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DIRE LA VERITE AU POUVOIR

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  DIRE LA VERITE AU POUVOIR

Je souhaiterais tenter d’approcher modestement la question de la spécialisation et du professionnalisme ainsi que celle de l’intellectuel face au pouvoir et à l’autorité.

Disons de façon plus cohérente et plus courante que les intellectuels proches des sphères politiques, en position de contrôler l’octroi ou le retrait de postes, traitements et promotions, sont portés à repérer les individus qui ne sont pas dans la ligne professionnellement et qui , aux yeux de leurs supérieurs viennent peu à peu à respirer un air de critique et de non-coopération.

Il serait posé  et positif de maintenir une relative indépendance intellectuelle, mieux vaut adopter la position de l’amateur que celle du professionnel.

Ce qui anime l’intellectuel, en définitive, c’est de choisir et de soutenir des causes et des idées conformes aux valeurs et aux principes auxquels il est attaché. Il ne se considère ni limité par sa formation et son statut professionnel, ni tenu de s’exclure du champ des questions politiques sous prétexte qu’il est officiellement qualifié pour enseigner des langues, par  exemple.

S’il traite oralement ou par écrit des problèmes plus vastes, c’est qu’il est stimulé par des engagements qui dépassent de loin les limites de sa carrière strictement professionnelle. Il s’efforce bien sûr de gagner un public plus large à ces idées qu’il n’arrive jamais à exprimer à l’intérieur d’uns salle de classe.

Mais quel est le véritable sens des incursions de l’amateur dans le domaine public ? Qu’est-ce qui galvanise l’intellectuel et le pousse à entrer dans l’action ?Des liens de fidélités d’origines, locaux, instinctifs-sa race, son peuple,  sa religion ?Ou un jeu de principes plus universel et plus rationnel qui peut régir, et régit une façon d’écrire ou de parler ?

En réalité, il faudrait poser la question fondamentale pour l’intellectuel : comment dit-on la vérité ? Quelle vérité ?Pour qui et où ?

Convenons qu’il n’existe, hélas, aucun système, aucune méthode d’application suffisamment fiable et large pour apporter des réponses directes à ces questions. En Occident, dans le monde laic, l’intellectuel ne peut travailler qu’avec des moyens laics Les voies de la révélation et de l’inspiration peuvent  ,certes, selon les occidentaux, constituer des modes de compréhension dans la vie privée, mais elles mènent, au désastre, voire à la barbarie, dès lors qu’elles sont mises en œuvre par des hommes et femmes à l’esprit de système.

Face à une déstabilisation d’une si forte ampleur, ni la régression sous forme d’impuissantes lamentations ni la réaffirmation musclée des valeurs traditionnelles, telles que les définit le mouvement néo- conservateur mondial, ne feront le poids. Il est vrai de dire que la critique de l’objectivité et de l’autorité rend bel et bien service, dans la mesure où elle révèle la manière dont les êtres occidentaux ont construit leurs vérités- la prétendue vérité objective de la supériorité de l’homme blanc, créée et entretenue par les empires coloniaux européens classiques, reposait sur la soumission par la  violence des peuples africains et asiatiques, qui c’est également vrai, ont à leur tour combattu la « vérité » qu’on leur imposait afin d’établir un  ordre indépendant bien à eux.

DE VIVE VOIX :Mohammed Essahlaoui

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