Home»International»Les recommandations sur la Maladie Cœliaque lors de la journée de l’auto-immunité

Les recommandations sur la Maladie Cœliaque lors de la journée de l’auto-immunité

2
Shares
PinterestGoogle+
 

 

Association Marocaine des Maladies Auto-immunes et Systémiques

Les recommandations sur la Maladie Cœliaque lors de la journée de l’auto-immunité

L’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques, présidée par le Dr Khadija Moussayer, spécialiste en Médecine interne et en Gériatrie, a tenu sa deuxième journée de l’auto-immunité,  le samedi 24 novembre à Casablanca sur le thème « prédisposition génétique et maladies auto-immunes et systémiques ». Deux pathologies auto-immunes à forte prédisposition ont été notamment passées en revue : la maladie cœliaque et la spondylarthrite.

La maladie cœliaque est liée à l’intolérance au gluten (une protéine contenue dans le blé). Ce trouble a connu de multiples rebondissements ces dernières années.

Dans cette  maladie auto-immune, le système immunitaire qui est destiné normalement à nous protéger contre des agents extérieurs (bactéries, virus) et contre nos propres cellules cancéreuses commet des erreurs et détruit des tissus sains, les «percevant» comme étrangers.

Dans la passé, les symptômes les plus courants de cette pathologie étaient la diarrhée et l’incapacité de prendre du poids chez les nourrissons et les enfants en bas âge. Aujourd’hui, on s’est aperçu que beaucoup de patients (enfants plus âgés ou adultes)  présentent des symptômes mineurs ou ne présentent aucun symptôme et la maladie n’est détectée qu’à la suite d’un examen ordinaire révélant par exemple un cas d’anémie (faible numération de globules rouges) ou d’ostéoporose. Par la suite, de nombreux malades se rendent d’ailleurs compte qu’ils manifestaient depuis longtemps des symptômes mineurs qu’ils ont ignorés. On considère quele délai de la mise en évidence de la maladie est en moyenne de 13 ans et que, pour chaque cas détecté, en particulier chez l’adulte, 8 resteraient ignorés.

Pour  faire face à cette évolution et à la suite des interventions des Pr ou Dr Nawal Kanouni, Fouzia Chraibi et Said El Kettani ainsi que des précisions apportées par les modérateurs, les Pr Ahmed Adlouni et Abdelhaq Abkari, certaines préconisations peuvent être émises :

·         Le dépistage des groupes à risque comme vient d’ailleurs de le publier en 2012 la ESPGHAN (Society for Paediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition) : un « screening » s’impose en particulier aux personnes atteintes de nombreuses maladies auto-immunes qui peuvent s’associer au développement d’une maladie cœliaque  (diabète de type1 surtout mais aussi, thyroïdites, Gougerot, lupus…) et/ou de leur famille  proche.

·         L’utilisation plus large des outils génétiques dans la cadre de ce dépistage : la prédisposition génétique à cette maladie est fortement liée aussi au système d’HLA (Human leucocyte antigène), une sorte de code barre située à la surface de presque toutes les cellules et qui permet au système immunitaire de différencier le soi par rapport au non soi.Ainsi, les marqueurs HLA DQ2 et/ou DQ8 sont présents chez pratiquement toutes les personnes atteintes et leur absence suffit à écarter ce risque.

·         La nécessité de nouvelles enquêtes épidémiologiques pour apprécier exactement l’étendue de la maladie.  Au Maroc, cette maladie est un problème de santé publique  car elle toucherait au moins 1 % de la population, avec certainement des pourcentages beaucoup plus élevés que cette moyenne dans tout le sud saharien : une étude ponctuelle menée sur des enfants sahraouis en 1999 sous l’égide de l’OMS, avait en effet révélé une prévalence de 5,6 %, soit le plus haut taux connu au monde. A l’époque, des épidémies de gastroentérites et de diarrhées étaient survenues et avaient certainement amplifié le nombre de cas. Il n’en reste pas moins que ce taux démontre une forte susceptibilité à contracter la maladie.

·         L’amélioration de la disponibilité des produits sans gluten et de l’étiquetage des denrées : le seul traitement, pour le moment, consiste en effet à suivre un régime alimentaire sans gluten. Le gluten et les protéines apparentées sont présents dans la majorité des céréales (blé, orge, avoine…) et contenus dans de nombreux aliments de base ou de consommation courante, comme la farine, le pain, les biscuits ou les gâteaux… Si le principe du régime paraît simple, son observation est plus problématique car le gluten est aussi présent aussi dans de nombreux produits divers et souvent insoupçonnés: médicaments, rouge à lèvres, rince-bouche, dentifrice, colle, bonbons, sauce à salade, plats cuisinés… Un projet de loi est actuellement en discussion sur l’étiquetage général des produits alimentaires et il est indispensable que ce texte prévoit des dispositions sur le « sans gluten ». Il faut œuvrer aussi  pour une offre et une disponibilité suffisante de produits « gluten free », que ce soit dans la grande distribution, dans des magasins spécialisés ou chez  les pharmaciens en officine.

·         L’utilité des apports en probiotiques : ce sont des micro-organismes vivants et existants sous forme de médicaments ou ajoutés à certains produits alimentaires (yaourts). Les malades présentent en effet une modification de leur flore intestinale avec la présence de certaines bactéries nuisibles qui joueraient un rôle dans le développement de la maladie. Les probiotiques contribuent à rééquilibrer la flore intestinale et à moduler ainsi la réponse immunitaire.

 

 

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

Aucun commentaire

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.