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DE L’HISTOIRE OPERATIONNELLE

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                                  DE L’HISTOIRE OPERATIONNELLE

     L’Histoire est à l’Humanité ce que l’expérience est à l’individu. Le passé de l’Humanité  est ce qui lui permet de ne pas être amnésique. Un individu amnésique ne peut vivre normalement, il en est de même de l’Humanité toute entière.

Pour savoir où l’on va, il faut savoir où l’on  est, et pour savoir où l’on est  il faut savoir d’où l’on vient. Il est donc impossible de voir clair dans le présent et de se projeter dans l’avenir, deux démarches indispensables pour la survie de l’espèce humaine, si on ignore le passé.

Pour un démocrate humaniste et progressiste, le passé, le présent et l’avenir forment un tout indissociable et décloisonné dont les trois aspects ont exactement la même importance.

Pour qu’un citoyen ou une citoyenne, fasse son devoir, il ne suffit pas qu’il connaisse le passé autant que faire se peut, mais il lui faut ensuite dans une deuxième étape en tirer les leçons pour éviter que les mêmes erreurs ne se  reproduisent.

L’Histoire de profession, à cet égard, a un rôle crucial à jouer, mais dans certaines limites. A lui d’apporter à ses semblables, pour  la période dont il est le spécialiste, les faits tels qu’ils peuvent être scientifiquement établis. Pour cela il doit être respecté et honoré, car sans lui, rien n’est possible.

Mais ensuite, à chacun de réfléchir de façon libre et indépendante, à la lumière de ses valeurs et de ses convictions, aux enseignements pour le présent et l’avenir qui peuvent être tirés de façon opérationnelle dans le domaine politique. A ce stade l’historien doit s’effacer, il a fait, en général très bien, son travail mais il ne doit en aucun cas prendre le pas sur le citoyen, ce dernier n’ayant plus aucun compte à lui rendre.

Pour illustrer ce propos, étudions un épisode de la vie de l’Humanité,  choisi parmi d’autres, afin d’examiner à titre expérimental, les leçons qui peuvent en être tirées.

On ne fait pas dit-on l’Histoire avec des « si ». Dans une perspective citoyenne, il importe au con traire, de revenir sans cesse  au passé, de le refaire, de le malaxer, de l’agiter en tous sens, le ruminer, bref, le travailler pour lui faire rendre toute la substance qui est en lui et qui peut être utile pour le futur.

Le 11 novembre 1918 a vu la fin de la première guerre mondiale. A l’issue de ce conflit meurtrier et à bien des égards inhumain,  les pays concernés ont dû négocier et passer des accords.

La  France, principal artisan de la victoire, même si elle a dû s’allier à d’autres forces compte tenu du déséquilibre démographique avec  les deux empires hostiles, a joué un rôle de premier plan à l’heure de régler les comptes et d’envisager l’avenir.

 Deux attitudes s’offraient à elle : 1/ Marquer de façon spectaculaire qui était vainqueur et qui était vaincu. Mais réclamer ensuite des réparations raisonnables à l’Allemagne en proportions de ses facultés. Prévoir à moyen terme une politique de coopération, de soutien mutuel et d’échanges afin d’éviter que la catastrophe ne recommence.

2/Vouloir à tout prix faire payer « les boches ». Leur présenter l’addition sans rien omettre et sans se soucier de leurs possibilités d’y faire face. Appliquer sans faiblir l’adage « malheur aux vaincus » et se venger ainsi de toutes les souffrances endurées pendant la guerre, sans essayer d’évaluer le moins du monde les conséquences. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

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