SE RADICALISER :MALENTENDU LINGUISTIQUE OU POLITIQUE ?
SE RADICALISER :MALENTENDU LINGUISTIQUE OU POLITIQUE ?
Souvent la presse écrite ou l’audio visuel de plusieurs pays utilisent le terme « se radicaliser » comme faisant allusion soit linguistiquement ou politiquement en parlant dans un contexte déterminé de changement de caractère ou de comportement d’une personne donnée, sans se donner de la peine pour se poser la question sur le sens, qu’on veut bien viser contextuellement, en fonction de telle ou telle situation.
Comme on le sait, le principe de relativisation dans la réalisation de l’acte de communication langagière exige de la pertinence profondément recherchée s’agissant du choix précis dans l’emploi du vocabulaire adéquat, afin d’éviter tout malentendu, ou toute interprétation équivoque ou malencontreuse vis-à-vis du récepteur intéressé par le message, sa nature, son contenu, sa valeur sémantique, sa portée, sa dimension sociopolitique, ou simplement sociale.
Dans le domaine religieux précisément, certains ne se gênent nullement de parler d’un Islam radical, d’autres d’un Islam modéré. Arrêtons-nous un instant à ces deux vocables : existent-ils réellement un Islam radical et un Islam modéré ?
N’étant pas un spécialiste de l’Islamologie et n’ayant pas de vocation à ce sujet, je sais cependant que c’est au niveau de la pratique pure que se dégagent des différences entre les pratiquants.
Par ailleurs, nul n’ignore l’existence dans le Saint Coran, ainsi que dans l’ensemble des hadiths du prophète sidna Mohammed alayhi Salam, des chemins clairs d’une morale religieuse servant de balisage clarifiant les modes d’éducation musulmane et de l’humanité en général ; morale qui ne se contredit pas avec la morale sociale préconisée par les philosophes et les penseurs de grande renommée à travers les siècles.
De ce fait, comment expliquer l’incrimination d’une personne, d’un peuple, d’une religion, d’un croyant musulman de « radicalisation » sous la forme d’accusation : X se radicalise. Cela veut dire quoi au juste ? Prenons le cas d’un jeune musulman qui se laisse aller à la dérive : il fume, il se drogue, il boit de l’alcool, il fréquente souvent des femmes de conduite reprochable, il découche continuellement ; il triche ,il vole, il ne respecte pas sa parole, il dénigre son prochain, il calomnie son entourage, il se livre à la grande débauche , à la corruption sauvage.
Sa famille, son entourage s’habitue à le voir dans un tel état de santé morale, intellectuelle et physique. Des reproches lui sont faits par son entourage, mais en vain.
Un jour, il commence à se remettre en question petit à petit : il fait ses ablutions, puis se met à prier, à méditer, à se recueillir dans la mosquée, il jure de ne plus mentir et /ou se mentir, reprend une attitude de droiture, d’honnêteté dans son travail, son sérieux, son droit chemin, il se marie et fonde un foyer, et mène désormais une vie normale, agréable, qui ne gêne personne, mais qui en fait un homme heureux.
Cependant, face à un tel changement, des langues de délient et se déchaînent contre cet homme qui semble les déranger brutalement. Alors, c’est à partir de cette remise en ordre de sa vie quotidienne, relationnelle, avec sa famille et son entourage, que des murmures se font entendre de bouche à oreille : « tu vois à quel degré se radicalise X ! »
Cela attire des soupçons qui lui rendent désormais la vie infernale. Quel malentendu ! C’est terrible lorsque la société émet ce genre de jugements, de malentendus de radicalisation ! X se radicalise affirme-t-on selon certaines sources officieuses sinon officielles. C’est aussi le cas d’une certaine presse étrangère depuis le Vendredi 13 Novembre 2015, date des attentats meurtriers de Paris, l’occasion d’amalgamer radical et modéré en risquant de se confiner exclusivement dans la case de l’Islam et des musulmans de France et/ou de Belgique pour trouver des suspects à tout prix, ne seraient-ce qu’en tant que boucs émissaires./.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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