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LE MAROC: UN PAYS DE DESTINATION ET DE RESIDENCE POUR LE NOMBRE CROISSANT DES MIGRANTS ET DE REFUGIERS

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Sous l’effet du nombre croissant de migrants et de réfugiés sur son sol et conscient de la transformation d’un pays d’émigration en pays de destination et de résidence, le Maroc a choisi d’entreprendre depuis 2013 une profonde refonte de sa politique migratoire, selon une approche humaniste et responsable, insufflée par les Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Dans ce sens, des progrès considérables ont été accomplis durant les quatre premières années de cette nouvelle politique où le Maroc a mené une opération exceptionnelle de régularisation des migrants en situation irrégulière qui a permis la régularisation de plus de 23000 personnes durant une première phase en 2014, et pour laquelle près de 27000 demandes ont été déposées au cours d’une seconde phase entamée fin 2016.
Par ailleurs, le Maroc a entamé un travail de mise à niveau de son cadre législatif et réglementaire qui a permis l’adoption en août 2016 de la loi n°27-14 sur la lutte contre la traite des êtres humains ainsi que l’élaboration du projet de loi n°26-14 sur le droit d’asile et les conditions de son octroi ainsi que du projet de loi n°95-14 relatif à la migration, qui sont tous deux en passe d’entamer leur processus d’adoption législatif.
Enfin, le gouvernement a procédé à l’ouverture de l’ensemble de ses services publics aux migrants et aux réfugiés afin qu’ils puissent bénéficier, au même titre que les Marocains, d’un accès à la santé, à l’éducation, à la protection juridique, à l’assistance sociale, à l’emploi et à la formation professionnelle.
Cette politique a valu au Maroc les encouragements de la communauté internationale et ont en partie contribué à ce que le Maroc soit choisi pour co-présider avec l’Allemagne le Forum mondial sur la migration et le développement  pour 2017 et 2018, et pour accueillir en décembre 2018 la conférence internationale de haut niveau sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Cette politique a aussi valu au Maroc d’être chargé de la coordination de la question de la « Migration » au sein de l’Union Africaine.
Cette politique n’en n’est toutefois qu’à ses débuts. En particulier, et ainsi que mentionné dans le rapport 2017 de la Politique nationale d’immigration et d’asile, la déclinaison territoriale des actions de la Stratégie reste encore à mener véritablement . Conscient que l’intégration est principalement vécue au niveau local, le Ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration a organisé en mars 2017; le 4ème Forum annuel de la migration sur le thème « Quelle gouvernance locale pour les politiques migratoires ? ». Par ailleurs, des efforts ont été menés avec l’agence de Coopération Allemande (GIZ) afin de sensibiliser les acteurs locaux au niveau de 10 communes à forte concentration migratoire sur les questions migratoires et de mieux outiller les élus et fonctionnaires locaux dans la gestion des questions liées à l’immigration au niveau local.
Aussi; des travaux sont en cours avec plusieurs partenaires, afin d’intégrer la migration dans les plans de développement communaux et régionaux afin d’améliorer la coordination des questions migratoires au niveau territorial. Enfin, les Maisons des Marocains du monde sont devenues depuis 2014 les Maisons des MRE et des Affaires de la migration.
Ces premiers efforts doivent être accompagnés par une réflexion plus poussée sur le modèle et les modalités de territorialisation de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile, qui doivent permettre une réelle appropriation de la thématique migratoire par tous les acteurs territoriaux et son insertion dans les plans de développement territoriaux, ainsi qu’une véritable coordination territoriale afin de tirer profit des opportunités apportées par la migration à travers le partage d’informations, la mise à disposition des décideurs politiques de données statistiques ventilées, fiables et comparables en vue d’assurer un suivi de proximité et de prendre des décisions pertinentes.
C’est dans ce cadre que le Ministère délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, consacre l’une des thématiques de la rencontre avec les universitaires, chercheurs et experts en migration du 17 janvier 2018 à la « Mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile aux niveaux régional et local », visant à déclencher la réflexion autour des questions suivantes :
– Quels sont les défis de la gestion de l’immigration dans un contexte de décentralisation, quels obstacles possibles lors de la mise en œuvre territoriale des politiques d’intégration, notamment en matière de coordination et d’harmonisation entre les différentes collectivités territoriales ?
–  Quels sont les mécanismes de décloisonnement de la politique migratoire et sa traduction opérationnelle au niveau territorial (budgets alloués, articulations entre les acteurs publics et privés, coopération décentralisée …) ?
–  Comment mesurer la pertinence de la gouvernance territoriale de la politique migratoire en termes d’indicateurs de performance, de pérennisation des résultats et d’impact sociétal.

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