La situation des Marocains résidants à l’étranger, est un sujet qui préoccupe plusieurs personnes et groupes, mais chacun selon sa vision. Pour M. Saïd Abdelkader El Figuigui, responsable et membre des ONG oeuvrant dans les secteurs économiques et social, la question est toujours celle qui concerne une catégorie importante des personnes émigrées. Il s’agit des membres de la première génération qui ont été les précurseurs dans le domaine en se rendant dans les contrées encore inconnues pour eux à la recherche d’un travail afin de subvenir aux besoins des leurs.
Certes, on a pensé à ces hommes et ces femmes qui se sont sacrifiés pour pouvoir construire leur pays, y revenir avec l’argent nécessaire afin de mener une vie décente. On leur a consacré des colloques, des rencontres et maintes forums, mais sans répondre à leur inquiétude, sans les mettre à l’abri du besoin ni les défendre ou les soutenir en leur réglant leurs problèmes a expliqué M. Saïd Abdelkader El-Figuigui .
Ces personnes, a-t-il dit, méritent mieux de la patrie et de tous ceux qui, aujourd’hui, organisent des rendez-vous sociaux et autres pour traiter de la situation de la communauté marocaine à l’étranger sans associer ou informer les membres de la première génération.
Le résultat on le voit. Les enfants, petits enfants et famille de ces émigrés de la première heure, résidant à l’étranger, ne font plus confiance à ceux qui maltraitent cette première génération. Aussi, n’hésitent-ils pas à critiquer cette situation. De ce fait, a dit El-Figuigui, il faut se réconcilier avec les membres de la première génération d’émigrés afin de voir les leurs se rendre souvent au Maroc, mère patrie de leurs parents. Il faut, donc, inciter ces jeunes à reprendre le chemin du Maroc et les convaincre d’y investir et d’aider leurs familles à créer des entreprises, à y créer leurs foyers, etc..
Parmi les moyens pour se concilier ces jeunes, Saïd Abdelkader El Figuigui cite le sport. Il croit qu’il faut instituer des genres d’Olympiades des MRE en organisant notamment des rencontres sportives qui seront dotées de la Coupe du Trône, durant la journée de l’émigré le 10 août, afin de pallier à certaines situations. Il serait nécessaire d’octroyer plus de moyens au département ministériel chargé des MRE ainsi qu’aux associations régionales que j’invite à prendre en charge ce secteur.
De même, qu’un autre lieu d’attache serait la création d’une véritable Maison du Maroc, sous la coupole de ces associations régionales, dans chaque région du Royaume où chaque MRE se retrouverait. Tout ceci afin que l’on arrête cette hémorragie de personnes qui vendent leurs biens au Maroc pour revenir aux côtés des leurs dans les pays d’immigrations. Est-ce une baisse de confiance dans le pays ? Non, mais les RME ont besoin de se sentir protégés et écoutés au Maroc.
Selon Saïd Abdelkader El-Figuigui cet appelle a plus de sensibilisation à certains problèmes que vit la communauté marocaine à l’étranger (les couples qui se disputent, l’investissement, la justice, la voiture, le tarif de voyage aérien, etc.) Certes, la justice déploie des efforts pour régler certaines questions, mais on aurait souhaité, a dit El-Figuigui, qu’un investisseur MRE soit mieux informé, mais renseigné, mieux orienté que l’on soit clair et honnête en disant aussi à ce MRE qu’il a commis des erreurs, des fautes graves alors qu’il pouvait s’en passer s’il avait suivi les règlements, les lois en vigueur. Dans le même sens, les fédérations et associations des MRE doivent de leur côté jouer la carte de la mise à niveau en s’inscrivant et en oeuvrant dans la transparence.
En traitant des autres problèmes, Saïd Abdelkader El-Figuigui a cité le cas des voitures des MRE, et dans ce cadre, il a rappelé qu’il y a quelques années, on avait prévu un accord avec une banque de la place qui s’occuperait du dédouanement payé en traites rééchelonnées par les clients (MRE). Car ce sujet peut-être traité de cette façon afin de permettre au MRE de retrouver toujours sa voiture au Maroc après avoir voyagé en avion.
Là encore, a-t-il ajouté, on aura fait une bonne action qui est celle de permettre à ces personnes de se déplacer plusieurs fois par an dans leur pays d’origine, mais à une condition de trouver des prix abordables que la RAM devrait étudier. Les MRE veulent faire bénéficier la compagnie aérienne nationale de leur soutien en la choisissant pour leurs voyages et cela incitera les responsables de la R.A.M à mieux préparer et organiser leur société soit en ligne régulière ou charters.
Un autre problème, a dit Said Abdelkader El-Figuigui c’est celui des pensions et de la C.N.S.S qu’il faut régler afin de permettre aux M.R.E. ne pas souffrir du manque d’argent, leur argent. Garantir les investissements des MRE est une responsabilité des départements concernés au Maroc. On doit également réfléchir au fait que les M.R.E. bénéficient d’une grande confiance des banques à l’étranger qui leur prêtent, facilement, l’argent qu’ils veulent et donc au Maroc, leur pays, il doit en être de même car ces personnes sont solvables et capables d’être de très grands investisseurs.
On revient donc aux chiffres, a dit notre interlocuteur, et surtout à cette confiance qui doit s’instaurer et qui pourra donner des résultats positifs pour notre économie ou l’investissement M.R.E se mulipliera si on l’encourage et leur garantir leurs investissements. Tous ces problèmes, toutes ces questions ne sont pas seulement posées devant l’administration ou l’autorité mais elles le sont également vis-à- vis de la société civile (associations, ONG, etc..) qui peut contribuer au réglement de certaines situations qui préoccupent les M.R.E.
Ceci est donc un appel aux associations régionales, a indiqué M. El-Figuigui, qui doivent prendre en compte ces problèmes et s’interesser comme il se doit à la communauté marocaine de l’étranger en l’intégrant, l’encadrant et en lui facilitant la vie dans la mère patrie. C’est également une grande chance pour les régions qui font appel à l’investissement, aussi les M.R.E. ont leur place dans le tissu économique du pays qu’ils peuvent enrichir et faire progresser. A propos des jeunes, Said Abdelkader El-Figuigui, a annoncé la création d’une nouvelle initiative lancée en 2003, c’est l’Association nationale des sports pour les M.R.E qui a pour objectif :
– faire participer aux divers disciplines sportives les M.R.E.,
– élever le niveau sportif des Marocains au Maroc et ceux à l’Etranger au plan international,
– mettre en place un cadre propice visant la multiplication et la diversification des activités sportives englobant les M.R.E. et les Marocains du Maroc. Ceci contribuera certainement au renforcement des liens de fraternités entre tous les Marocains,
– promouvoir et épanouir les M.R.E par l’organisation des compétitions croisées et répétitives,
– drainer la masse de la 2e, 3e et 4e générations des M.R.E en leur créant des championnats sous forme d’une Coupe du Trône,
– les compétitions se dérouleront entre eux et aussi contre les équipes marocaines,
– organiser une Olympiade tous les deux ans et chaque fois dans une ville marocaine différente.
Appelé à donner son avis sur le remaniement ministériel effectué récemment, Said Abdelkader El-Figuigui avait espéré plus d’équilibre entre les régions. Il espère que les partis politiques et les associations régionales doivent mettre en valeur les compétences régionales afin que le Maroc puisse bénéficier encore plus de ses femmes et de ses hommes. Car pour S.A.E. le développement est une affaire de voisin globale, de participation effective de tous les acteurs, de diagnostic rigoureux et de proximité, a-t-il dit, en soutenant le rôle de la société civile et en pratiquant la proximité, on ne peut que réussir les projets locaux et par là, le développement du pays.