Le chapitre 2 constitue une suite chronologique et événementielle de la Boîte à Merveilles. Chronologique dans la mesure où il commence un mardi ‘’Le mardi, jour néfaste pour les élèves du m’sid, me laisse dans la bouche un goût d’amertume’’(page 20). La veille était un lundi, jour de lessive de Lalla Zoubida dont Rahma, et contrairement à ce qui a été établi entre les femmes de Dar Chouafa, avait la mauvaise intention de lui prendre son tour de rôle. Evénementielle car, à la suite de la succession d’événements fâcheux ayant survenu tout au long du chapitre 1, Lalla Zoubida et son fils sont tombés malades. ’’Ma mère me reçut assez froidement. Elle souffrait d’une terrible migraine’’ (page 4) ; ‘’La visiteuse remarqua la pâleur de mon visage’’ (page 4). A en croire Lalla Zoubida, le mauvais œil et le regard des envieux sont la cause de leur maladie, mais la lecture en amont du roman permet aux lecteurs de découvrir les vraies raisons de leur maladie.

1-Les causes réelles de la maladie de Sidi Mohammed et de Lalla Zoubida :

a- La nuit de transes organisée par la Chouafa :’’Les lendemains de ces fêtes étaient des jours mornes….Les bruits de la nuit roulaient encore dans ma tête…Autour de moi, rôdaient les jnouns…Je sentais les jnouns me frôler avec leurs doigts brûlants’’ (page 4)

b- Le bain maure :

-‘’J’attendais sur l’estrade jusqu’au soir’’ (page 21).

-‘’Ma mère finit par venir me rejoindre, l’air épuisé, se plaignant de violents maux de tête’’ (page 12)

c- La double dispute de Lalla Zoubida avec Rahma à propos de l’utilisation du patio pour la lessive :

-Première dispute :’’De notre fenêtre du deuxième étage, pâle d’angoisse et de peur, je suivais la scène, alors que ma mémoire d’enfant enregistrait les phrases violentes’’ (pages 16 ; 17)

-Deuxième dispute : ‘’Je n’en pouvais plus. Mes oreilles étaient au supplice, mon cœur dans ma poitrine heurtait avec force les parois de sa cage. Les sanglots m’étouffèrent et je m’écroulai aux pieds de ma mère, sans connaissance’’ (page 19)

2- Les causes imaginaires de la maladie de Lalla Zoubida et de son fils telles que les évoque la mère :’’Les yeux du monde sont si mauvais, le regard des envieux a éteint l’éclat de ce visage qui évoquait un bouquet de fleurs…’’ (page 21 ;22)

L’état de santé physique et moral de Lalla Zoubida et de son fils nécessitent des soins appropriés qui relèvent des croyances et des superstitions en vigueur à l’époque. Aussi Lalla Zoubida et son amie Lalla Aïcha mettent-elle à exécution leur savoir-faire féminin dans ce domaine.

3- Les remèdes aux maladies :

a-Remède imaginé par Lalla Zoubida : ‘’Pour enrayer le mal, elle avait les tempes garnies de rondelles de papier bleu copieusement enduites de colle de farine’’ (page 21)

b-Remèdes suggérés par Lalla Aïcha :

-‘’Lalla Aïcha lui prodigua toutes sortes de conseils, lui indiqua un fkih dans un quartier éloigné, dont les talismans faisaient miracle’’ (21)

-‘’Cet enfant ne pourra pas supporter le msid ; si tu lui faisais boire de l’eau du sanctuaire, il retrouverait sa gaîté et sa force’’(22)

Conclusion : le lecteur devra placer l’histoire dans son contexte historique pour mieux comprendre les mentalités de l’époque : l’écrivain n’est-il pas un témoin de son époque ? Il l’est puisqu’il dépeint de manière exacte une réalité sociale qui a fait son époque et qui continue, hélas ! à sévir à l’époque présente.