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Régionalisation dans le Cadre du CCR ne doit faire l’Objet des élections prochaines

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Régionalisation dans le Cadre du CCR ne doit faire l’Objet des élections prochaines

Toute régionalisation sérieuse au Maroc ne peut se faire sans d’abord résoudre les paramètres de l’autonomie du Sahara. C’est à partir de cette initiative que le reste du Maroc doit suivre dans une transparence réelle et déterminer le rôle que doit jouer chacune de ces instances régionales, non seulement au niveau politique mais aussi économique et social. Ce qui est d’une part, déjà prévu, mais limité dans l’ensemble.

Il faut que la régionalisation soit traitée en dehors du contexte actuel faisant rapport aux élections locales qui doivent se dérouler comme prévu dans l’esprit des anciennes divisions électorales. La résolution totale du contexte régional doit être déterminée dans le cadre du statut d’autonomie du Sud marocain et pourquoi ne pas y inclure l’autonomie du Rif et des Béni Snassen en même temps. Le Nord est le Sud formeront une entité unique, l’avant-garde de l’autonomie des régions au Maroc, comme d’ailleurs l’exemple espagnol des Catalans, des Pays Basques ou encore, à un moindre degré, de la Galice ou de l’Andalousie.

Entrer dans une course allant du rapport à l’exécution du projet est prématuré et ne peut mener qu’aux dérives des uns comme des autres pour étouffer tous débats concernant les élections des conseils régionaux et la représentation au Sénat; à moins qu’en se rue vers la nouvelle région pour mieux conserver encore une fois l’obédience et le clientélisme politiques de jadis.

Depuis bien longtemps les Béni Snassen et le Rif ont demeuré la sœur déshéritée du royaume et l’investissement de l’état n’a commencé à y avoir le jour que dernièrement. Cela a été confirmé récemment par Ali Belhaj: «Notre région est en retard sur beaucoup de choses certes, elle a été longtemps isolée et a souffert de plusieurs insuffisances dans le passé. Aujourd’hui, elle se rattrape et énormément de choses s’y produisent. De fait, j’appelle non seulement les jeunes de la région mais tous les acteurs à s’y intéresser. Ce n’est pas de l’euphémisme, je suis très optimiste quant à l’avenir de l’Oriental. Il est plus que prometteur.»[1]

Certes, il est du devoir de tous de se prononcer sur le sort de la région et de ses habitants. Les régions du Rif et des Béni Snassen ont toujours étévictimes d’un préjudice reconnu à l’échelle marocaine, et ce peut-être parce que le Rif, à travers Abdelkrim, s’est déclaré indépendant en 1920, et les Béni Snassen, à travers Si M’barek Bekkai Lahbil, a revendiqué le retour de Mohammed V et l’indépendance totale du Maroc, au lieu d’une régence et une indépendance interne..

Ce qui est étonnant, mais bien veillant, c’est que le Rif et les Béni Snassen se réunissent en une région autonome distincte, mais pourquoi le faire au détriment de la Province de Figuig, qui représente pour les Béni Snassen une région pleine de prospect dans l’avenir et de l’énergie solaire, pétrole et autres minerais importants dans la région, sans dire plus de sa richesse humaine (on ne peut oublier facilement Prof. Mohammed Abed El Jabri), de ses dattes et du cheptel en plus de sa diversité qui ne peut que complémenter les richesses de la Région des Béni Snassen et du Rif. Figuig devrait rester partie intégrante de cette région à qui elle est liée depuis des siècles. Peut-être serait-il nécessaire d’organiser un referendum régional sur ce nouveau découpage afin de donner le choix à ses habitants et non être condamnés à l’arbitraire du préjudice des uns et des autres.

Comme elle est préjudiciable cette appellation ‘Oriental’ au lieu de Région des Béni Snassen et du Rif, ou région d’Oujda-Hoceima, car l’est du Maroc est une partie plus large qu’Oujda et Berkane, et plus encore. L’appellation ‘Oriental’ n’a pas de sens, elle éloigne davantage les Béni Snassen de toute identité géographique liée au Maroc.
L’Oriental appartient à l’Orient, cette entité du Moyen Orient qui est dotée d’une culture ‘dite’ Orientale et qui se transforme en ‘Orientalisme’ que les Européens s’exaltent dans cette expression et y trouvent tout ce qui est négatif des arabes d’Orient, avant l’intervention, du feu Edward Saïd ou du modernisme el Jabri.

On est fier de dire région de Fez-Meknès, Souss-Massa, mais pas Béni Snassen – Rif ou Oujda-Nador-Hoceima. Pourquoi Oriental et Rif? Seule la région 2 a ce qualificatif ‘Oriental’; ni Occidental, ni Méridional, ni Septentrional ne figurent sur cette liste, mais «Oriental», ce réductionnisme volontaire, de persona non grata, est à la fois colonial et à la fois hérité par le gouvernement central. Cette défiguration des Oujdi et des Béni Snassen, qu’on arrive mal à digérer, en dit beaucoup plus sur la totalité de ses habitants et cela on en sait assez.

Il a fallu 50 ans pour proposer une rocade, pour remplacer la route maudite et misérable d’el Wahda, initiée par Ben Barka, et convaincre l’UE, pour des raisons de sécurité, du trafic de haschisch, du marché noir, de l’immigration clandestine et le sort des pateras, pour donner son aval. Cette ‘rocade’, qui ne l’est pas, a été finalement adoptée en 1997, mais une partie importante n’est ni plus ni moins qu’une route nationale, voire Saïdia-Nador, en l’occurrence. Malgré une aide importante de l’UE, elle ne verra le jour qu’en été prochain (2012), bien que le projet a été annoncé en 1997, il a été repoussé et retardé à plusieurs reprises, culminant un coût exorbitant d’environ six milliards de dirhams et que l’ex-ministre Ghalab[2] qui, par son expertise linguistique, nous bafouille des raisons de ses délais en ‘des déblais et des remblais’, qui vont durer une quinzaine d’années, voilà ce qui est le péjoratif «Oriental» ou pour utiliser l’expression de Ali Belhaj ‘l’euphémisme’ qui règne sur la région.

Il y avait une fois une lueur de progrès dans la province de Nador où se dessinait vers la fin des années 1970 un projet d’un laminoir à deux fils de la SONASID, qui se concrétisa avec les essais à vide en 1984. Pour beaucoup, ceci ne représentait que le début d’une industrie métallurgique dans la région, mais hélas, le rêve s’arrête là et bientôt la SONASID disparaitra de la région dans une restructuration, non seulement possible, mais probable.[3]

Cette usine a vu le jour après l’échec du projet Maroc-Algérie d’une industrie métallurgique maghrébine, et Nador faisait déjà partie de cette initiative avec le développement des minerais situés dans la région marocaine de Tindouf, cédée aux frères ennemis sans contrepartie aucune.

Les uns pensaient que Nador bénéficierait de l’expérience acquise dans la petite usine de production d’acier se trouvant dans la région, et les autres se fiaient aux charbons, mais le coke nécessaire pour les grands fourneaux ne pouvait être fourni par la production de Jerada.

Pire encore, au lieu de développer une industrie métallurgique à Nador, elle se voit transférée vers une zone assez riche et influente pour se concentrer sur Khouribga et Casablanca. On se demande où sont ces zones d’équilibre du royaume et pourquoi cette politique préférentielle pour ces deux régions qui sont déjà saturées, surpeuplées et bien servies en investissement? Que font les parlementaires de la région?

Raison de plus pour l’autonomie de la région afin de se servir et de créer un pole d’équilibre digne de sa capacité d’innovation avec un esprit d’entreprendre au-delà de l’agriculture, et faire face aux autres régions du royaume et ensemble renforcer le rôle commercial du Maroc à travers le monde, allant du défi national au défi global.

Le problème ne s’arrête pas là. Une partie importante du port West de Nador est en suspens, car certains avancent le risque séismique de la région, ce qui n’a pas empêché ni la construction de l’usine de laminage de la SONSID ni le port maritime de Béni Nsar. Les études séismiques ont été effectuées durant la conception de l’usine SONASID[4] et du projet du port-West, et les normes séismique qui doivent être suivies et respectées ont été prescrites pour toute construction dans toutes les régions du Maroc. Aucune région du royaume n’échappe à ce risque.

D’ailleurs le risque de séismisme au Maroc est moins grave que celui du Japon ou de la voisine Italie, et que ces deux grands pays industriels jouissent de toutes les technologies hasardeuses allant des produits chimiques, des ports de stockage de carburant et de gaz, du nucléaire au Japon jusqu’à l’industrie métallurgique de Naples.

Donc le port-West de Nador ne représente aucun danger séismique si les règles de construction sont respectées et appliquées, et si l’intérêt de développer les autres régions d’influence du Maroc n’aura pas priorité sur le Rif et les Béni Snassen.

La bavure du projet de la liaison ferroviaire Nador-Taourirt est un gaspillage inutile, car la ligne Oujda, Ahfir et Berkane aurait été une meilleure solution. Elle aurait desservi une grande population et c’est une ligne naturelle et directe qui devrait lier Nador-Zaio-Berkane-Ahfir-Oujda-Fès-Tanger ou Casablanca-Marrakech et Nador-Berkane-Ahfir-Oujda-Algérie et Maghreb. Mais…, peut-être faut-il être un conseiller averti et privilégié pour aboutir.

Voilà le défi des Béni Snassen et des Riafa! Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, le débat est ouvert.

Oxford, Dr Ben Kirat

Dr. Ben Kirat was educated at Oxford and Nottingham Universities and holds a Post Graduate Certificate in Education from Westminster College Oxford, an M.A in French Studies and a PhD in International Relations from Nottingham University. He worked as a SONASID Project Co-ordinator for Davy Mackee (Sheffield UK) and has been working as an International Consultant for over 20 years, specializing in European-US affairs, North Africa and the Middle East. He was an adviser to ‘Le Quotidien de l’Economie’ (R.P.C.) Brussels Bureau. He worked previously as a Senior Lecturer at Northumbria University and M.A Supervisor in French Studies and held other post as Head of Department, Director of Studies and Marketing Manager in Colleges in Oxford and Europe. He was Examiner, Regional Co-ordinator and Examinations’ Consultant for the Institute of Linguists. He is bilingual English/French, fluent in Spanish, Amazigh and Arabic with intermediate level in Italian.

Dr. Ben Kirat is a freelance journalist/author and writes frequently on current Affairs

[1] Interview avec Imane Nigrou, ‘Un café avec Ali Belhaj’.

[2] Nous pouvons, par conséquent, être satisfaits de la rentabilité du rendement des Dirhams supplémentaires investis dans les déblais, les remblais et la stabilisation d’un certain nombre de talus, qui ont donné une route représentant un mixte des trois catégories sans rentre pas dans la hors catégorie, pour ceux qui connaissent le langage des tracés routiers.DISCOURS D’OUVERTURE DU 7ème CONGRES NATIONAL DE LA ROUTE OUARZAZATE, 9-10 NOVEMBRE 2006

[3] L’auteur était coordinateur de projet SONASID chez Davy McKee, Sheffield, Royaume Uni, qui contrôlait aussi Morgan Construction Co. (Worcester, Massachussetts, USA).

[4] Détails examinaient par l’auteur.

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1 Comment

  1. Azzeddine Sadki
    04/05/2012 at 04:45

    Que l’on accepte que vous décrivez le Maroc comme vous le faites en insistant sur les aides de l’UE fait partie du jeu démocratique, vous êtes libres de pensez ce que vous voulez, mais ce que vous insinuer par vos appels à l’autonomie du Rif et des Béni snasen, me semble un jeu de mots dangereux dont il va falloir expliquer les règles bien avant.

    Nous reconnaissons tous la mise à niveau nécessaire à la région de l’oriental, qu’on dit région orientale par sa position géographique au Maroc, vous pouvez chercher ici même mon écrit intitulé » l’oriental, ce parent pauvre du Maroc »,mais personnellement, je ne laisse aucun sans réagir, aucun qui comme vous, pense surtout à éparpiller au fond d’un océan obscure la mosaïque ethnique et tribale qui constitue le Maroc.

    Ce grand pays , est le notre, indivisible, uni, et riche par sa diversité culturelle et les différentes couleurs de ses composantes sociales.L’autonomie du Rif et des béni snasen? quelle connerie!quelle intelligence? mais enfin, vous pensez peut-être la diriger de là vous êtes? tiens comme monsieur Belhadj que vous donnez en référence qui gouverne l’oriental d’entre Rabat et Casablanca?

    Agir pour contribuer à la consolidation du pays même s’il va falloir engueuler pour de bons nos responsables et nous opposer à leur politique que nous jugeons stérile, enrichir l’acquisition des droits et du respect de la vie humaine, militer pour une société démocratique et prospère, se battre pour faire prévaloir la loi pour que règne justice,veiller à la bonne gestion des deniers publics, ne pas nous soumettre ou nous agenouiller devant quiconque,oui, cela constitue nos droits et ce sommes nous qui sommes responsables de les faires respecter, mais le faire pour la patrie, rien ne peut être discuté que dans un cadre du Maroc , uni, sans conflits, sans haine ou rancune.

    La patrie ne peut être mise en équation,autrement, aucun intelligent , aucun sage, aucun juste ne peut nous prendre au sérieux quand on la met en doute. Comment peut-on écouter même quelqu’un qui a déjà misé l’unité de sa patrie dans des enchers d’idées infécondes?

    Rien ne vaut le sentiment d’appartenir à ce grand pays, à ce noble peuple,en dépit des lacunes!

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