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LA CONDITION HUMAINE, LE DESTIN ET L’ESTIME DE SOI

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Considération pour soi, fierté intime, orgueil interne, plaisir en soi ! Je ne vais pas vous barber en vous parlant de ma vie. C’est impoli, insignifiant ça ne vaut pas le temps perdu, ça ne vaut pas les romans, les vrais qui racontent une vie, ni ceux des fictions. Je ne vous raconte ni votre vie, ni vos rêves, ils sont comme les miens ! La démesure, les problèmes simples ou les drames ? NON PLUS !  C’est banal et quasi commun ! Qu’est-ce je que j’apporte ? Peu importe ce que j’apporte, il n’ya pas de plus value ! Je me raconte à moi-même: je radote. C’est mon droit. Je m’écris ! Si vous voulez regarder de plus près, c’est gratuit ! Et c’est même dangereux, car vous pourriez vous y rencontrer et être séduit par vous-même ! On n’est pas loin du miroir de Narcisse. Ou, pire transparaitre, vous divulguer et vous découvrir, vous dévoiler aux autres ! Les hommes transparents, vous connaissez ? Moi, non plus !

Si vous voulez y mettre votre nez, vous transposer et me juger, en vous regardant, ce sera un transfert, un collage. Ce sera un compromis entre vous et moi ; ce sera un mélange des deux, mais mis sur mon seul compte, à partir de vos propres calculs et paramètres, de votre seul jugement. Un prisme où votre eau se mélange à la mienne et qui irise les images et fausse les faits. La subjectivité première, la mienne, est entachée par la vôtre. Vous investissez votre humeur et votre culture pour me regarder, à votre manière, et me juger, avec un appareillage de mesure différent en sentiments, car vos sens et votre logique, ne sont pas les miens. On ne sent pas les mêmes choses pareillement.

On vit des circonstances parallèles mais non pas pareilles. Même si on est dans la même éprouvette, nos réactions ne sont pas les mêmes dans et envers le même milieu. Et ce sont ces différences qui déterminent nos comportements et nous distinguent les uns des autres. Les discriminations et les particularismes viennent évidemment de ces différences exacerbées.

Dès lors, je ne serais pas regardant, sachant par avance que je ne peux pas vous contrôler ni connaître votre point de vue, encore moins infléchir votre jugement à mon encontre ! De là un sentiment de volant libre, de liberté même me passe par l’esprit ! Puisque je ne peux bénéficier de rétroactivité ni de feed-back, pour corriger mes vues à l’aune ou à l’épreuve des vôtres. Je suis libre. Je ne peux connaître ni vos commentaires ni sentir vos sanctions. Je reste libre, mais pas indépendant ! Car il me reste un souci, cette inconnue, vos sentiments à mon égard. Et je suppute d’avance, et sans rien écrire ni rien faire encore, que leur négativité me gène et m’importune. Ainsi suis-je appendu à l’ignorance d’autrui et son manque de communication ! Même quand autrui ne me voit pas et ne me juge pas, je sens comme un boycott !

Je ne m’observe pas souvent. Je réfléchis parfois. Je regarde sans préjugés. L’oubli rend parfois ce service qui consiste à laisser pures les impressions nouvelles devant les faits nouveaux. On regarde, on apprécie ou pas, sans préjugés. Une neutralité positive en somme. Je regarde donc, j’évalue, une inspection non inquisitoriale. Car je me dis que mon jugement comme ma vue ou mes sens sont grevés de limites et par là d’incompétences. Mon expérience mon savoir, ma logique, mon discernement ne sont pas des instruments parfaits ni des sciences accomplies.

J’ignore d’abord comment je fonctionne. J’en sais des choses superficielles, des généralités avec des à peu près, pleins de trous. Ce n’est pas que je sous-estime mes capacités, mais elles sont fonction de ma biologie et de mon accès aux progrès scientifiques. Ceux auxquels j’ai pu parvenir. Je me dis que je ne suis pas plus versé en introspection d’autrui qu’en connaissance de moi-même. Pas plus édifié que cet arbre, qui vit sa vie, sans savoir comment la sève et ses chimies le nourrissent, le réparent ou le protègent, jusqu’à faire des fruits et se multiplier ! Le bambou et moi, sommes issus de la même Terre, avec les compétences que nous donnent ses argiles. A ceci près, que chacun est mené par les gènes qu’il a pu hériter de ses ancêtres ! On n’invente rien. Les destinés disposent de nous et nos actions sont pré-écrites…Mais c’est long à étayer ! Destins,  hasard, libertés, responsabilité, qu’est-ce qu’on a pu en dire !

Nos dérives, nos instincts, nos limites proviennent donc de notre substratum matériel et des ses fonctions physiques. Nous ne sommes pas outillés pour découvrir ni savoir, comprendre ou avoir accès à des éléments physiques invisibles impalpables ou insensibles, microscopiques ou lointains. Quelques que soient nos avancées et nos compétences académiques, nous ne saisissons qu’en partie le présent, nous ignorons l’avenir et bien des choses du passé. Il nous manque des organes des sens peut-être ! Mais, faits de cette même argile terrestre, auraient-ils les compétences idoines pour pénétrer le non-palpable et nous informer de ce que nous ne voyons pas avec nos sens habituels. Nos sens, faits de matière, ne peuvent percer l’inconnu…

On ne peut pas nous connaître nous comprendre ni percevoir ce qui est sous nos pieds et au dessus de nos têtes. On ne devine que peu autrui, par conséquent ! Nous tirons nos racines de cette terre, on y est quasi immobiles ! Le peu de savoir plonger, grimper ou voler, nous renseigne sur si peu de choses !

Quoiqu’admirables, immenses et complexes, en fait, on sent qu’il y a plus que ça et que nous sommes, nous nous sentons si impuissants ! Malgré les connaissances cumulées, cette faim de savoir, ces limites nous rendent insatisfaits. Cet état nous pousse à la recherche d’une métaphysique pour contenter notre soif et nos aspirations. L’Au-delà et les crédos religieux pallient un tant soit peu à cette vaine existence et cette vénale subsistance. Parce qu’il se sait impuissant et mortel, l’homme est la recherche de son supérieur, qu’il sent, afin de contourner sa labile et charnelle destinée. Cette foi, ce sentiment tient lieu de certitude pour certains. Chacun voit la déité à sa façon ou ne la voit guère.

Mais il est une chose que tous admettent, c’est que l’homme est fragile et que l’univers est un défi à notre connaissance. Et cette grandeur, cette immensité, cette démesure, doit nous interpeler, parce qu’elle est tellement admirable. Cette admiration, synonyme de louanges, est l’essence même de la relation avec la Suprême Entité. La prière ou toute autre forme de communion, ce lien, cette re-ligion est un acte de piété par lui-même. Parce que cet entretien envisage avec admiration, et qu’il tente de communiquer ce sentiment avec ce qui est cosmique ou supra cosmique.

Cette unique certitude nous remet dans l’étroite dimension de notre condition et de notre petitesse et de notre conditionnement. Si tu es jeune et fier, aussi fier et orgueilleux sois-tu, si tu es roi et milliardaire, si tu es cultivé ou pauvre sur tous les plans, tu restes fragile et mortel ! Alors passe en douceur, donne, respire, regarde en haut, puis délègue et agis !

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2 Comments

  1. Mhammed Alem
    08/07/2011 at 10:43

    Bravo pour l’éloquence et la maîtrise du verbe, je suis interpelé par le mot « … irisé… ».
    j’oseraias une platitude : « quand rame cesse, l’eau s’irise »…
    Nous n’avons jamais -historiquement été de bons « rameurs »… malgré la disponibilité d’un littoral qui sait se décliner à tous les pluriels qu’il faut (géographiques, culturels…)

    Bien à vous.
    (mon courriel : mhammedalem@yahoo.fr

  2. MY AHMED IDRISSI
    10/07/2011 at 19:14

    AUTRUI ET LE RÉEL : SUBJECTIVITÉ ET RÉALITÉ

    DANS  » Un prisme où votre eau se mélange à la mienne et qui irise les images et fausse les faits. »

    Je parle de façon imagée, optique, de l’interférence de nos actions et du jugement d’autui porté sur eux. Entre nos expressions , notre savoir et sentiments et autres sensations et celles d’autrui. De sa vision sur nous , nos actes et sur les faits en généra. Ils sont fonction de son recul , de son propre savoir et de ses sentiments . La logique ou la vérité , n’est pas une . Elle a des facettes et comme un diamant, elle lance des reflets différents sur chaque côte d’où l’on regarde …

    PHARAON ET LES DIEUX D’EGYPTE !

    “quand rame cesse, l’eau s’irise”… C’EST  » RAMSES OSIRIS !

    Pas bon rameurs les nôtres, peut-être , mais excellents galériens !

    CORDIALEMENT : aamm25@gmail.com

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