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Taourirt :Al Aïoune / Les secteurs productifs

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2.1.6. Les secteurs productifs

 

L’agriculture

En tant qu’espace de production agricole ancienne et diversifiée, « l’oasis » d’Al Aïoune appelle des actions spécifiques :

Le réaménagement du système d’irrigation dans le sens de la rationalisation de la consommation d’eau, ressource qui se raréfie et se trouve, de plus en plus, sollicitée par l’AEP et les besoins à caractère administratif et économique. L’évolution qui s’impose réside dans l’encouragement et l’incitation des agriculteurs à s’orienter, de plus en plus, vers la technique du goutte-à-goutte, afin de réaliser le maximum d’économie d’eau, vu l’importance des pertes d’eau qu’occasionne le système d’irrigation gravitaire actuel, très largement pratiqué. Cette tendance est déjà amorcée par certains exploitants avertis qui peuvent être encouragés comme éclaireurs en la matière, afin de donner l’exemple.

Sachant que la majorité des exploitants sont de condition modeste, il est recommandé d’encourager leur organisation en associations, et/ou en coopératives, afin de pouvoir faciliter l’accès au crédit nécessaire pour acquérir les équipements modernes d’irrigation, de traitement des plantes et de travail du sol. Cette organisation des exploitants de l’oasis devra se faire aussi dans le sens d’une restructuration du marché local afin de permettre aux producteurs d’écouler leur production dans des conditions de rentabilité acceptable.

Ces transformations dans le système d’irrigation, des façons culturales et des circuits de commercialisation, supposent le développement de cultures à très hauts rendements, de plus en plus prisées sur le marché et procurant aux exploitants des revenus dissuasifs vis-à-vis de la spéculation foncière et de la promotion immobilière (produits frais, fruits et légumes, produits laitiers, produits bio…) de plus en plus tentantes, risquant ainsi de rogner dangereusement l’espace cultural.

L’industrie et l’artisanat

Actuellement, l’agriculture représente l’unique activité productive d’une certaine importance dans la ville d’Al Aïoune. Avec la perspective d’une agglomération plus importante, cette activité ne pourra pas à elle seule procurer de l’emploi et des revenus à la population future. Aussi, la constitution d’une base économique pour Al Aïoune passe nécessairement par le développement d’activités industrielles et artisanales qui s’intègrent, bien sûr, dans la vision environnementale recherchée par le SDAR.

De petites entités agro-industrielles trouvent ici leur place en raison de la nature de la production de la ville et de son arrière-pays axée notamment sur la production d’olives (huileries, conditionnement, conserve…), le maraîchage, les produits de l’élevage… Afin de regrouper les rares entreprises à caractère industriel se trouvant actuellement à Al Aïoune et de favoriser l’installation de nouvelles, la création d’une zone industrielle, de dimension moyenne, mais disposant d’équipements pertinents et de services modernes, donnerait à la ville, l’assise économique dont elle a grandement besoin.

En plus de l’agro-industrie, qui trouve ici de la matière première horticole et fruitière fournie par la huerta d’Al Aïoune et par son arrière-pays, l’activité industrielle pourra également s’appuyer sur la présence de la grande cimenterie (Holcim), ses produits, ses possibilités financières et son encadrement pour installer des unités de production d’éléments préfabriqués et de matériaux de construction pour le développement du secteur de l’habitat, la construction d’établissements scolaires, sanitaires ou administratifs, ainsi que pour les besoins de l’irrigation. D’autres créneaux sont à exploiter dans ce sens, notamment en ce qui concerne les équipements nécessaires pour développer l’irrigation localisée, appelée à connaître un avenir certain dans l’Oriental (nécessité d’économiser l’eau), mais aussi dans différentes régions du Maroc.

Le pendant de cette zone industrielle serait l’aménagement d’une aire d’activités polyvalentes, qui devrait recevoir les locaux d’artisanat tournant autour du bâtiment, du transport et de la production d’art. Les traditions artisanales d’Al Aïoune, en tant que centre urbain ancien, sont à réhabiliter intelligemment, parallèlement à l’ouverture de filières de formation professionnelle dans différents métiers.

Le tourisme

La situation géographique entre les espaces touristiques des Bni Znassene et du littoral balnéaire méditerranéen au Nord, celui de la chaîne des horsts et des steppes au Sud, ainsi que la proximité d’Oujda (une soixantaine de km) offrent à cet espace la possibilité de profiter du mouvement touristique qui devra intéresser la partie nord de l’Oriental, notamment avec l’aménagement de la grande station balnéaire de Saïdia,  l’ouverture de la route méditerranéenne jusqu’à Tétouane et Tanger et la construction de l’Autoroute du Levant entre Oujda et Fès.

Toutefois, cela ne pourrait se concrétiser que si on procédait aux aménagements nécessaires concernant la réhabilitation de la Qasbah, la réorganisation de l’oasis et l’installation de structures d’accueil adéquates, parallèlement à l’aménagement du réseau routier qui relie Al Aïoune au reste de la Région, ainsi que celui des gares routière et ferroviaire de la ville.

La vocation de « ville-jardin » que possède Al Aïoune pourra contribuer au développement d’un tourisme écologique et culturel qui reste à valoriser dans la Région de l’Oriental en particulier, et au Maroc en général, et qui trouve une clientèle de plus en plus nombreuse à travers le monde. L’existence de petites fermes intra-urbaines et tout autour de la ville pourrait être un atout de taille à mettre en valeur pour développer ce type de tourisme écologique, agricole et culturel.

2.2. L’arrière-pays d’Al Aïoune

2.2.1. Les  centres émergents

En dépit de leur dimension modeste, les rares centres urbains qui vont se développer dans cet espace de projets sont appelés à jouer un rôle de plus en plus important dans la relance de l’économie agricole et l’encadrement des populations rurales. Pour l’instant, seule la localité de Naïma jouit du statut urbain que ne lui confère, d’ailleurs, que l’existence de la «cité des cadres» de la grande cimenterie proche, installée à mi-chemin entre ce centre et la ville d’Al Aïoune. Cette localité réunit un certain nombre de facteurs favorables qui pourraient en faire une petite ville pour encadrer et animer une bonne partie de l’espace rural qui s’étend d’Al Aïoune à Oujda. En effet, située à mi-trajet entre ces deux villes, Naïma bénéficie de sa localisation sur la route principale et la voie ferrée, et se trouve entourée de terrains agricoles de qualité appréciable.

Afin de préparer le développement de ce centre, des aménagements et des équipements lui sont nécessaires, en particulier :

un plan d’aménagement qui prend en compte sa localisation avantageuse sur le grand axe routier et ferroviaire qui relie l’Oriental à Fès et à la côte atlantique,
des installations et équipements pour l’eau potable et l’assainissement destinés à desservir un centre d’une taille de 5000 à 6000 habitants à l’horizon 2020,
aménagement de la petite gare actuelle,
création d’une zone d’activité,
des équipements socio-éducatifs adéquats.

La localité de Mastfarki qui se trouve au Sud du centre précédent, au pied du Jbel Tanzart, requiert, elle aussi, l’élaboration d’un plan d’aménagement en tant que chef- lieu de la commune, afin d’en organiser la croissance. Là aussi, l’alimentation en eau potable est une condition incontournable à ce niveau, en plus des services d’enseignement et de santé nécessaires.

Le cas du centre de Bouhria est nettement plus important, du fait de sa situation sur la route régionale 607 qui relie Al Aïoune à Barkane via Tafoughalt, et au cœur d’une plaine agricole qui bénéficie de précipitations non négligeables et de l’existence de sols arables assez étendus. A ce titre, il convient de doter ce centre potentiel, chef-lieu de sa commune rurale, d’un plan d’aménagement, avec les équipements socio-collectifs indispensables, mais aussi les services d’encadrement de l’activité agricole, appelée à connaître un développement important  à l’avenir.

Là aussi, la réalisation d’une bonne alimentation en eau potable se fait sentir, avec son corollaire : un système d’assainissement adapté au milieu. Des travaux récents ont été engagés afin de construire et équiper un réservoir d’eau d’une capacité de 100 m3, de réaliser un réseau de distribution d’eau, parallèlement à un nouveau forage, l’installation et l’équipement d’une station de pompage.

S’agissant de la localité chef-lieu de la commune de Aïn Lahjar, nouvellement créée, celle-ci appelle les actions d’aménagement pour permettre le développement d’un centre à la périphérie de Al Aïoune et qui seconderait celle-ci dans l’encadrement de la population rurale et de l’activité agricole. Cela devra pousser à élaborer un plan d’aménagement du centre et le doter des équipements socio-éducatifs dont il aura besoin pour son développement, avec la réalisation de lotissements adéquats.

Toutefois, il faut souligner que le développement de ces centres péri-urbains reste tributaire à la fois de la nature des actions qui seront engagées dans la ville d’Al Aïoune et le Couloir de Taourirt-Oujda, d’un côté, et au niveau de modernisation qu’atteindra l’activité agricole locale du monde rural de la zone, de l’autre.

2.2.2. L’économie rurale

Le développement de l’économie rurale nécessite bien entendu d’opérer les aménagements et les restructurations d’ordre foncier nécessaires pour surmonter les contraintes physiques et institutionnelles qui entravent le passage à une production agro-pastorale modernisée, capable d’assurer aux exploitants de meilleurs revenus, tout en fournissant aux villes et à l’industrie une production plus importante et plus variée. C’est que celle-ci demeure encore à caractère extensif, ce qui pousse bon nombre de ruraux à émigrer vers les villes ou vers l’étranger.

Les actions qui devront permettre d’opérer les changements souhaités peuvent être résumées comme suit :

Aménagements fonciers destinés à apurer des situations litigieuses nombreuses, souvent handicapantes pour le développement de l’activité agricole. Des superficies très étendues de terres agricoles, parfois de bonne qualité, sont actuellement l’objet de litiges complexes entre plusieurs prétendants ou ayants-droit, ce qui en contrecarre la valorisation rationnelle durable, et donc condamne une bonne partie du terroir agricole à une exploitation extensive. Dans le Bassin d’Al Aïoune, comme dans celui de Taourirt et dans de très larges étendues de ce couloir, l’épineux problème des terres collectives dominantes appelle des solutions radicales de nature à en faciliter l’aménagement et l’intégration dans un système de production moderne (cf. chapitre sur le foncier, première partie du rapport) ;

Intensification des travaux d’épierrage et de sous-solage, afin d’améliorer la qualité des sols et, du coup, leur rendement. Ceci devra permettre d’ouvrir de grands chantiers d’emploi et de fournir de la pierre de construction ;

Construction de banquettes  anti-érosives dans les zones à fortes pentes, sur les versants des Bni Znassene et les rebords de la chaîne des horsts, en utilisant de préférence des plantations fruitières, à côté des reboisements forestiers. Cette action est indispensable pour sauvegarder les sols et améliorer la production agricole locale ;

Sur les terrains squelettiques, il est nécessaire de lancer des opérations d’amélioration des parcours afin d’en augmenter les rendements en unités fourragères et de permettre une meilleure alimentation du petit bétail ;

Bien plus importantes, sont les opérations portant sur l’aménagement et la modernisation des petits périmètres d’irrigation, dans la zone de piémont notamment, cela demande des efforts et des moyens à la hauteur, avec le regroupement des exploitants en associations ou en coopératives de production et de service ;

L’aménagement et l’équipement des centres émergents contribueront sans doute au développement des activités agricoles et rurales de manière générale, en offrant aux populations les prestations d’encadrement et de services dont elles ont le plus grand besoin, tout en permettant l’éclosion d’activités non agricoles diverses pour sous-tendre l’agriculture et l’élevage, et créer de l’emploi sur place.

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1 Comment

  1. acteur asoociatif
    16/02/2009 at 00:27

    je pense que le developpemnt du couloir Taourirt-el aioune passe inevitablement par la mise à niveau du centre de mestegmer et tancherfi que vous avez oublié. la commune rurale de mestegmer se trouve actuellent à 40 km de elaioune, alors que cette distance peut etre reduite de moitié si la construction du troncon de route qui relie mestegmer à l’entree sud de elaioune via la localité de hassi sadra est realisé. de ce fait le centre de mestgmer se trouverai à mi-chemin entre taourirt et elaioune surtout apres la construction di trancon reliant mestegmer à taourirt sur 20 km.mestegmer est un centre qui peut emmerger et jouer son role economique et social qu’il faut, avec ses ressource en eau , agriculture, artisannat et ecotourisme ( localité DADDA ALI). le developpement de ce centre contribuera enormement à limiter exode rural vers taourirt et el aioune et bcp de ces neo -emmigrant reviendront à leur origine si les conditions de developpemnt se reunissent.
    les besoin en developpement de cette localité necessite uniquement une volonté politique et une implication directe des autorités locales, la plate forme existe au niveau de tout les secteur de developpement.
    les besoins sont les suivants:
    * construction du tancon de 10 km reliant mestagmer à el aioune
    * approvissionemet en eau potable(debut de travaux 2005 et non encore achevé)
    * creation de projet generateur de revenu(ouverture du centre de collecte du lait fermé depuis se construction il ya dix ans
    * creation d’un lotissemt hors du perimetre irrigué
    * augmentation des superficies irriguables par l’encourragement de la micro irrigation.
    enfin j’aimerai attirer l’attention du readcteur du present article de prendre en compte les communes situées au sud d’elaioune et de laisser tomber les considerations tribales.

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