Durant toute sa vie, Ahmed Aajour (1931-2014) n’a pas cessé de créer. L’œuvre de sa vie reflète sa passion et comprend d’une part des nombreux  tableaux en huile sur toile, dont un choix est actuellement présenté à Oujda, et d’autre part il consiste à l’aménagement  de sa maison, construite dans la région de Nador. Celle-ci  a été remodelée par lui même en espace créative, en véritable univers poétique et cela par des matériaux récupérés. Du point de vue artistique, la France nomme des créateurs comme lui  « des habitants paysagistes ».
Mais il y a aussi d’autres approches à l’œuvre d’Ahmed Aajour, d’origine des montagnes du Rif. Du moment où le thème principal de ses créations sont les mines de sa région natale avec ses machineries, ses ouvriers et leurs vies quotidiennes, son œuvre reflète aussi fortement l’histoire, les traditions locales et la culture de la vie quotidienne de cette région. Compte tenu de ce fait, il serait tout à fait souhaitable d’y mettre en place une petite exposition permanente et cela non seulement  pour des futures générations d’étudiants de la région.
D’autant plus, où  il y a encore une autre lecture de son travail, une approche plutôt pédagogique. Grandi dans des circonstances difficiles, sans jamais avoir eu l’opportunité de faire des études d’art ou de suivre des cours, l’autodidacte Aajour,  qui a appris par l’observation, la passion et l’envie de créer, fait aussi comprendre si jamais on se croit dans une impasse, il ne faut pas oublier que des ressources limitées peuvent mener à l’action, la plus créative et avoir comme résultat une performance impressionnante.  Ahmed Aajour  inspire et encourage, sa créativité est contagieuse – faites la tourner !
Sous la devise « A l’angle des possibles », les œuvres d’ Ahmed Aajour  sont actuellement  présentés dans le cadre de la 6e édition de l’Orienta, initié par M Azzedine Adbedlouahab,  Christophe Boulanger  et Brahim Bachiri et ils sont encore à voir jusqu’au 4 Juin 2016 au Point de Dialogue Allemand de l’Institut Goethe, située à Oujda dans la Villa Verte, 22, rue Ibn Sina.