Peu de gens savent que la ville de
Ziri Ben Attia est une cité millinéaire dont l’identification remonte à
994 (384 de l’hégire) et qu’elle dispose en sa médina d’un riche
patrimoine séculaire comme le sont les villes impériales du royaume.

A
la différence de Fès, Meknès, Rabat et Salé ou Marrakech, la médina
d’Oujda, ville de 360 portes, selon la légende, est beaucoup moins
connue, beaucoup moins visitée et fait l’objet de peu de communication.
Pourtant, à la différence de ces villes impériales , elle a la
particularité d’emprunter à plusieurs courants d’art et d’architecture
et à plusieurs types d’inspiration sans pourtant que cela ne l’empêche
d’emprunter aussi aux médinas traditionnelles des joyaux d’art et
d’architecture arabes et marocains par ses ruelles commerçantes et ses
kissariats, ses magnifiques portes (babs), fontaines  adossées contre
le mir de la grande mosquée et ses medersas qui portent le cachet
typique de l’architecture maroco andalouse, ses mosquées et ses hammams
très particuliers. La médina séduit aussi par son achalandage, ses
odeurs, couleurs et bruits. En outre, c’est l’unique médina du Maroc  à
avoir été investie in muros par les constructions coloniales,
contrairement aux autres villes impériales du royaume ou
l’administration coloniale a épargné les tissus urbains anciens pour
bâtir des villes modernes extra muros.

Depuis quelques années,
cette médina fait l’objet de certaines opérations de réhabilitation
qui, toutefois, sont restées sommaires et sans grand succès. Mais
depuis le discours fondateur du souverain du 18mars 2003, un important
programme de mise à niveau urbaine de la ville d’Oujda a réservé un
segment important à la réhabilitation de la médina. De fait, 2 grandes
opérations sont menées de front. L’une consiste à recenser, identifier,
enregistrer et classer les principaux objets et monuments historiques
ou patrimoine national. Au fait, plus de 70 bâtiments font l’objet
d’une procédure de classement pour les préserver pour la prospérité
L’autre opération  consiste à réhabiliter et préserver plusieurs sites
en conformité avec leur origine. Cette opération concerne la muraille
de la médina, les 4 principales portes (babs) réhabilitées ou
reconstruites, le bâtiment de l’ancien état majeur, la résidence du
commandant supérieur (résidence Lyautey) , le parc Lalla Mériam
enserrant la muraille sud de la ville.

Par ailleurs, 2 grands
chantiers sont actuellement engagés : l’esplanade et les souks de Bab
Sidi Abdelouahab pour un investissement de 140 millions de dirhams et
les rues commerçantes Mazouzi, Ahl jaamal, Al Attarine, souk Al
Maa….Les travaux sur ces axes structurants et commerciaux de la médina
représentant la deuxième tranche di programme de réhabilitation, ont
été lancés en juillet 2008 sous la haute présidence du souverain qui a
fait l’honneur à Oujda en traversant la médina sous les acclamations et
les manifestations populaires de joie à cette occasion. Ces rues
commerçantes font présentement l’objet d’un immense chantier de jour et
de nuit portant sur la réfection de tous les réseaux souterrain et
aérien (eau, électricité, assainissement liquide, fibres optiques-
Télécom..), le revêtement sol en dallettes de marbre, la consolidation
des habitations menaçant ruine et de façades ainsi que le traitement et
la valorisation des devantures de magasins de couvertures en structure
métallurgique, en bois ou en ammonie, d’éclairages à l’ancienne et
d’ambiance. Au menu, création de portes traditionnelles, aménagement
placettes et de toilettes publiques. Un budget de 160 MDH est affecté à
cette opération au terme d’un partenariat entre la wilaya de la région
de l’oriental et la société Omrane Oujda. Cette opération aussi
enthousiasmé les commerçants  qui y participent dans un grand élan à
travers le réaménagement de leurs échoppes et le financement individuel
de leur devantures conformément au plan type assuré par les architectes
du projet et les spécialistes de la réhabilitation de médinas qui
assurent en plus l’encadrement des travaux réalisés par les privés.

En
somme,ce grand chantier sur lequel veille la wali, est en passe de
redonner à la médina son lustre qu’elle a perdu avec l’usure du temps.
Nul doute que cette transformation, déjà très visible, construira une
magnifique curiosité pour  et les locaux et les visiteurs, notamment
les touristes.