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UMT et législatives 2016 : Une nouvelle approche pleinement engagée . VIDEO

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                                    Par Abdelkrim Belguendouz

                                     Universitaire à Rabat , chercheur en migration

Au cours d’une intervention faite le jeudi 1er septembre 2016 dans le cadre du « Grand Morning »,

diffusé sur « Atlantic Radio » , Miloud Moukharik , secrétaire général de l’Union Marocaine du Travail ( UMT ) , a annoncé que sa centrale syndicale allait donner une consigne de vote à ses adhérents pour les élections législatives du 7 octobre 2016 , lui permettent ainsi de se positionner en tant que force syndicale et de peser sur le résultat des urnes .

Très importante dans le contexte politique et social actuel au Maroc , marqué par la paralysie du dialogue social et l’imposition de manière autoritaire de mesures remettant en cause des acquis sociaux , la nouvelle attitude de la direction de l’UMT ne devrait pas surprendre ou constituer une  hérésie .

Bien entendu , un syndicat n’est pas un parti politique , et le secrétaire général de l’Union Marocaine du Travail a tenu à préciser que l’UMT ne se départira pas au niveau organisationnel et fonctionnel de son indépendance syndicale par rapport aux différents partis politiques existant sur la scène nationale . Mais ceci n’empêchera pas l’UMT , qui dispose d’un groupe parlementaire à la Chambre des Conseillers et participe directement de ce fait à la vie politique nationale , de  se déterminer politiquement par rapport au scrutin législatif du 7 octobre 2016 .

Il est parfaitement normal et naturel qu’à l’occasion des élections législatives correspondant à la fin de la législature 2011-2016 et du mandat du gouvernement Benkirane , un bilan notamment politique soit tiré par le syndicat , d’une part de l’action gouvernementale durant cette période au plan social et économique , et d’autre part des programmes économiques et sociaux défendus par les différents acteurs politiques en prévision de la prochaine législature et du nouveau gouvernement qui sera issu du scrutin du 7 octobre 2016 .

Il est en effet dans la nature des choses que l’UMT procède en particulier à une évaluation objective de la politique sociale du gouvernement Benkirane de coalition , à l’aune des intérêts des salariés et « sanctionne positivement ou négativement les partis politiques formant la coalition gouvernementale » , selon les propos de Miloud Moukharik .

Dans le même esprit et avec la même préoccupation , la position syndicale est à définir en fonction des engagements pris par les partis politiques pour que le futur gouvernement issu des législatives du 7 octobre 2016 , prenne réellement en considération les intérêts des diverses catégories de travailleurs du secteur privé et des salariés du secteur public .

La consigne de vote qui sera donnée n’a pas été précisée par ce que l’UMT veut également intégrer dans sa position finale les programmes économiques et sociaux des différentes formations politiques et de leurs engagements concrets . Mais l’on voit d’ores et déjà que cette consigne sera déterminée notamment par la politique suivie jusqu’ici par la coalition gouvernementale concernant la réforme des retraites et le dialogue social de manière générale , qui constitue un faisceau très large .

Cette nouvelle approche de la direction de l’UMT nous paraît très prometteuse pour la mobilisation syndicale future , permettant par ailleurs une plus large mobilisation des luttes populaires pour le progrès social et le développement démocratique de manière générale dans notre pays .

Cette démarche pourrait s’appliquer par exemple notamment au dossier migratoire . Au niveau de l’immigration étrangère au Maroc tout d’abord , on constate que la nouvelle politique migratoire du Maroc , magistralement initiée par le Roi sur une base humaniste , solidaire et généreuse , souffre encore de l’absence de deux lois essentielles qui n’ont pas encore été préparées par le gouvernement : celle instituant une procédure nationale pour l’asile et celle humanisant et réformant en profondeur la loi 02-03 sur l’entrée et le séjour des étrangers au Maroc , l’émigration et l’immigration irrégulières .

Au niveau ensuite de la communauté marocaine résidant à l’étranger , la politique gouvernementale pâtit encore de l’absence d’une réelle stratégie nationale globale , cohérente et intégrée en la matière . Durant la législature qui s’achève , de graves reculs ont été également constatés , comme pour les droits sociaux des Marocains aux Pays-Bas . Enfin au delà des aspects économiques et sociaux , c’est pratiquement à une déchéance de citoyenneté par rapport au Maroc qu’ont été soumis nos compatriotes établis à l’étranger par la coalition gouvernementale dirigée par le PJD . Au Maroc , il n’y a pratiquement pas une famille qui ne soit pas concernée par l’émigration à l’étranger , qui correspond  actuellement à quelques cinq millions de personnes . Voilà un parmi les critères qui pourrait être pris en considération pour la détermination de l’orientation du vote par les membres de leurs familles au Maroc …

Sur tous les aspects précédents et bien d’autres , la nouvelle démarche citoyenne et pleinement engagée de l’UMT , permet de mettre chacun des partis politiques devant ses responsabilités , et de faire sortir beaucoup d’entre eux de leur double discours …

Ici l’intervention intégrale du Secrétaire Général de l’UMT

                                                   Rabat , le 5 septembre 2016

                                                    Abdelkrim Belguendouz

                                                    Universitaire à Rabat , chercheur en migration

 

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