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DAVID CONTRE GOLIATH

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   DAVID CONTRE GOLIATH

      Chacun pourrait être tenté de baisser les bras. A quoi bon se risquer à une vaine résistance ? Face à la puissance informatique de la NSA, équipée d’ordinateurs capables d’effectuer des milliards de calculs

complexes à la moindre seconde, quelle échappatoire reste-t-il pour le simple individu ?

Faudrait-il faire une croix sur nos libertés, sur le droit à la vie privée qui, jusqu’alors, nous semblait aller de soi ? Ces valeurs sont-elles appelées à rejoindre le vaste musée des souvenirs de ce que nous aimons tant, côtoyant pêle-mêle de vieux livres au papier jauni ?

Doit-on abdiquer et  considérer que, désormais,, il faut faire avec une surveillance généralisée ?

Accepter qu’un œil veille sur chacun de nous ? .Pactiser avec l’impériale agence, faire bonne figure ?

Qui sait ? Peut-être les citoyens modèles seront-ils épargnés, pourraient se plaire à penser quelques âmes candides.

Céder à l’angoisse n’aurait rien de bon. Pourtant, pour celui qui vit mal cette intrusion forcée, les raisons d’espérer sont ténues   . Et celles de s’inquiéter multiples. L’avènement des objets intelligents et communicants est en passe de donner aux agences de renseignement  des moyens décuplés. Le porteur de lunettes Google Glasses, d’une montre connectée, comme celles que propose le fabricant coréen Samsung, les multiples capteurs appelés à entrer dans le domicile, l’automobile ou les lieux publics sont autant d’objets qui vont nous détecter à chaque seconde et faire office de rapporteurs.

Jusqu’à présent, cette indiscrétion s’est faite dans le plus grand secret, tandis que les gouvernants, quelle  que soit leur nationalité, feignaient l’innocence, invoquaient les droits de l’homme ou le respect de la constitution. Au moins, nous ne sommes  pas dupes. En tout cas, une vigilance s’impose. Les ordinateurs de certains magazines plutôt mal perçus par les gouvernants, comme le Canard enchaîné en France, ont subi des attaques durant l’année 2013, et ont dû renforcer leurs protections.

Que  faire face à ce  Goliath titanesque qui semble réduire en bouillie les droits de l’individu ? Certains vont jusqu’à recommander d’utiliser des  téléphones jetables, à l’ancienne, dépourvus de toute connexion Internet, d’éviter l’usage de Google, de Facebook.

Mais il paraît illusoire de vivre en faisant abstraction des outils de son  époque. Comme si une personne avait voulu  se passer de l’automobile et de l’avion au début du siècle dernier.

L’usage du Web a du bon .Le financement participatif ., les blogs où chacun exprime son opinion, les pétitions en ligne. Un grand nombre d’auteurs qui se  voyaient rejetés par les éditeurs traditionnels se font connaître par le biais de la publication numérique, et certains ont connu un succès considérable.

Ce qui est intéressant, c’est  que chaque nuisance semble engendrer son antidote. Depuis la fin des années 1980,les internautes sont confrontés au phénomène des virus informatiques. Or, de nouveaux outils de plus en plus intelligents sont apparus pour les contrer.

Depuis d’une dizaine d’années, aucune infection à très  grande échelle n’a frappé les ordinateurs, en tout c cas rien de comparable aux dégâts causés aux alentours de 2000, par des virus tels que I love  you qui espionnent le comportement de l’utilisateur,  sont pareillement contrés par des programmes qui analysent les PC et les neutralisent.

Il existe des outils pour se protéger d’une surveillance excessive. Ils ne sont pas toujours aisés à mettre en oeuvre, mais toute l’idée est de savoir si cela en vaut la peine. Le simple individu qui se contente de raconter sa vie sur  Facebook pourrait estimer qu’il n’a pas à se soucier de ce que ses soirées entre amis  fassent l’objet d’un  ratissage généralisé.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

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