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La connaissance historique : un exposé de l’historien Tayeb Bayad

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Une initiative appréciable a été prise par l’Association du Rayonnement Educatif de la ville d’Outat El Haj. Ce cadre associatif qui table sur le retour de l’intellectuel et le penseur pour aborder des thèmes qui nous interpellent, a invité l’historien Tayeb Bayad, professeur universitaire à la faculté des lettres et sciences humaines, Ain Chok, à la métropole casablancaise. Cet éminent professeur qui a répondu favorablement à l’invitation de notre association est  natif de la ville d’Outat El Haj, il  a publié en 2011, un ouvrage qui a suscité beaucoup de remous, intitulé : Le Makhzen, l’impôt et la colonisation : l’impôt du Tartib (1880/1915). Ce livre paru aux éditions Afrique-Orient est en fait, une thèse de doctorat de l’historien Tayeb, décroché avec une mention spéciale du jury. Un livre qui traite avec une analyse scientifique la situation économique, sociale et politique du Maroc précolonial et en particulier la période du Sultan Hassan premier et son fils le Sultan Moulay Abdelaziz.

D’emblée, une plateforme succincte a été présentée par notre humble personne. Ce prélude a mis l’accent sur une série de questionnements adressées au professeur et qui nous taraudent. Parmi ces questions, on peut citer le concept de la connaissance historique, le rôle et l’utilité de l’histoire, la production universitaire pour booster la recherche historique et promouvoir l’historiographie marocaine, ainsi que le manuel scolaire et les difficultés d’ordre didactique,  pédagogique et méthodologique rencontrées par l’enseignant au sein de sa classe.

Sans plus tarder, le professeur a entamé son exposé par la leçon inaugurale : «  ce que peut l’histoire », présentée par Patrick Bouchon au collège de France. Dans cette allocution l’expert français a dit en substance : «  nous avons besoin d’histoire car il nous faut du repos. Une halte pour reposer la conscience…. Sauver le passé, sauver le temps de la frénésie du présent »

Notre historien marocain fait aussi allusion à cette visite de l’intellectuel français Michel Faucault à la Tunisie où il a écrit sans ambage : «  l’histoire c’est tout de même prodigieusement amusant . On est moins solitaire et tout aussi libre » l’histoire c’est un art de la pensée et la connaissance historique c’est en fait la conscience et la compréhension scientifique et objective des traces du passé en vue de mieux comprendre le présent, tout en s’ouvrant sur d’autres champs du savoir comme la sociologie, l’ethnographie, l’anthropologie, la linguistique et j’en passe en vue de mieux appréhender ce passé.

Après ce préambule, le professeur Bayad a souligné l’intérêt et le rôle de premier plan de l’étude de l’histoire pour comprendre d’une part les événements du passé et d’autre part comprendre ce qui se passe de nos jours. Il faut donc lire sciemment notre histoire pour tirer les enseignements qui s’imposent.

Ensuite, notre historien a mis l’accent sur la production universitaire en matière de la recherche historique, tout en notant que la quasi-totalité des étudiants qui s’inscrivent aujourd’hui dans le département de l’histoire le font faute de mieux. Il n’y a pas une passion ni une envie pour étudier l’histoire, ce qui a impacté négativement la recherche scientifique et pour mieux comprendre cette situation, le professeur a incité l’auditoire à lire l’ouvrage de  Mohamed Habida, professeur de l’histoire social à l’université Bnou Tofayl à Kénitra : «  la Misère de l’histoire : révisions et approches »

Au final, le chercheur a mis en exergue le manuel scolaire tout en avouant que ce manuel qui souffre de carences énormes sur le plan didactique, pédagogique et méthodologique a besoin d’une refonte et de l’apport des universitaires .

Cet exposé a suscité un débat passionnant. L’audience a réagi positivement et a formulé un tas de questions. L’historien n’a pas hésité un seul moment à répondre aux questions.

Le clou de cette soirée tenue au sein du club de l’enseignant de la ville d’Outat, a été l’hommage rendu au président du conseil provincial, qui est aussi membre du bureau provincial de l’Association des Affaires Sociales et membre fondateur de l’association du rayonnement éducatif. En guise de reconnaissance à son appui et pour le motiver davantage à soutenir le travail associatif, un certificat de remerciement a été décerné au professeur Abdelkader Kammou.

Les organisateurs de cette soirée culturelle ramadanesque ont tenu aussi a présenté un certificat de reconnaissance et d’estime au professeur universitaire et membre de la rédaction de la publication historique Zamane dans va version en langue arabe, monsieur Tayeb Bayad . Cette distinction hautement symbolique a été livré  à l’historien par un autre chercheur en histoire et natif de la ville d’Outat El Haj, le professeur universitaire Nouredine ElHarchaoui.

Pour clôturer en apothéose cette soirée, les initiateurs de cette activité ont invité tout le monde à une photo de famille.

Cette initiative a été saluée et appréciée par le public venu en masse pour assister à l’exposé et pour valoriser les efforts accomplis par un de ses enfants bénis.

Khalid Barkaoui

Adhérent à l’association du Rayonnement Educatif

 

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