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A LA RECHERCHE D’UNE DEMOCRATIE SUR MESURE

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                   A LA RECHERCHE D’UNE DEMOCRATIE SUR MESURE

   Je dis bien « une démocratie » pour maintes raisons, et qui ne sont pas des moindres. Evitons de grâce, les affres douloureux de la mémoire courte. Il n’y a pas longtemps,  il serait excessivement risqué de prononcer un mot commençant par dé même dans le cas du jeu innocent de dé.

Tout était synonyme de censure des plus terribles : celle du for intérieur ; appelons cela de l’auto censure, par euphémisme citoyen, car ce furent les exigences d’une mode, d’une habitude, d’une tradition, d’une sagesse populaire et  d’une vigilance intensive et soutenue.

Parler de démocratie, était considéré tel un blasphème méritant une malédiction d e toutes parts. Penser, réfléchir autrement que le voulu, le contraignant……….Discuter,  un comportement contradictoire dans n’importe quelle situation  ou dans n’importe quel contexte

aurait suscité des réactions nullement souhaitables.

L’expression était strictement muselée, à tous les niveaux, dans tous les domaines. Il y va de même de l’expression de l’opinion personnelle ;pas de point de vue, pas même de jugement, ni de réaction sur quoi que ce soit. Le monde des idées était traqué, surveillé, contrôlé sévèrement, impitoyablement.

Les intellectuels(es) s’étaient cloîtrés dans leurs gîtes, ils avaient fui tout contact susceptible de suspicion ; ils choisirent malgré eux  la voie de l’isolement, du suicide philosophique, comme diraient certains.

Ce  sont là quelques unes des séquelles qui marquèrent à jamais les esprits, les consciences, la citoyenneté, les volontés, la créativité, les génies qui commençaient à se recroqueviller sur eux-mêmes, à se faner tristement.

Comment alors dans pareils cas, oser poser la fameuse question qui semble brûler toutes les lèvres : qu’est-ce-qui fait que les intellectuels fuient le domaine politique, n’y croyant plus ?!

Quant aux jeunes, ils ont d’autres soucis qui les préoccupent sans cesse :

trouver un travail pour arriver à  manger  un   morceau de pain, au sein d’une famille heureuse, stable.

Aujourd’hui, tout le monde parle et pérore interminablement  sur la démocratie marocaine qui semble voir le jour et la nuit. Que de diatribes, que de dissertations, que de poésies mises au service d’une démocratie toute jeune, toute trouvée, toute rayonnante. Est-ce dire ou sous entendre que hier n’est absolument semblable à aujourd’hui, en aucun cas ?!!!!!!

 Le présent est  le lendemain d’hier, c’est-à-dire d’un passé non lointain. En  dépit de tous les efforts mis en vogue, l’on ne saurait,  l’on ne pourrait gommer l’inchangeable qui s’est converti en invariable. Certes, beaucoup a changé et change régulièrement dans le paysage marocain, ainsi que les discours officiels, galvaudés par les moyens audio-visuels qui  n’hésitent  à aucun instant à  recourir  aux langues étrangères pout redorer maintes facettes de la démocratie marocaine,  pour contourner la formule « à la marocaine ».

Nationalisme exige :les discours multiplient les qualificatifs qui spécifient les types de démocraties cités en exergue : de la démocratie représentative, à la participative, à la sociale , à la régionale, à la locale, à la populaire.

Bref, on en est à la recherche de qualifiants selon les contextes et les situations socioculturels, socio- politiques, socio économiques. On semble oublier l’impact du temps qui, lui, influe et pèse, sans doute, sur le choix  définitif de la démocratie à adopter, sous toute réserve.

DE VIVE VOIX : Mohammed ESSAHLAOUI

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1 Comment

  1. mohammed BOUASSABA
    06/09/2015 at 02:08

    BONJOUR PROFESSEUR ! Vous nous avez manqués, mais vous faites bon retour. J’espère que votre santé va bien.
    LA DEMOCRATIE EST UN MORT Né.
    Dans le contexte où nous vivons actuellement, tous nos partis se confondent et ont l’air de se ressembler, à qué……..lques différences près (laissons le temps métamorphoser ces jeunes partis d’espoir) .
    les partis qui se disent de gauche s’embourgeoisent et deviennent réactionnaires et ceux de droite se veulent progressistes (c’est le comble de l’hypocrisie et l’horreur politique! ).
    Les cartes se mélangent et les choses s’embrouillent : religion, laïcité, idéologie nouvelle ( tels AAFA LLAHOU AAMMASALAF, TAMASSIH WAL AAFARIT WA DHI-AB WAL ARANIB), TAMAGHRABIYET, authenticité, modernité , AMAZIGHITE, LHAKAMA,….tous ces slogans leur sont attribués, à ces partis qui ont tout massacré à tour de rôle: EDUCATION-SANTE-SOCIAL- POUVOIR D’ACHAT -TRAVAIL-VALEURS ET AUTRE…
    Qu’ont-ils fait ces perpétuels avatars politiques pour ces chômeurs dont le nombre s’amplifie de jour en jour, pour les ruraux assoiffés d’eau, de santé, d’éducation, et de tout ?… Le marocain à vrai dire n’a besoin que de dignité pour gagner son pain et non de discours improductifs saupoudrés de promesses incertaines.
    Ils ont tous compris que le pauvre citoyen vit sur des promesses…En d’autre terme : ils vous sèment le vent pour que vous récoltiez la tempête.
    Je n’ai trouvé que de simples mots pour commenter votre écrit et faire passer le message, pourvu qu’il soit facilement et intelligemment perçu (je préfère dire perceptible). Mes sympathies PROFESSEUR !
    A BON ENTENDEUR .

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