C’était un jour de l’aïd de 1975, depuis des semaines ils l’attendaient ce jour pour faire la fête avec la famille et les amis. Tout était préparé pour l’occasion, les habilles, la maison et surtout le mouton.

Mais ce jour de fête est devenu un enfer pour eux, ils n’ont pas compris ce qui se passe autour d’eux.

Des pleurs des bousculades des interrogatoires, ils se sont rapidement trouvés dans des camions comme du bétail, transportés vers la frontière algero-marocaine. On les expulse parce que tout simplement ils ont la nationalité marocaine ! Et portant la communauté marocaine en Algérie est la plus ancienne des communautés de ce pays ; de ce fait, beaucoup de familles ont perdu au fil des générations tout lien avec leur pays d’origine, le Maroc. En outre, les mariages mixtes sont venus fondre cette communauté dans la société algérienne. Rien ne différenciait l’Algérien de son frère Marocain. Tous deux ont combattu côte à côte pour la justice et l’égalité lors de la guerre de libération. Beaucoup ont perdu leur vie, d’autre l’ont risquée. Du jour au lendemain ils se sont retrouvés sans maison, sans famille et sans vie. Ils étaient plus de 300 000.

Ils étaient pour la plupart expulsés vers Oujda, où ils étaient accueillis dans des tentes. Ils ont occupé tous les espaces verts de la ville, les stades et même les cimetières.

Les acteurs de cette Nakba ne sont pas des sionistes ni même allemands, ils sont des algériens.