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AUTONOMISATION ET PRISE EN CHARGE PERSONNELLE : REALITE OU SIMPLE FICTION ?

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   AUTONOMISATION ET PRISE EN CHARGE PERSONNELLE : REALITE OU SIMPLE FICTION ?

    Souvent on entend parler et utiliser de nouveaux concepts tels que : autonomisation et prise en charge personnelle, et ce, dans les salons de  création et de créativité scientifique et technologique animés par d’éminentes personnalités interagissant dans des domaines de la vie économique, culturelle, politique, sportive, entre autres.

De nombreux chercheurs penseurs se sont inscrits dans cette voie pour tenter de mettre au clair, un tant soit peu, cette dialectique, dans le domaine éducatif.

 Soit que les apprenants et les se formant  dépendent totalement de l’enseignant formateur, qui  en l’occurrence s’ingénie à faire preuve de grande circonspection, et de perspicacité scientifique des plus rigoureuses pour convaincre son public du bien fondé de ses pratiques, compte tenu de sa philosophie du métier selon laquelle, la place de l’enseignant formateur est incontournable, indispensable ,  absolument nécessaire pour développer efficacement les comportements et les attitudes souhaités, et fixés comme objectifs des apprenants.

Soit que les apprenants comptent sur leurs propres moyens, se débrouillent je dirais, dans le but ultime de  développer leurs propres capacités cognitives, comportementales, attitudinales,   considérant que l’erreur est un facteur déterminant de l’apprentissage comme l’affirment de nombreux philosophes des sciences de l’Education modernisatrice.

Mais alors, la question cardinale qui se poserait serait formulée de la façon suivante : est-ce que ce sont les formateurs qui autonomisent les se formant, ou bien ce sont les se formant qui s’autonomisent eux-mêmes ? Dans le premier cas, l’autonomisation serait un processus de formation basé sur des démarches scientifiques bien déterminées et profondément conçues, méthodiquement vérifiables, mesurables, hiérarchisables selon des objectifs et des tâches arrêtés selon des progressions négociées d’un commun accord avec les apprenants et les se formant.

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Dans le deuxième cas, on pourrait parler d’une galopade aventurière d’après laquelle les étudiants seraient lancés dans des diatribes de pistes capables de tout sauf de permettre de rejoindre la véritable  autoroute. Par ailleurs, on serait tenté de nous rabattre sur la position du formateur qui est considéré comme étant le détenteur d’un savoir et d’un savoir faire appropriés, reconnus par cette même Institution.

Les concepts précités appartiennent au registre scientifique de la médecine expérimentale, selon lequel est  valorisée la prise en charge personnelle du patient par lui-même dans certaines situations bien définies. Il apprendra ainsi à s’occuper de lui-même. Le rôle de l’accompagnateur consisterait dans ce cas à aider  le patient à se prouver qu’il est capable de gérer son état de santé en fonction des contextes dictés par des situations qui se présentent d’une manière imprévues, à compter sur ses propres moyens physiques, psychologiques, psychiques sans toujours attendre qu’on lui porte assistance, en l’absence de l’accompagnateur, par exemple.

Cependant,   entre théorie et pratique, dans de telles situations, le fossé ne cesse jamais de s’approfondir, vu les écarts immenses qui se présentent entre différentes représentations que se font les uns et les autres chaque fois qu’il est question de vulgariser des savoirs et des savoir-faire destinés à  valoriser l’esprit d’autocritique, la réflexion, la recherche, l’autoévaluation, l’autocorrection, chez le se formant.

Ce genre d’approches   nécessite, faudrait-il le souligner  particulièrement, des attitudes de vigilance, de prudence, car il faudrait se garder de s’emballer, face à des idées aux issues imprévisibles. Chacun des se formants réagit à sa façon aux discours flatteurs, si je puis dire, prometteurs, facilitateurs, trop rassurants, qui à tout moment pourraient susciter de grosses déceptions, aux effets incalculables chez l’apprenant, et chez le formateur, le se formant , le stagiaire, le patient, l’élève apprenant à l’auto-école, entre autres.

En finale, devrions-nous nous confiner dans une attitude négativiste, nous replier sur nous-mêmes, par peur  de nous inquiéter outre-mesure ? Ou bien devrions-nous, au contraire expérimenter toutes les hypothèses qui nous passent par la tête, en traitant notre public de cobayes dociles sans penser aux conséquences gravissimes sur tous les plans et à tous les niveaux  de croissance et de développement de l’être humain ?

Toujours est-il que l’autonomie est une affaire de personnalité, de caractère, de possibilités, de motivation, d’aptitudes et de capacités conquises au moyen du travail, de l’effort, de l’endurance. Tout en accompagnant le se formant, le stagiaire, l’apprenant, le patient, nous garderions une sérénité, une ouverture d’esprit, une prudence suffisamment lucide et vigilante.

 Car il y va de la dignité humaine de notre public. A ce state, n’oublions surtout pas qu’objectivité et subjectivité s’affrontent violemment et impitoyablement, sur un terrain parsemé d’embûches, d’émotion, et d’émotivité. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

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