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Le massacre d’un peuple

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 Tout un peuple en activité, agité, animé  par  la fièvre de l’instinct de survie et le besoin de vivre et de faire vivre, s’affaire dans des galeries souterraines qui relient Gaza à l’Egypte, boyaux de labyrinthes interminables, sans bout ni fin, tunnels creusés à 20 mètres sous terre, juste assez spacieux pour laisser passer une personne sur le ventre. Tout un peuple mâle réduit à ramper  dans une atmosphère de chaleur étouffante, de poussière suffocante, d’obscurité totale. De temps à autre, des lambeaux de la voûte du Sinaï s’arrachent sous leur propre poids, s’effondrent sur le reptile humain qui s’asphyxie, tousse, crache, halète, mais n’arrête jamais sa progression, sa reptation. L’un tire derrière lui une caisse de 25 kilos da farine ; l’autre, derrière, le suit de près en poussant un jerrican de pétrole monté sur des roues d’une poussette de bébé, l’autre serre entre ses dents des médicaments, bien ficelés dans un sac en plastique, un autre porte sur son dos des semences… Ils se suivent à la que leu leu, taupes doublement aveugles peinant dans des galeries doublement obscures, poussiéreuses, dangereuse ; fourmis inlassables dans leur va et vient perpétuel, dans leur mouvement nocturne entre l’Egypte et Gaza, pour ravitailler leur peuple en denrées alimentaires, en gaz et en pétrole, en lait pour bébés, en produits de première nécessité ; les champs en semence ; les hôpitaux en médicaments.

Les voies légales étant fermées. Par l’ennemi déclaré. Par le faux frère.

Ils rampent sous terre, à 20 mètres sous terre. En surface, ils se dressent majestueux et grandioses, fiers et imbus d’orgueil, beaux dans leurs barbes  blanchies, élégants dans leurs habits poussiéreux, graves dans leur malheur, le regard noble, la tête haute et la démarche sûre, préférant mille fois mourir à se soumettre une seule fois.

Combien sont-ils ? Un million et demi. Hommes, femmes, enfants en bas âges et vieux à la limite de l’âge. Un million et demi qui se font bombarder jour et nuit, par terre et par mer. Enfermés. Claustrés. Un million et demi qui se font massacrer sous le regard de toute la communauté internationale. Dans un silence effroyable, dans une complicité unanime. Qu’ont-ils fait de si méchant pour se faire tuer de la manière la plus criminelle ? À l’échelle du génocide. A l’échelle de l’extermination. Quel péché et quel crime ont-ils commis pour mériter un  châtiment si horrible ? Le châtiment de tout un peuple : ses enfants, ses femmes, ses vieux, ses malades et ses invalides. Ceux qui dorment dans leurs lits. Ceux qui se font soigner dans les hôpitaux. Ceux qui travaillent dans les champs. Ceux qui sont dans leurs salles de classe.

 Si le refus de la soumission et de l’humiliation est un délit que le droit international punit, ce peuple a refusé la soumission et l’humiliation, choisissant la mort à l’humiliation et à la soumission. Il préfère se faire saigner à se faire priver de sa dignité, de son honneur.

Le peuple de Gaza est un peuple endémique. Le peuple d Gaza est un patrimoine.

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1 Comment

  1. Med ES SBAI
    07/01/2009 at 13:42

    C’est un génocide mon ami. Tout discours sur les droits de l’homme de la part de l’Occident est nul est non avenu puisque ce Occident continue à regarder ce massacre avec sang froid. Le conseil de sécurité a refusé une proposition de cesser le feu. Les Sionistes sont les seuls terroristes sur Terre. Ils ne méritent pas de partager cette planète avec les humains.

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