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POLITIQUE DU MÉDICAMENT : PRIVILÉGIER L’ACCESSIBILITÉ ÉCONOMIQUE

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Politique du médicament :

Privilégier l’accessibilité économique

Le médicament  est au centre du débat. Il était temps serai-je tenté de dire, tant il est vrai que c’est là  un sujet qui intéresse tous les Marocains dans leur vie quotidienne. Le médicament, ne laisse personne insensible car il touche à notre santé, à celle de nos enfants, de nos familles.

On comprend dés lors mieux que se sont des milliards de DH qui sont en jeux, c’est pourquoi le médicament soulève des passions, des critiques, il est l’objet d’intérêts à facettes multiples et d’intervenants cosmopolites qui veulent chacun sa part du gâteau.
Aujourd’hui le nouveau gouvernement entend mettre un peu d’ordre dans cette nébuleuse.

Tant mieux, suis-je tenté de dire, parce que la politique qui a prévalu jusqu’à ce jour en ce qui a trait à ce produit essentiel  pour la restauration de la santé de nos concitoyens qui sont malades  est  tout simplement inadaptée.
C’est une politique qui ne sert aucunement le malade, elle se préoccupe uniquement des intérêts des laboratoires qui fabriquent ces médicaments, des grossistes et  du pharmacien.
On a encore en mémoire le dernier rapport parlementaire qui était accablant sur la cherté des prix des médicaments au Maroc.  A la suite  de ce rapport, prés de 300 médicaments ont vu leurs  prix baisser. Il est clair que le prix des médicaments au Maroc est quelque chose qui reste marquée par une obscurité, un écran de fumée qui permet de masquer des intérêts certains, mais qui au passage nuit fortement à la santé des pauvres citoyens.
Parmi les obstacles qui freinent aujourd’hui la promotion de la santé, il y a l’accès aux médicaments. Ce n’est un secret pour personne, nous savons depuis des années que les prix des médicaments  Maroc, sont plus élevés que ceux de pays voisins comme la Tunisie, l’Algérie et que nos tarifs dépassent souvent ceux de la France.
Pour conforter encore plus ce constat, il y a eu le fameux rapport de la commission parlementaire, rapport très explicite concernant les prix des médicaments qui, rappelons-le, restent hors de portée de la grande majorité des citoyens Marocains.

Les drames des personnes démunies

Il faut le voir pour le croire, il faut aller vers les pharmaciens, les écouter pour bien comprendre ce que vivent bien des malades quand ils doivent acheter  les médicaments prescrits par le médecin traitant.
Au niveau de la pharmacie se vivent souvent des scènes qui en disent long sur la réalité qui est vécue au quotidien par des malades sans aucune couverture médicale  de type AMO ou assurance privée. Cette tranche de notre population vit souvent dans des conditions de précarité, ils manquent de tout, ils survivent et quand la maladie s’en mêle, c’est un drame
Le plus bel exemple reste en ce moment précis celui de tous ces habitants des zones enclavées, cernées par la neige, des citoyens marocains qui ne doivent leur survie que grâce à la bienveillance de sa majesté le roi Mohammed VI et à la générosité des donateurs qui s’inscrit dans le cadre de la solidarité nationale.
A-t- on une idée sur les drames que peuvent connaître ces citoyens quand ils tombent malades et qu’ils se voient obligés d’acheter des médicaments ?
A-t-on une pensée pour cette pauvre femme, pour ce vieillard, pour ce bébé  dont le père est chômeur ?
Le même scénario est vécu chaque jour en milieu urbain par des familles  pauvres quand elles doivent acheter des médicaments
Des malades démunis sont contraints d’emprunter auprès d’un parent ou d’un voisin compatissant, de faire crédit chez le pharmacien du quartier qui lui aussi se montre compréhensif.
Ces malades n’achètent pas tout le traitement, c’est souvent une boite au lieu de 03 , une durée de 04 jours au lieu de 10 jours de traitement, c’est souvent une ordonnance exécutée  au 1/3 . Tout cela est conditionné par des contraintes budgétaires et par les prix affichés des médicaments.

Qui  décide quoi ?

Rien n’est plus imprécis que les prix des médicaments, sur quelles bases sont décidés les prix de ces derniers ?
Quels sont les critères retenus ?
Comment s’opèrent les décisions ?
On nous a toujours dit que les prix des médicaments sont décidés par une commission  qui comprend le ministère de la santé, l’industrie pharmaceutique, les organismes qui gèrent l’AMO, l’ANAM…
Mais on note une absence totale des usagers, c’est-à-dire qu’on ne tient pas compte de l’opinion, des moyens et des conditions de celles et ceux  a qui vont  être destiné ces produits médicamenteux.
Pourtant si l’on veut réellement appliquer une véritable démocratie  qui soit à même de permettre un meilleur accès aux médicaments, il est  impératif  que l’opinion  des usagers soit prise en compte lors de  l’élaboration des prix des médicaments
Par ailleurs, il serait juste et opportun de mener de temps à autre des enquêtes et des sondages par des auditeurs indépendants,  ce qui devrai permettre de connaître périodiquement le degré de satisfaction des citoyens, leurs nouvelles attentes sur des questions précises liées aux prix des médicaments, cette approche permettra aussi d’identifier des solutions  justes et équitables.
Cette démarche présente plusieurs avantages. elle permettra de faire toute la lumière sur les prix des médicaments, elle permettra aussi  d’informer en toute transparence  les citoyens sur le fonctionnement des services publics.
C’est la même chose en ce qui concerne les médicaments génériques, ceux-ci ne représentent au Maroc qu’une pénétration estimée a 28 % alors qu’aux Etats Unis ou en France  ces médicaments moins chers représentent 60 à 70 %.
Là aussi il y a un grand travail d’information qui doit être entrepris. Il faut absolument faire participer ceux qui sont directement concernés par le médicament.
L’ancienne équipe dirigeante au ministère de la santé a fait ce qu’elle pouvait, ça n’a pas marché, on le constate sur le terrain. Aujourd’hui une nouvelle dynamique est à l’œuvre, nous souhaitons et nous espérons qu’elle va permettre d’apporter quelques solutions adaptées à toute cette problématique qui n’a que trop duré.

Des pistes à explorer

Il s’agit aujourd’hui de mettre en place une nouvelle politique de fixation du prix du médicament.
D’investir plus dans le médicament générique.
De mettre en place des mécanismes pour protéger les médicaments essentiels et de très grande utilité pour la promotion (le prix des médicaments essentiels doit être constant, voire revu à la baisse, en contre partie le prix des produits de semi-confort ou de confort  et de luxe pourront être relativement libérés)  L’objectif étant de protéger le pouvoir d’achat de la population et de lui garantir un accès suffisant aux médicaments indispensables et essentiels.
Il s’agit aussi de mettre en place des mécanismes réglementaires qui permettent d’ajuster la politique de remboursement dans le cadre de l’assurance-maladie, car il n’est pas logique de rembourser un produit de confort au même  taux qu’un produit couteux, alors que le même produit est  disponible sur le marché à un coût inférieur (générique)
Il s’agira aussi de promouvoir la rationalisation de la consommation par une information correcte et transparente  et de rationnaliser la prescription en renforçant l’éthique en matière de publicité et de marketing.
Telles sont quelques idées qui méritent d’être peaufinées et qui pourront servir pour mettre en place une nouvelle politique du médicament.

Politique pharmaceutique nationale

Ci-dessous quelques éléments susceptibles de promouvoir une véritable politique pharmaceutique nationale
Une politique pharmaceutique nationale est à la fois l’expression d’une volonté d’atteindre un objectif et un guide d’action. Elle exprime et classe par ordre de priorité les objectifs à moyen et long termes fixés par le gouvernement à l’intention du secteur pharmaceutique et définit les principales stratégies pour atteindre ceux-ci. Elle fournit un cadre au sein duquel les activités du secteur pharmaceutique peuvent être coordonnées. Elle englobe à la fois le secteur public et le secteur privé et fait intervenir tous les principaux acteurs du domaine pharmaceutique.
Une politique pharmaceutique nationale, présentée et publiée comme déclaration officielle du gouvernement, est importante parce ce qu’elle est l’expression officielle des aspirations, des buts, des décisions et des engagements. Sans un tel document d’orientation officiel, une vue d’ensemble des besoins pourrait faire défaut, et de ce fait, il pourrait y avoir incompatibilité entre certaines mesures gouvernementales, les divers objectifs et responsabilités n’étant ni clairement définis ni bien compris.
Le document d’orientation doit être le fruit d’un processus de consultation systématique de l’ensemble des parties concernées. Au cours de ce processus, les objectifs doivent être définis, les priorités fixées, des stratégies mises au point et des engagements pris.

– Accessibilité économique

Pour assurer l’accès aux médicaments essentiels dans les secteurs public et privé, une importante condition préalable est que les prix soient abordables. Les éléments clés sont: l’engagement du gouvernement à assurer l’accès aux médicaments essentiels grâce à une accessibilité économique accrue;

POUR TOUS LES MÉDICAMENTS: L’ABAISSEMENT DES TAXES, DES DROITS DE DOUANES

et des marges bénéficiaires de distribution; politique des prix;
Pour les produits multi-sources: développement de la concurrence grâce à des mesures en faveur des médicaments génériques, de la substitution de certains médicaments par des médicaments génériques et de bonnes pratiques d’achats;
Pour les produits provenant d’une source unique: négociation des prix, concurrence grâce à une information sur les prix et à la substitution thérapeutique, et mise en œuvre de mesures conformes à l’Accord sur les ADPIC, telles que les licences obligatoires, les «travaux préliminaires» concernant les médicaments brevetés pour les fabricants de médicaments génériques, et les importations parallèles.

— ABAISSEMENT DES TAXES, DROITS DE DOUANES

et marges bénéficiaires; politique des prix
La réglementation des prix peut être envisagée si le marché ne fonctionne pas bien. La première méthode consiste à abaisser ou abolir les droits d’entrée sur les médicaments essentiels. La seconde est d’envisager la fixation des prix, calculés à partir du coût réel (c’est-à-dire le coût de la fabrication ou de l’importation, plus une majoration fixe pour le grossiste ou le détaillant), l’encadrement des marges bénéficiaires, la comparaison avec les prix dans d’autres pays ou avec d’autres médicaments dans la même catégorie thérapeutique (recherche comparative des meilleurs prix, prix de référence), ou la négociation directe des prix avec les fabricants de médicaments brevetés ou autres médicaments à source unique sans substitut thérapeutique.

– Développer la concurrence
Les produits multi-sources peuvent être des médicaments génériques ou des équivalents thérapeutiques. Sur le plan économique, les médicaments génériques se caractérisent essentiellement par le fait que leur nom désigne le produit et non un fournisseur particulier. L’utilisation des noms génériques encourage la concurrence en matière de prix pour des médicaments de même type désignés par des dénominations communes internationales (DCI) et provenant de sources ou de fournisseurs différents. Les médicaments génériques sont considérablement moins chers que leurs équivalents commercialisés sous un nom de marque. Les secteurs privé et public encouragent souvent l’utilisation des médicaments génériques afin de diminuer le prix des médicaments, améliorer leur disponibilité et les rendre plus accessibles aux consommateurs.

– La substitution par un médicament générique

L’utilisation des médicaments génériques peut être encouragée à divers niveaux, des achats jusqu’aux points de vente. Les achats en grande quantité de médicaments génériques avec appel d’offres constituent la caractéristique centrale de la plupart des programmes de médicaments essentiels. Sur le marché privé, la concurrence par les prix peut être favorisée par la prescription de médicaments génériques et la substitution par des produits génériques.
Quatre facteurs principaux influent sur l’utilisation des médicaments génériques et sur le succès des programmes de médicaments génériques: une législation favorable, la capacité d’assurer la qualité, l’adhésion des prescripteurs et du public et les incitations économiques.
Les deux principales méthodes permettant de rendre plus abordables les médicaments de source unique, essentiellement des médicaments brevetés, sont la fixation de prix équitables et le développement de la concurrence.

Écrit par Ouardirhi Abdelaziz

COPIE DE AL BAYANE DU MERCREDI 15 FEVRIER 2012 PAR DR IDRISSI MY AHMED , PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES AMIS DES MYASTHENIQUES DU MAROC .

LE TEXTE , SOULIGNE  EN GRAS , VIENT SPONTANEMENT ABONDER DANS LE SENS DE NOTRE  COMBAT ET SOUTENIR NOS JUSTES REVENDICATIONS .

NOUS ESPERONS QUE LE GOUVERNEMENT ET LES CONSEILLERS DE SM LE ROI SAURONT REALISER CE VOEUX DE JUSTICE ET DE BONNE GUIDANCE. QU’ILS VEILLERONT DANS LE CADRE DE LEUR BONNE GOUVERNANCE  A REALISER CETTE REFORME ETHIQUE ET D’EQUITE. ILS DEMONTERONT ALORS LEUR CAPACITE D’ADHESION ET LEUR EFFICIENCE A RESOUDRE LES PROBLEMES DES MALADES ET A REPONDRE EN BONNE INTELLIGENCE AUX DEMANDES ET AUX VOEUX DE LA SOCIETE .

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