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La présidence du parlement : un podium mal acquis

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La nomination de Lahbib Almalki de l’USFP à la présidence du parlement national n’est pas une opération de nature à attirer un  quelconque orgueil  ou de grandeur sur ce grand parti de gauche dont les partisans sont plus à plaindre qu’à  envier. Les partisans de l’USFP, formés en partie  par l’idéologie de son  célèbre organe « Al Mouharrir » , devenu avec le temps une feuille de chou au titre du parti « Al Ittihad Al Ichtiraki » savent grâce à la conscience militante historique que la nomination de Lahbib AlMalki à ce poste ne leur apporte aucune jouissance, aussi ont-ils préféré se taire que de se targuer comme cet autre qui a vu dans cette nomination un certain triomphe et une certaine gloire qui auraient provoqué chez les autres envie et jalousie. Et les autres, qu’il a nommés sans craindre que l’opprobre et la honte lui empourprent les joues, si toutefois il a dans les joues quelques gouttes de sang pour les roser, ce ne sont que les partisans du PJD, ses brigades et ses sympathisants. Il a nommé Bouachrine mais il a gardé le silence sur Salama Ennaji, Ninni, Al Hini,  Almahdaoui, Zenka 20, Badilinfo… et bien d’autres voix et bien d’autres sites aussi hostiles les uns que les autres et dont le seul souci est de nuire à Benkirane et à travers lui au processus démocratique qui semble s’être installé au pays. L’une de ces voix du mal a adressé un long réquisitoire contre le PJD et ses brigades dans un long titre où les sentiments les plus violents et les plus barbares font surface et surgissent des profondeurs d’un cœur meurtri que la gangrène de la haine a ravagée ‘’A tous les rancuniers à l’égard de l’Union Socialiste….Crevez de rage ». Que ce défenseur de l’USFP qui s’érige comme un procureur général avec des outils peu communs d’une agressivité chauvine contre les voix citoyennes qui ont vu dans la nomination de Lahbib Almalki à la présidence du parlement comme une irrégularité et par conséquent contraire au bon sens et à la démocratie, fournisse aux lecteurs un seul argument acceptable et recevable pour la justifier.

Il ne pourra sans aucun doute pas nier que le parti qu’il défend n’a obtenu que 20 sièges sur 395 lors de l’échéance du 7 octobre 2016. Y a-t-il dans cette nomination une quelconque gloire qu’il serait convenable d’enseigner aux générations à venir ?  L’USFP aura beau essayer de cacher cette nomination comme on essaie de cacher une verrue sur le bout du nez.
Il ne pourra pas écarter l’idée que le secrétaire général de son parti a attendu le retour de son seigneur du RNI de son long périple africain pour le consulter et former avec lui la coalition du blocage. L’USFP, de parti du peuple est devenu, hélas ! un parti de Lachgar dont il subordonne le destin à celui du parti du RNI. L’USFP  serait donc devenu avec Lachgar une annexe du RNI d’Akhnouch.

Il ne pourra pas nier qu’au lendemain de l’échéance du 7 octobre son parti et ceux qui s’acharnent actuellement contre le PJD (RNI, PAM, UC, MP)  ont adressé au roi un mémorandum lui demandant de désigner un chef de gouvernement en dehors du parti qui a eu la majorité aux élections. N’est-ce pas là une manœuvre proche du coup d’état civil contre un parti porté sur le podium par le pouvoir de la légalité populaire ? La tentative avortée de faire déchoir le PJD ne ressemble-t-elle pas au coup d’état (militaire, celui-ci) de Sissi contre Morsi et les Frères ?
Il ne peut pas nier que sans le poids du PAM, l’ennemi juré du PJD, ni Lhbib Almalki ni aucune autre figure de l’un ou l’autre des partis de l’opposition n’aurait caressé le rêve de devenir président de la chambre des représentants. Seules les 102 voix du PAM jetées dans la balance de l’USFP, du RNI, du MP et de l’UC ont fait pencher cette balance de l’injustice et de la honte en faveur de Lahbib Almalki dont vous honorez la nomination à la présidence du parlement, comme s’il y avait dans cette nomination un exploit mérité qui se fête da manière publique et bruyante.

Je crois que la nomination de l’USFP à la présidence du parlement marocain est une opération contraire à l’esprit de la démocratie à laquelle le pays semble s’être enfin attelé. Mais il se trouve que ce sont les partis historiquement ancrés dans le système politique du pays qui entravent les rouages de cette démocratie en contrecarrant l’émergence du PJD dans le but de bloquer son avancée et le cas échéant l’éliminer une fois pour toutes de la scène politique.

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