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Programme Gouvernemental / La mission du gouvernement ne sera pas facile devant une opposition qui promet d’être farouche

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Programme Gouvernemental
Benkirane passe son grand oral devant les députés

Le gouvernement est appelé à passer la rude épreuve du vote de la confiance à la majorité absolue des députés.

C’est une journée importante tant pour le Parlement que pour le gouvernement. Le chef de l’exécutif désigné Abdelilah Benkirane passe à la barre pour convaincre les parlementaires. Il entame, aujourd’hui, le processus de vote de confiance par la présentation du programme gouvernemental pour les cinq prochaines années devant les parlementaires des deux Chambres du Parlement. «Nous allons veiller à mettre en œuvre assidûment les dispositions de notre programme gouvernemental. Il sera décliné en plans détaillés. », a-t-il relevé appelant les ministres à transformer les engagements en mesures concrètes selon une approche inclusive et participative tout en les améliorant progressivement.

Quid des détails ? Lors du point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement, mardi soir, Abdelilah Benkirane a évité de répondre à toute question en la matière estimant que la priorité devra être accordée à l’Institution législative.
Mais, déjà quelques informations ont filtré comme nous l’avons annoncé auparavant dans nos précédentes éditions (Voir www.lematin.ma). Il s’agit, à titre d’exemple, de fixer le taux de chômage à 8 % d’ici cinq ans et de garder un taux d’inflation de 2 %. Le taux d’analphabétisme sera diminué à 20 %. Au niveau de la bonne gouvernance économique, le gouvernement de Benkirane s’assigne pour objectif de garantir l’égalité des chances dans les marchés publics, le renforcement du contrôle, la reddition des comptes, la lutte contre l’économie de rente ,etc. Selon un membre du gouvernement, ce dernier point ne peut être combattu qu’à travers la mise en œuvre des cahiers de charge précisant les conditions d’octroi des agréments.
Le Conseil de la concurrence aura à jouer un rôle important dans le contrôle et le suivi du marché. On s’attaquera aussi au secteur informel en l’aidant à basculer dans le formel à travers des formules fiscales encourageantes.

Il s’agit également de sortir des tiroirs des projets de loi qui ont traîné depuis des années comme le texte sur l’indemnisation en cas de perte d’emploi et la couverture médicale pour les étudiants. On s’attaquera aussi aux réformes ajournées à commencer par la Caisse de compensation et le Système de retraite qui représentent une véritable bombe à retardement. Le Programme Tayssir de soutien direct aux familles sera élargi.
En ce qui concerne les grands chantiers, le gouvernement s’engage à poursuivre les objectifs tracés.
S’agissant à titre d’exemple du Tourisme, les engagements portent sur la concrétisation de la vision 2020 à travers l’amélioration de la gouvernance, le renforcement de l’investissement et la diversification des produits.

La mission du gouvernement ne sera pas facile devant une opposition qui promet d’être farouche. L’USFP, le RNI, le PAM et l’UC qui comptent 162 députés sur un total de 395 soit plus de 41 % promettent de mener une forte opposition. À ces quatre partis, s’ajoutent les parlementaires des autres petites formations politiques.
« Nous partons au Parlement avec le maximum de confiance », relève le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Ben Abdellah.

La nouvelle équipe gouvernementale devra obtenir la confiance de la majorité absolue des députés après la présentation de la déclaration gouvernementale.
Le programme qu’exposera le nouveau chef de l’exécutif doit « dégager les lignes directrices de l’action que le gouvernement se propose de mener dans les divers secteurs de l’activité nationale et notamment, dans les domaines intéressant la politique économique, sociale, environnementale, culturelle et extérieure ».
Les parlementaires des deux Chambres de l’Institution législative débattront la déclaration gouvernementale avant de la voter.

Par Jihane Gattioui | LE MATIN

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