Est-ce toi mon cœur qui m’appelle
pour d’autres  amours prétendues éternelles ?
Non ! J’en ai assez de ces coupes de calice et de fiel,
de ces déceptions, de ces trahisons et de ces plaisirs charnels !

J’en ai assez de ces filles trop émancipées,
trop frivoles et qui ne cherchent qu’à duper !
J’en ai assez de tous ces sacrifices et de toutes ces niaiseries,
qui ne m’inspirent désormais que du mépris !

J’en ai assez de ces perpétuels « je t’aime »,
de ces pervers gestes d’amour, toujours les mêmes !
J’en ai assez de ces perfides et insincères baisers !
J’en ai assez de voir ces corps par le désir et le plaisir décomposés !

J’en ai assez de voir ces couples d’amoureux,
la main dans la main, les yeux dans les yeux et semblant être heureux.
Ils me rappellent des amours, des visages, des sourires,
des souvenirs et des beaux jours qui me font toujours souffrir.

Ils me rappellent que moi aussi naguère,
j’étais ravi d’aimer et d’être aimé, et que j’en étais même très fier.
Je ne savais pas encore que l’amour pouvait être un maître sans pitié
et que moi, impuissante victime, j’allais être longtemps mystifiée.

Non ! Mon cœur, cette fois je ne fléchirai point !
Je saurai te résister jusqu’à la fin.
Aussi, je t’en prie, ne m’appelle plus,  ô mon cœur !
N’as-tu pas encore compris que l’amour est synonyme de douleur ?