Le Maroc doit utiliser le capital de confiance dont il jouit sur la scène internationale pour aider le Mali à restaurer sa stabilité, a déclaré le Premier ministre malien à Rabat.
Par Siham Ali pour Magharebia à Rabat – 09/07/12

Le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra a terminé, vendredi 6 juillet, une visite de deux jours à Rabat pour parler de la crise dans son pays, de la sécurité au Sahel et de la coopération bilatérale.

« Je suis venu demander au Maroc, à son Roi, à son gouvernement et à son peuple, d’utiliser le capital de confiance dont il jouit sur la scène internationale pour aider le Mali à retrouver son intégrité et sa souveraineté par tous les moyens possibles, surtout les voies diplomatiques », a déclaré Diarra aux journalistes à l’issue de ses entretiens avec son homologue marocain Abdelilah Benkirane.

Le but de cette visite était de présenter la situation actuelle du Mali aux autorités marocaines, a-t-il souligné.

« Ce qui se passe au Mali ne concerne pas uniquement mon pays, mais toute l’Afrique, en particulier la sous-région », a expliqué Diarra.

Le ministre malien de la Communication Hamdoun Touré a indiqué à Magharebia que les deux pays partageaient une vision similaire. Il s’est félicité de la volonté du Maroc d’aider le Mali à lutter contre le terrorisme.

Pour sa part, le ministre marocain des Affaires étrangères Saad Eddine El Othmani a déclaré que son pays jouait encore un rôle actif dans la gestion de la situation au Mali. Tous les pays de la région doivent assumer leurs responsabilité pour trouver des solutions aux problèmes graves que connaît le pays, notamment l’invasion de ses régions du nord par des terroristes, a-t-il précisé. Le Maroc, qui affiche un intérêt très marqué pour la région du Sahel, est en discussion avec plusieurs pays pour tenter de trouver une solution à cette crise, a-t-il ajouté.

Mohamed Cheikh Biadillah, président de la Chambre des conseillers, a précisé que les entretiens avec les responsables maliens avaient essentiellement porté sur les menaces à la sécurité au Sahel. La situation exige de toutes les parties qu’elles se rassemblent pour restaurer la sécurité et lutter contre la criminalité, a-t-il ajouté.
Toutes les questions touchant à la sécurité au Sahel et au Maghreb sont de l’intérêt du Maroc, a reconnu le président de la Chambre des représentants Karim Ghellab.

Le Maroc s’est officiellement félicité de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali le 5 juillet. Il a demandé aux pays du Sahel et du Maghreb de coopérer plus étroitement pour combattre al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et ses groupes affiliés.

Les défis d’ordre sécuritaire et humanitaire dans la région doivent être abordés « en faisant échec aux velléités sécessionnistes de certains mouvements armés de cette région ainsi qu’aux activités des groupes terroristes et des mouvements armés dans cette région, ainsi que des réseaux de criminalité organisée », a déclaré l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies Mohamed Loulichki le 5 juillet.

Pour sa part, Touré a souhaité une coopération bilatérale non seulement en matière de sécurité, mais aussi dans les domaines sociaux et économiques. « Le Maroc a décidé de doubler son aide accordée au Mali dans le domaine de l’éducation. Le nombre d’étudiants qu’accueille le Maroc chaque année passera ainsi de cinquante actuellement à cent », a-t-il ajouté.
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