tayeb zaid

Il en est de Monsieur Rachid Taoussi, l’entraîneur national, désigné à la tête de l’équipe nationale, ce qui en est de Monsieur Abdelilah Benkirane, le premier ministre nommé chef du gouvernement. A bien considérer les deux hommes, on s’aperçoit bien vite que l’un et l’autre ont été portés chacun à son poste pour réparer un mal perpétré par leurs prédécesseurs contre les intérêts de la nation. On se souviendra bien longtemps que le peuple marocain a été arnaqué par un entraîneur étranger avec la complicité de responsables marocains l’ayant nommé à ce poste sans autre qualifications que celles de lui payer des rétributions des caisses de l’Etat dont nous ignorons jusqu’à maintenant le montant. On se souviendra également des nombreux gouvernements de droite ou de gauche ou sans couleur politique qui se sont relayés sur le pays depuis l’indépendance jusqu’à la prise de pouvoir par ‘’les islamistes’’ comme les appellent les laïcs et les sans la foi. Qu’ont laissé les gouvernements des joues lisses au gouvernement des ‘’barbus’’ ? Un lourd héritage : corruption, incertitude, aliénation, asservissement, chômage, misère. La ruine, en un mot. L’intronisation du jeune roi en 99 a contribué à redynamiser la politique et l’économie du pays et à redonner de l’espoir aux citoyens qui avaient tourné le dos aux gouvernants qui les avaient avilis en les réduisant à des troupeaux à conduire au bâton. Est venue la tempête du printemps arabe qui a balayé les dictateurs ayant depuis bien longtemps fait asseoir leurs empires sur la terre et ses richesses, sur les hommes et leur conscience. Toutes les grandes figures des dictateurs arabes sont tombées grâce aux soulèvements des peuples qui ont brisé les barrières après avoir enfin compris que leur force leur venait de leur union, et que leur union était dans les manifestations qu’ils organisaient sur les grandes places publiques dont beaucoup sont devenues célèbres. Ils ont compris que les régimes qui les gouvernaient par la force de la peur et de la terreur n’étaient dans les faits que des châteaux de cartes qu’un souffle de brise ferait tomber. Et ils ont soufflé sur les châteaux de cartes qui sont tombés les uns après les autres, eux qui les avaient pris pour des citadelles imprenables. Les peuples ont voulu les têtes de leurs dictateurs et ils les ont obtenues. Ainsi, se sont effondrés tous les régimes pourris.

Chez-nous la tête est bonne et saine. C’est le reste qui est mauvais. Et c’est le reste qui est tombé.

La similitude entre Taoussi et Benkirane semble bien évidente tout comme celle entre Guérets et les gouvernements antérieurs à celui du PJD. Ce qui a fait tomber Eric Guérets est bien ce qui a fait tomber ces gouvernements. Les mauvais résultats et la mauvaise gestion des affaires de l’Etat. Eric Guérets est tombé, et les Marocains ont enfin goûté à la première victoire de leur équipe sous les commandes de Taoussi. Le gouvernement déchu qui a fondé son empire sur les promesses creuses est tombé, et les Marocains n’en sont que trop heureux de la prise du pouvoir par un gouvernement issu des urnes et par conséquent de la volonté du peuple.

Mais Les Marocains ont assisté en direct à la prise de bec qui a opposé le premier ministre aux élus du PAM et comment ceux-ci ont quitté la chambre des conseillers en maugréant. Ils ont fait preuve de petitesse d’esprit et en public. Ceux qui couvent de mauvaises intentions se font vite démasquer, leur a dit Abdelilah Benkirane dans la langue de chez-nous. Et les élus du PAM se sont fait trahir en quittant la chambre des conseillers car ils couvaient de mauvaises intentions. Voilà donc de quelle manière les élus du PAM représentent ceux qui avaient voté pour eux.