Home»Correspondants»UN CHEF DE GOUVERNEMENT STAGIAIRE :

UN CHEF DE GOUVERNEMENT STAGIAIRE :

0
Shares
PinterestGoogle+

COLONEL MOHAMED MELLOUKI

 

UN CHEF DE GOUVERNEMENT STAGIAIRE :

Par quelle ‘ baraka’, au juste, en dépit de son passage chez les ‘ Frères’ de la Jeunesse islamiste, qui eût pu lui tenir de boulet au pied pour l’éternité, M. Benkirane a-t-il débarqué en politique dans le tas et sur le tard, en 1996, pour se faire aussi vite un nom dans un échiquier politique saturé et cadenassé durant des lustres par des professionnels des arcanes électorales et des combines partisanes ? Quel est ce vecteur qui, dans un pays où aucune valeur intrinsèque ne peut assurer une telle promotion, l’a, en quinze ans, propulsé aussi bizarrement là où d’autres n’ont pu arriver en toute une vie d’intense labeur? Par quel magnétisme a-t-il pu ensorceler un électorat aux trois quarts non islamistes pour atterrir en première loge dans la gouvernance marocaine, en coiffant au poteau tous ces quadras qui ne veulent céder volontiers la place qu’aux rejetons et beaux-fils ?  Par quel miracle a-t-il pu transformer une ancienne coquille vide qu’était le MPDC en tracteur d’une coalition gouvernementale, et réussir là où son mentor a toujours échoué malgré son passé historique, sa toile relationnelle, ses atouts familiaux et sa relation  privilégiée avec le Palais? Serait-ce, précisément, une sorte de vengeance posthume du Dr El Khatib qui n’aurait sûrement pas craché sur un fauteuil de chef de gouvernement auquel il avait toutes les chances d’accéder dans le contexte politique de l’époque ? Les voies du Seigneur sont, certes, insondables ; et en bons Croyants que nous sommes, nous les Marocains, nous nous y résignons facilement.

Néanmoins, certains enjeux restent en travers de la gorge, surtout quand ils engagent le devenir de toute la nation. Lorsque, en effet, dans une conjoncture internationale difficile et interne catastrophique pour le pays, M. Benkirane clame publiquement,et sans gêne, le 1er mai dernier, qu’il ‘apprenait le métier’, on ne peut se retenir de se demander si  les Marocains sont psychiquement normaux pour espérer en un tel gouvernant ; comme si les passagers d’un bateau en dérive en confiait la direction à un simple matelot qui se met à naviguer au ‘piff’. Depuis la promulgation de la nouvelle Constitution, on entend de toutes parts un véritable concert de voix qui cherchent à nous vendre ce texte comme étant digne des pays démocratiques européens. Soit ; mais est-ce que ces peuples élisent leurs dirigeants pour qu’ils apprennent le métier ? Est-il imaginable d’entendre dans ces pays  un chef de gouvernement dire à son chef d’Etat, ou à son opinion publique, qu’il ‘ ne savait que travailler et ne savait pas surveiller’ ? Quel travail  pourrait-il accomplir si, de son propre aveu, il est encore en train d’apprendre ? De plus a-t-il la moindre idée que le rôle d’un chef quel qu’il soit est d’abord de surveiller ? et que sans cette conscience sa raison d’être est inutile dans n’importe quel système et contexte de direction et de gestion des personnes et des moyens, et à plus forte raison à la tête d’un Exécutif ? M. Benkirane n’ignore, sûrement, pas qu’il n’est pas requis d’un chef de gouvernement de jouer au gendarme, et que l’Etat dispose d’un arsenal de contrôle varié.

Force, alors, est de conjecturer, que le propos est destiné à masquer par anticipation sa responsabilité dans un éventuel échec de redressement de la situation d’ici la fin de son mandat ; un redressement qui n’a aucune chance de se produire sans la volonté d’assainir les instances de l’Etat, ce qui ne semble plus être la priorité de M. Benkirane qui claironnait sans cesse que son gouvernement s’attaquerait sans pitié à l’éradication de la dépravation. À moins que cet homme  qui pose, désormais, problème  croit, déjà, que le Maroc lui appartient,  qu’il peut le gérer à sa seule convenance et que nous autres sommes obligés de vivre  au gré de ses sautes d’humeur. Comment expliquerait-il, en effet, qu’à l’instar < du fkih qui est entrée dans la mosquée avec les babouches aux pieds >, il puisse oser suggérer à ‘ses crocodiles’ de < manger modérément et d’en laisser -un peu- aux indigents > ? des propos gravissimes de conséquences,  dénotant un inquiétant degré de légèreté qui l’anime intrinsèquement et, malheureusement, aussi, une absence du sens de l’Etat. Ne se rend-il pas compte que son verbiage peut être interprété à la fois comme une assurance d’impunité pour les malversations commises et une invite à en réduire seulement, dorénavant, l’ampleur ? Où est-il passé, subitement, cet homme qui il n’y a pas si longtemps se faisait le chantre de l’assainissement de l’Etat ?, qui était arrivé même, miraculeusement, à la fois, à faire peur à certains lobbys qui s’attendaient à ce que le ciel leur tombât sur le crâne, et à faire miroiter un avenir radieux à une large frange de pauvres crédules, largement désabusés, que le désespoir et la misère ont poussé à élire un homme qui délire, projetant ses rancoeurs sur d’imaginaires boucs émissaires, tour à tour laïcs, crocodiles et esprits maléfiques -Alaâfarite- qui, chaque fois, dit-il, s’incarnent dans une nature différente. On disait que le Maroc était ‘mal parti’ ; on le savait,  mais avec un chef de gouvernement stagiaire, qui ‘apprend et ne sait pas surveiller’, ne sait surtout pas retenir sa langue, nous joue la ‘ Halka’ depuis sa désignation et couvre la dépravation, on peut craindre que le pays soit, déjà, ‘mal arrivé’.

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

7 Comments

  1. Mohammed Essahlaoui
    22/05/2012 at 08:11

    uUN STAGE EST AVANT TOUT UNE SEQUENCE D’UN PROCESSUS DE FORMATION INITIALE ET/OU CONTINUE. LA REGLE SE VEUT GENERALE:UN STAGE BOUSCULE INELUCTABLEMENT TOUTES LES HABITUDES. ON N’EN SORT JAMAIS COMME ON Y ENTRE.
    EN POLITIQUE SURTOUT,ON NE FINIT PAS D’APPRENDRE.
    PAR CONSEQUENT,COMPTE TENU DE LA CONJONCTURE ACTUELLE AU MAROC, SUR TOUS LES PLANS, ET A TOUS LES NIVEAUX,UN CHEF DE GOUVERNEMENT QUI HERITE D’UN SYSTEME DE GESTION PRESQUE « CATASTROPHIQUE »,COMME SI ON Y MARCHAIT SUR DES OEUFS, M.BENKIRANE AGIT AVEC PRUDENCE , MODESTIE,ET SAGACITE.
    EN POLITIQUE COMME EN GUERRE, ON N’A PAS LE DROIT DE S’AVENTURER AU RISQUE DE SACRIFIER SES HOMMES; » IL FAUT SE MEFIER DE TOUS MAIS FAIRE CONFIANCE A CHACUN »
    VOILA UNE LECTURE DU SENS DE LA HAUTE RESPONSABILITE. MES RESPECTS MON COLONEL./.

  2. UN OBSERVATEUR
    22/05/2012 at 12:33

    C’EST LA POLITIQUE MON COLONEL!…LA POLITIQUE!
    trouvez en une définition et vous vous verrez répondre à toutes ces questions.

  3. Azzeddine Sadki
    22/05/2012 at 16:08

    Je voudrais répondre au premier paragraphe concernant les interrogations légitimes à comment Benkirane a pu réussir en si peu de temps, je crois que nous le savons tous les deux, c’est justement par  » la BARAKA » des voix insondables du seigneur ».
    L’arrivée de Benkirane complète un plan de sauvetage soigneusement élaboré, l’impuissance de Benkirane qui se caractérise par de l’hésitation pour laquelle vous le rendez totalement responsable, va mettre à nu ce plan et le discréditer.

  4. Mekki Kacemi
    24/05/2012 at 00:28

    « À moins que cet homme qui pose, désormais, problème croit, déjà, que le Maroc lui appartient, qu’il peut le gérer à sa seule convenance et que nous autres sommes obligés de vivre au gré de ses sautes d’humeur » : Ce serait une description très exacte de l’état de choses au Maroc, depuis l’Independence jusqu’à l’arrivée du gouvernement Benkirane. Ou était-tu passé alors durant toutes ces grandes décennies, pour dénoncer une gestion politique plus qu’arbitraire ?. Ne serait-ce pas, par hasard, la volonté ferme du gvrt Benkirane de changer le dit état de choses qui te dérange aussi fortement, toi et ces fameuses poches de résistance ?.Je dis « aussi fortement » car, personnellement du moins, j’avais rien lu de ta plume sur Oujda city avant l’investiture du gvrt actuel !.Je n’insinue pas forcément qu’il s’agirait là d’une certaine mission, mais………………………………………………………

  5. UN OBSERVATERUR
    24/05/2012 at 11:16

    En politique, il n’est pas interdit d’avoir de la chance. C’est même très recommandé.
    entre autre… voulez vous monsieur sadki mettre aussi à nu ce plan de sauvetage devant les yeux des curieux comme moi pour qu’ils puissent etre à jour?

  6. Azzeddine Sadki
    25/05/2012 at 00:15

    Il n’est pas interdit certes d’avoir de la chance oui, mais pas en politique oû on agit sur la base de visions réfléchis, de programmes définis et d’objectifs correspondants aux attentes,à la morale et au sens du management des affaires du groupe .

    Mettre à nu un plan dépend essentiellement des conclusions de la démarche de réforme entreprise, pour le moment, ce qu’on peut convenir d’appeler  » la stratégie du contournement d’une étape » étant encore à ses débuts,cela ne nous empêche pas de bien fixer la méthode d’exécution,de la critiquer à temps pour aider à sa perfection. C’est au premier pas sur une piste de danse qu’on reconnait un danseur étoilé.

    les erreurs et les malversations ne sont plus permises.

    Depuis l’avènement du printemps arabe, la sortie du mouvement du 20 Février, le discours de SM le roi du 9 mars, nous avons tous compris qu’il y avait urgence, vint ensuite la constitution de la commission de la révision de la constitution, la rapidité avec laquelle elle a été mise sur place ( comparativement par exemple à celle de la justice constituée dernièrement dont la décision fut prise en 2008), les conclusions données en temps record,les échéances électorales,la constitution du gouvernement, avec autant de rapidité et d’efficacité, le Maroc n’avait jamais connu pareil mouvement réformateur. Autant d’indicateurs assez révélateurs sur l’urgent et la manière disons, pour ne pas répéter plan,d’éviter la tornade.

    L’impact eut raison des plus désespérés et le résultat fut déjà cette dissolution intelligente du poids des mouvements contestataires,tous les patriotes, se sont soulagés, car il n y a pas un marocain qui cautionnerait une éventuelle dérive.

    Ce n’était pas programmé , c’était la gestion de l’imprévu, de l’incertitude, et dans pareil cas, tout sage pense d’abord au sauvetage avant toute restructuration.

    Vu la façon dont est malmené le gouvernement Benkirane, comment il est attaqué, caricaturé, on est en droit de nous demander si la résolution du changement était sincère, et si c’est le cas, est ce que ses mécanismes ont été réfléchis soigneusement? Hélas, L’impact de certains comportements sur l’opinion publique ne peut être par obligation celui dont on rêve,qui nous arrange, mais plutôt celui que l’on constate.

  7. yahya
    10/12/2012 at 23:22

    a mon avis, benkirane a etait elu grace au parti de l’istiklal qui l aidé indirectement. le peuple ne veut plus de la famille fassi, qui dit istklal dit fassi on la voit partout c’est comme se sont eux les vrais marocains, englobant l’economie et la politique, donc le peuple veut d’autres hommes, benkirane ou un autre…… est voila les consequences

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *