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RAMADANIYAT*** 5

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4- LE REVEIL AU S’HOR.

1/ L’image ci-après illustre ANNAFFAR (la longue trompette sonore)

2/ VUE AERIENNE DE LA VILLE DE TAOURIRT ET SON DOUAR BIEN AVANT L’INDEPENDANCE.

Le Prophète SIDNA MOHAMED (SLAWS) a incité les musulmans à prendre le S’HOR car il contient de la BARAKA.

 » تَسَحَّرُوا فَإِنَّ فِي السَّحُورِ بَرَكَةً « 

Il a rappelé que s’il faut faire carême, il faut prendre quelque chose au S’HOR.

 » مَنْ أَرَادَ أَنْ يَصُومَ فَلْيَتَسَحَّرْ بِشَيْءٍ « 

Comme S’HOR chez le croyant, il a favorisé les dattes.

 » نعم سحور المؤمن التمر « 

Il a insisté sur le fait que le S’HOR c’est de la BARAKA et qu’il ne faudrait pas s’en passer, même si on ne prend qu’une gorgée d’eau, car DIEU et ses anges prient sur ceux qui prennent le S’HOR.

 » السُّحُورُ أَكْلَةٌ بَرَكَةٌ فَلا تَدَعُوهُ وَلَوْ أَنْ يَجْرَعَ أَحَدُكُمْ جَرْعَةً مِنْ مَاءٍ فَإِنَّ اللَّهَ وَمَلائِكَتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى الْمُتَسَحِّرِينَ « 

Après avoir passé hier soir cette sacrée nuit qu’est la nuit du destin (LAYLATOU AL QADR) dans les longues prières des TARAOUIHS et le recueillement, thème que j’ai pu vous développer à cette grandiose occasion dans l’épisode précédent, en me référant à un passé de ma ville, quelque peu lointain, je voudrais  consacrer le présent thème qui traduit un moment important du processus marquant ce que j’ai pu appeler les « ramadanneries ( ?!) » vécues et respectées au cours de ce mois et que  j’ai le plaisir de vous présenter : c’est le réveil pour le SHOR.

Le repas du  S’HOR était constitué à l’époque d’un tagine de viande garni  de légumes et suivi d’un thé à la menthe, dernier repas de la nuit d’une journée de jeûne. Il n’y avait ni entrée ni sortie à ce ragout, mais avec le temps on le verra évoluer.

Durant les temps qui avaient suivi, en dehors du mois de RAMADAN, on avait amélioré la table par une petite salade qu’on mangeait d’ailleurs à la fin du repas ( pour bien digérer disait-on), puis, après avoir relativement crû du point de vue niveau de vie et pris conscience de la présentation des menus, et avec l’apparition de l’idée du dessert entre autre , on l’avait avancée et remplacé par un fruit. N’était-ce pas là une grande évolution sociale ?

Actuellement, par mesure de précaution pour leur santé, les gens au S’HOR préfèrent de légers mets et les dérivés du lait aux ragouts.

Accompagné de temps en temps de son gendre Mohand N’TAHAR (que DIEU ait son âme) pour lui venir en aide dans une besogne supplémentaire, notre Muézin cité précédemment, sillonnait les principales rues de la ville en soufflant fort dans sa longue trompette sonore (ANAFFAR) et annoncer le moment du S’HOR . On entendait aussi une détonation déclenchée à partir d’un fusil à poudre, par un mokhazni chargé d’ accomplir la même mission.

Comme dans toutes les régions du Maroc, surtout dans les zones rurales, par habitude, rarement où les gens dinaient, car on s’était suffisamment nourri au F’TOUR. La plupart dormaient pour se reposer et se réveillaient pour prendre leur S’HOR.

Je ne laisserais pas passer inaperçue cette circonstance pour rappeler aux enfants de HAY L’HOURRIYA de la fin des années cinquante et du début des années soixante, en raffinant les airs qui accompagnaient les paroles du chant folklorique : « EZZINE A-MMAMA, A-BERDAK SALMI MANNA W’MANNA…. », CHIKH LAMWAFFAQ (que DIEU ait son âme), l’un des grands artistes du folklore du Maroc Oriental en matière de la GHAYTA (trompette)  et de la GASBA (flute), l’interprétait à l’aide de sa GHAYTA pour réveiller les gens afin de les avertir au S’HOR en rentrant chez lui, chemin faisant et ce, du café « MON PERE » où il veillait au jeu des cartes, jusqu’au  même quartier où il habitait . Quoique ce fût tabou, il apportait un sourire discret aux familles réunies à cette heure. Je ne connaissais que trop ses airs qui procuraient de l’exaltation à oncle TAIR LABYAD (l’oiseau blanc – de son vrai nom : MEZIANE Ssi Mohamed ben Ali-) très connu dans le milieu des mécaniciens par son passé d’homme de métier et dans le milieu populaire de bon vivant, que Dieu le garde en bonne santé, au moment de ses parties de LIYAALAOUI (danse folklorique de la région de l’Oriental) dans le temps, accompagné de son frère cadet que Dieu ait son âme, les deux champions réputés par ce bel art. Ce fut le bon vieux temps des années cinquante de leur jeunesse…oublions tout ça et revenons à DIEU en lui demandant sa grâce.

Pour ne pas se laisser dépasser par le temps et rater le moment du S’HOR, car le moment qui restait pour s’arrêter de manger et commencer le jeûne d’une nouvelle journée  s’avérait un peu court, les maitresses de maisons se réveillaient donc les premières et commençaient par chauffer le repas presque prêt depuis la fin de l’après-midi. Elles préparaient la table avant de réveiller les membres de la famille qui devront jeuner.

Après avoir effectué sa tournée à travers les rues sombres et pierreuses, calmes et désertes, une balade qui durait à peu près une heure, Il escaladait cette tour du minaret pour appeler, par sa récitation habituelle décrite plus haut, les musulmans à la prière de l’aube (SALAT AL FAJR) qu’on fait individuellement et généralement chez soi avant de rejoindre la JAMA’A (le groupe) à la mosquée et faire celle du petit matin (SALAT ASSOBH). Un premier appel avait été  annoncé déjà (et il l’est toujours dans tous les coins du monde) pour s’arrêter de manger (AL IMSAK) et se préparer aux premières prières de la journée où il dit que : «  faire la prière est mieux que dormir ». A ce moment-là, il est toléré de finir par avaler les dernières bouchées et/ou boire. C’est le moment où finit la nuit et débute le jour, moment d’un début de Jeûne de la journée suivante. Dans ce cas, notre muézin aurait pris son S’HOR bien avant tout le monde avant qu’il ne déclenche l’appel à l’aide de son instrument sonore ; il aurait tout et vite digéré durant son parcours et dès son arrivée à la mosquée il se serait contenté le pauvre à la fin de sa tournée de boire de l’eau plate, comme le dicte la SOUNNA .

Quel délice ! Quelle sensation chez les adultes de vivre aussi bien en communauté qu’en famille de tels moments exceptionnels et sereins, dans la pureté et la gaieté !

Quant aux gosses, ils ont toujours supplié leurs parents pour les réveiller à participer à ce repas en somnolant. Certains d’entre eux, pour ne pas se faire avoir au risque de ne pas être réveillé, ils gardaient les yeux grands ouverts dans le sombre jusqu’à entendre le bruit de la vaisselle et venir rejoindre la table. Le plus petit pleurnichera le matin au lever du soleil à son réveil en répétant : AALACH AMMA MANAWATTINI…..CH ?( pourquoi ne m’as-tu pas réveillé mère ?) . C’est l’une des rares occasions qu’ils ne vivront que l’année suivante. De ce repas la maman gardait une partie au déjeuner pour eux et pour les plus petits qu’ils mangeaient souvent à froid.

Tandis que la petite fille, docile et serviable comme elle est, elle n’avait jamais rien réclamé, même de se dispenser de la vaisselle qu’elle fera le lendemain, en étant convaincue d’assurer une continuité des mœurs en assumant.

Quelle plaisir aussi chez les enfants de profiter de tout ce qui est agréable et de tout ce qui se fait rare en leur apportant la joie de vivre ! Nous les verrons au cours d’un dernier épisode à travers la lentille d’un camera caché dans leur monde propre à eux en train de se réjouir et de s’extérioriser.

J’ai été amené, dans ce feuilleton, à passer en revue et brièvement de petits détails jugés utiles concernant  la pratique des deux principales et importantes obligations de la religion musulmane, dont la prière qui est le principal pilier de l’ISLAM.

Quand on nait musulman ou converti à l’Islam, on est  appelé d’abord à faire les cinq prières après le témoignage  où on confirme que DIEU est unique et que Mohamed est son prophète. C’est la clé de tout bien être dit-on.

A ces deux obligations se confondent beaucoup de traditions qui sont la base de notre éducation et la source de nos valeurs,  sans toutefois les décrire complètement. C’est juste pour faire revivre les TAOURIRTIS des moments d’antan et mettre à l’image les non musulmans qui liraient ce récit, leur donner une idée et leur mieux faire comprendre notre attachement à notre religion et à nos coutumes, du moins le rappeler à titre nostalgique à ceux natifs de TAOURIRT ou à ceux qui y avaient vécu s’ils sont encore en vie et qui auraient l’occasion de me lire.

Pour plus d’informations, les plus intéressés,  pour un objectif ou un autre, sans vouloir faire le messager, peuvent s’adresser à un IMAM , chef spirituel de la mosquée , qui peut se trouver dans tous les points du monde ,pour leur expliquer les règles fondamentales de notre religion.

Comme tout le monde le sait, la civilisation musulmane ayant atteint son apogée, a pris de l’envergure affectant d’autres continents et a fini par s’incruster dans les esprits de leurs peuples. Il serait opportun pour ceux qui désirent dévoiler le vrai visage de la religion musulmane et de notre culture, si ce n’est déjà fait, de demander comment ses précurseurs n’avaient  pas pu trouver d’obstacles à franchir des frontières pour enseigner leur théologie dans plusieurs  points du globe, de bouche à oreille dans un début. Actuellement, tout se fait à travers ce grand et magnifique moyen qu’est la haute technologie moderne. Pour le leur rappeler, la religion musulmane est une religion de TOLERANCE et non de terrorisme comme  le prétendent ceux qui l’ignorent.

A SUIVRE…

Mohammed BOUASSABA / Rabat

e.mail : angdprojets@gmail.com

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2 Comments

  1. M.KACEMI
    04/07/2016 at 04:00

    J’ai lu tes 5 Ramadaniyats, et j’ai fini par me décider de te dire ce que voici, et honnêtement: je ne vois personnellement pas ce qui pourrait vous empécher, Mr Bouaassaba, de réaliser des œuvres de littérature . et je suis le plus sincère que soit

  2. Mohammed BOUASSABA
    05/07/2016 at 13:23

    BONJOUR M.KACEMI.
    Je vous remercie de me lire ainsi que pour vos sincères appréciations et encouragements,espérons que ce vous me suggérez pourrait un jour se réaliser.
    Vos commentaires ont toujours ajouté un petit plus à mes écrits, merci encore.
    BONNE FIN DE RAMADAN ET BONNE FETE.
    Mohammed BOUASSABA

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