage des subventions convenues. Al Omrane Casablanca est appelée à mettre en place des mécanismes de contrôles effectifs pour éviter que ses programmes d’habitat social soient détournés de leurs objectifs. De son côté, Al Omrane Oujda est sommée d’orienter ses efforts vers l’habitat social. Elle est d’ailleurs attendue sur plusieurs chantiers dont la maîtrise des coûts de production du logement à 140.000 DH  et l’activation de son programme villes sans bidonvilles.

Hajar BENEZHA / L’économiste

Édition N° 4220 du 2014/02/25
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