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L’examen régional de français de l’AREF de l’oriental(2016) mis à nu

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  L’un des commentateurs, un certain Ahmed,  m’a accusé de mal considérer les concepteurs des examens régionaux de français en les critiquant souvent. Il est vrai que je critique souvent les examens régionaux de français mais il est également vrai que mes critiques sont justifiées car bien argumentées. En conséquence, je n’ai été ni démenti ni contredit.

Les dernières critiques ont porté sur le non respect (question 9) de ‘’l’organisation du domaine d’évaluation’’ que j’ai appelé le cahier des charges tel qu’il est spécifié dans ‘’L’examen normalisé régional pour l’obtention du baccalauréat. Cadre de référence de langue française-2010’’, l’autre (question 3) sur la confusion entre narrateur et personnage. Cet amalgame est tellement fort qu’à une question où les données sont fausses, les candidats répondent en faux et sont gratifiés comme s’ils avaient répondu juste.

Je me suis arrêté à ces deux points et je crois qu’aucun professeur et inspecteur de français qui pratiquent le métier d’enseigner et de contrôler ne peuvent me contredire, car les deux erreurs sont tellement évidentes qu’il est impossible de les cacher ou  d’essayer de les justifier.

Cela ne veut en aucune manière affirmer que l’examen régional de français de cette année ne souffre que de ces deux torts. Il y en a d’autres, moins nocives mais qui, normalement ne doivent pas figurer sur un examen de la dimension du baccalauréat.

1- Question 2-b : ‘’Ce texte est extrait d’un RECIT autobiographique’’. Nul n’ignore que le RECIT, qui s’oppose au DISCOURS, sont tous deux  des modes de narration distincts employés séparément ou conjointement (ici conjointement). Or le RECIT est une partie d’un TOUT, qui est l’OEUVRE, le ROMAN, car la question porte sur l’ensemble et non sur la partie. Elle devrait en conséquence être formulée ainsi : ‘’Ce texte est extrait d’une OEUVRE (d’un ROMAN) autobiographique.

2- Question 8- Le boutiquier demanda à ses voisins : ‘’Etes-vous des croyants ?’’ Récrivez cette phrase au discours indirect.

La question du boutiquier, à l’adresse des autres boutiquiers, n’interroge pas. Elle met en doute leur foi. C’est une question rhétorique. Avez-vous jamais essayé de répondre à la question :’’ Tu n’as pas honte ?’’ par : ‘’Oui, j’ai honte’’ ou ‘’ Non, je n’ai pas honte ’’ ou à celle-ci : ‘’Vous êtes contents maintenant ?’’ par : ‘’ Oui, nous sommes contents maintenant’’ ou : ‘’Non, nous ne sommes pas contents  maintenant’’ ou bien à celle-ci encore : ‘’ N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l’Eléphant?’’ ( Sourat Al FIL, verset 1)  Par : ‘’Oui, j’ai vu comment mon Seigneur a agi envers les gens de l’Eléphant’’ ou bien : ‘’Non, je n’ai pas vu comment mon Seigneur a agi envers les gens de l’Eléphant’’

Pour la première, on baisse la tête, pour la seconde, on garde le silence, pour la dernière Dieu énumère ce qu’Il a fait subir aux gens de l’Eléphant.

En conséquence, comme ces questions n’interrogent pas, il serait peu convenable de les traiter comme des questions grammaticales en essayant de leur faire subir un traitement grammatical. Essayer de répondre à ces questions ou de les mettre au discours indirect conduirait à coup sûr à mal comprendre ou à détourner l’intention de leur auteur.

3-Question 5-a- Que fait le père pour soulager son enfant ?

b-Relevez dans le texte une phrase qui le montre.

Réponse : a- Pour soulager son enfant, le père  lui raconte une histoire.

b-Mon père, à qui j’avais fait part de mon impression trouva cette histoire pour me consoler.

La question 5, avec son volet a et b ressemble dans son aspect naïf et puéril à celle-ci.

On imagine un jeune garçon, le livret de famille entre les mains, à qui on demande :

a- Quel est le nom de baptême que ta famille t’a donné à ta naissance ?

Réponse : Mohammed

b- Relève dans le livret de famille le mot qui le montre.

Réponse : Mohammed.

Et dire que cette question  (5 ) est inscrite dans la capacité d’analyser.

Je n’en dirai pas plus et je laisse le soin au dénommé Ahmed, qui m’a accusé d’en vouloir aux concepteurs de l’examen régional, de juger de lui-même de la qualité de l’épreuve de cette année. Jusqu’à présent aucun professeur et aucun inspecteur de français ne s’est manifesté pour me démentir ou me contredire.

tayeb zaid

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3 Comments

  1. prof
    09/06/2016 at 21:07

    TRES BIEN DIT MR ZAID.

  2. amnesia
    12/06/2016 at 14:37

    Monsieur Zaid, vous avez raison sur le fond et la forme. Le problème est plus vaste et général. L’intérêt pour la langue française est en chute libre aussi au Maroc, elle ne s’adresse qu’aux plus riches, donc une minorité, par le coût des cours supplémentaires, puisque le niveau et l’intérêt pour une majorité, ni sont plus. C’est dire que pour Oujda, où aucun établissement n’est officiellement reconnu OSUI ou AEFE, malgré toute bonne volonté, le niveau ni sera uniquement pour une faible minorité. Ceci pour dire qu’il ne faut pas s’étonner, c’est un fait. Qui plus est est-ce que la France rayonne-t-elle encore comme un modèle pour la jeunesse ? Vous connaissez la réponse et dorénavant c’est aux langues dont les pays sont moteurs et exemplaires que les jeunes, qui le pourront, se raccorcheront. La nouvelle Constitution va également dans le même sens et les nouveaux panneaux des administrations, jadis en 2 langues, qui ne le sont plus qu’en une, attestent aussi de cette volonté. C’est une réalité avec laquelle il faudra compter. Si le niveau des questions d’examens de français comportent des erreurs, il ne fait que reflèter cette évidente réalité.

  3. Zaid tayeb
    13/06/2016 at 01:45

    Amnesia: Je vous remercie pour cotre intervention mais je m’adresse dans cet article, en particulier aux professeurs et aux inspecteurs de français qui gardent le silence face à des erreurs monumentales qui doivent faire honte à l’école marocaine, à son système éducatif et scolaire, à la qualité de ses examens et de ses évaluations. Je ne comprends pas pourquoi ce silence. Au lieu de dénoncer, de critiquer, de corriger, de redresser, de remettre sur la bonne voie,on se tait comme si tout allait bien alors que rien ne va plus. Je veux que les personnes concernées par cela réagissent, je veux que l’académie réagisse et demande des comptes, je veux que les parents d’élèves réagissent pour le bien de leurs enfants, je veux qu’on dise non à la médiocrité et à la nullité, non à une évaluation qui compte pour le 1/4 au baccalauréat soit massacrée de cette manière.

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